Jusqu’à présent, ce qui distinguait Ólöf Arnalds était son incroyable talent vocal, chose dont elle savait fort bien user. Sa voix, excentrique, faisait penser à une marmité toujours sur le point de bouillir, mais ici elle prend des tonalités délicates, surprenantes pour ceux qui la connaissent, qui fournissent un contre poids idéal à des back beats funky et solides; le tout formant ainsi une fort jolie structure.
Il ne faudra pas néanmoins se leurrer sur la nature qu’elle a décidé de donner à son registre ; le contexte lyrique ainsi que les textes ont, en fait, tendance à vous aspirer plutôt qu’à vous effleurer. Sous ces climats oscillants, la vocaliste a, en effet, une façon de vous faire contempler l’existence d’une manière beaucoup moins fragile ou éthérée qu’en apparence.
« Defenfing Gender » voit d’ailleurs l’entrée d’une voix masculine mais, tout en apportantt un joli contraste, sonne tout à fait plate à côté de celle de Arnalds. Ce qui fait que, au lieu d’amplifier le timbre de cette dernière, elle rend l’exercice maladroit et presque laborieux.
Ses tonalités, vacillant entre amour et haine, ne deviendront alors le facteur décisif qu’au fur et à mesure que Palme progresse ce qui fait que, au bout de plusieurs écoutes, le charme semble disparaître.
On peut néanmoins souligner la parfaite harmonie entre production et voix, laissant les choses en état et relativement simples. À l’inverse de beaucoup de disques de ce type, Arnalds a résisté à la tendance d’en trop rajouter ce qui permets à certains titres, « Gipping » par exemple, d’être particulièrement saisissants.
On regrettera quelques incursions bruitistes (les jeux vidéos sur « Half Steady ») tout en pensant qu’avec un « sequencing » autre et des mélodies plus fortes, l’album aurait été plus intéressant voire passionnant.
**1/2