Resolution 88: « Revolutions »

28 septembre 2019

Du jazz Funk fusion comme à la grande époque de Herbie Hancock, du groove à gogo dans une production que l’on jurerait tout doit sortie de 1975, avec ses basses bien rondes, son Fendrer Rhodes, ses parties de batteries enflammées, ses claviers célestes comme chez Lonnie Liston Smith…

Ajoutez à cela une petit touche de Nu Soul et de hip hop et vous obtiendrez un album de jazz des plus plus chaleureux pour les frimas.

***1/2


Arto LIndsay: « Cuidado Madame »

10 Mai 2017

« Pele de Perto » et « Arto Vs. Arto » nous offrent la perspective sonique dans laquelle se situe la carrière de Arto Lindsay sur son nouvel album, Cuidado Madame. Tout y est disparate avec un rythme saccadé, une désorganisation apparente et, dans le chant, une atmosphère de proximité où dandyisme jouxte les tonalités afro-cubaines servies par un grand renfort de cordes de guitares en nylon.

Dualité constante entre le mélodique et l’expérimentation la plus agressive, entre minimalisme de la bossa nova contorsionnée par des distorsions de guitares, des effets electro. Le maître-mot sera ici le décalage avec sensualité et textures contemporaines, contrastes où la violence des orchestrations se met au service de l’intime (les « backbeats » de « Vão Queimar Ou Botando Pra Dançar » ou « Seu Pai” ».

Arto Lindsay a pour singularité de frayer dans l’avant-garde mais de puiser ses explorations dans les racines de ce qu’il y a de plus primal et organique, manière de confirmer qu’on peut être aventureux et demeurer dans le groove.

***


Ólöf Arnalds: « Tema »

6 novembre 2014

Jusqu’à présent, ce qui distinguait Ólöf Arnalds était son incroyable talent vocal, chose dont elle savait fort bien user. Sa voix, excentrique, faisait penser à une marmité toujours sur le point de bouillir, mais ici elle prend des tonalités délicates, surprenantes pour ceux qui la connaissent, qui fournissent un contre poids idéal à des back beats funky et solides; le tout formant ainsi une fort jolie structure.

Il ne faudra pas néanmoins se leurrer sur la nature qu’elle a décidé de donner à son registre ; le contexte lyrique ainsi que les textes ont, en fait, tendance à vous aspirer plutôt qu’à vous effleurer. Sous ces climats oscillants, la vocaliste a, en effet, une façon de vous faire contempler l’existence d’une manière beaucoup moins fragile ou éthérée qu’en apparence.

« Defenfing Gender » voit d’ailleurs l’entrée d’une voix masculine mais, tout en apportantt un joli contraste, sonne tout à fait plate à côté de celle de Arnalds. Ce qui fait que, au lieu d’amplifier le timbre de cette dernière, elle rend l’exercice maladroit et presque laborieux.

Ses tonalités, vacillant entre amour et haine, ne deviendront alors le facteur décisif qu’au fur et à mesure que Palme progresse ce qui fait que, au bout de plusieurs écoutes, le charme semble disparaître.

On peut néanmoins souligner la parfaite harmonie entre production et voix, laissant les choses en état et relativement simples. À l’inverse de beaucoup de disques de ce type, Arnalds a résisté à la tendance d’en trop rajouter ce qui permets à certains titres, « Gipping » par exemple, d’être particulièrement saisissants.

On regrettera quelques incursions bruitistes (les jeux vidéos sur « Half Steady ») tout en pensant qu’avec un « sequencing » autre et des mélodies plus fortes, l’album aurait été plus intéressant voire passionnant.

**1/2