Il peut paraître étrange de parler d’un artiste bluegrass, mais Peter Rowan a toujours fait partie de la mouvance « progressiste » du genre et a su faire valoir un parcours atypique en côtoyant des musiciens venus d’un univers voisin (The New Riders Of The Purple Sage) et sur, ce voyage spirituel qu’il nous propose ici avec Dharma Blues, ce musicien bouddhiste s’entoure d’artistes réputés comme Jack Casady (Hot Tuna, Jefferson Aiplane à la basse) et des vocaux de Gillian Welch.
Certains des titres font partie de son répertoire depuis pliuqeurs années, signe que son voyage n’est pas achevé et si celui-ci baigne dans toutes les facettes de l’Americana il y mêle du country gospel sur un « River Of TIme » a capella et une formidable interprétation de « Raven » basée sur le poème d’Edgar Allen Poe construite autour d’une instrumentation asiatique.La chanson titre en sera un autre exemple puisque basée qur une signature modale orientale jouée sous 12 mesures avec tabla, tamboura, basse sarod et flûte indienne où Rowan se permettra même un yodel..
Le bluegrass se conjuguera aussi avec bonheur à un rock plus moderne grâce à une section rythmique menée par Casady (un « Restless Grave » pris toutefois sur un mode mineur) mais la plus grande partie de l’effort baignera dans des mantras (le drone de « Vulture Peak ») et même une structure chorale bluegrass n’échappera pas au tamboura.
La production de John Chewley est emphatique, parfois même un peu trop, mais la basse de Casady épousera à merveille les tempos contrastés et déroutant que Rowan a décidé de s’approprier. Comme il le disait en présentant son disque, il s’agissait de présenter « les doutes et les résolutions qui s’emparent d’un itinéraire spirituel. » Il conviendra de garder cela en tête pour apprécier Dharma Blues dans touts son intégrité.
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