Damon Locks / Black Monument Ensemble: « Where Future Unfolds »

30 juin 2019

Membre de l’ex-formation punk/math-rock Trenchmouth, Damon Locks, s’est lancé il y a quelques années dans un projet solo, consistant à mélanger samples de discours des Civil Rights enrobés de boites à rythmes. Petit à petit, il s’est vu rejoindre par une troupe de danseurs de la compagnie Move Me Soul, de chanteurs issus du Chicago Children’s Choir, et  de musiciens, Angel Bat Dawid (clarinette), Dana Hall (batterie), propulsant Where Future Unfolds dans une nouvelle dimension, digne héritier de l’afro-futurisme d’un Sun Ra et d’une liberté digne du New York Contemporary Five.

La grande force de Where Future Unfolds est de piocher dans la grande histoire de la musique afro-américaine, pour un résultat qui dépasse toutes les attentes, mélangeant les genres pour offrir un album qui fait la jonction entre passé, présent et futur, habité par un militantisme plus que jamais nécessaire.

Enregistré lors rs d’une prestation à Chicago, Where Future Unfolds résonne comme le renouveau d’un genre en pleine explosion, l’afro-futurisme retrouvant ses couleurs originelles, pour sonner de manière aussi vitale et actuelle.

***


Hollywood Vampires: « Rise »

30 juin 2019

Quand on sait que Hollywood Vampires est composé de Alice Cooper, Joe Perry et Johnny Depp, l’attention ne peut être que captée. n supergroupe qui attire l’attention. Après un premier album sorti en 2015, fait principalement de reprises, le trio se remet au travail ; cette fois-ci cette fois, il n’est pas question de copier mais bel et bien de créer.

Rise va donc permettre de voir ce que l’on peut attendre d’un projet aussi appétissant tant des ointures comme Alice Cooper ou Joe Perry n’ont plus rien à prouver. Reste, néanmoins à savoir si elles ont encore des choses à dire.

Le morceau d’ouverture « I Want My Now » balaie imédiatement tous les doutes. Le rythme entrainant et les guitares survoltées fonctionnent à merveille. Le groupe surprend par sa fraicheur et effectue une entrée en matière tonitruante.

Le reste ne faiblit pas et démontre que la formation est pleine de verve et de verdeur. Comment ne pas battre la mesure sur des morceaux enjoués et groovy tels que « The Boogieman Surprise » ou encore le refrain charismatique de « Who’s Laughing Now” » ? Même recette sur « Mr. Spider » où l’on ressent toute l’influence d’Alice Cooper et son penchant pour le rock théâtral.

Hollywood Vampires ne se contente pas que d’empiler les hits rock mais cherche également à varier le propos. De multiples interludes jalonnent le tracklisting et crée une atmosphère mystérieuse qui colle bien au groupe (« How The Glass Fell », « The Wrong Bandage ») avec ces moments de pause qui s’intercalent avec brio entre les compositions et les amorcent de belle manière.

Au chapite des suprises,la participationde Jeff Beck et John Waters sur « Welcome To Bushwackers » s’avèrera être un pari réussi, avec un blues déroutant d’efficacité. L’exercice de la reprise est encore utilisée mais ne fonctionnera, par contre, que sporadiquemt.

Si l’interprétation de « Heroes » par Johnny Depp sera une réussite, on ne pourra en dire autant des deux autres. « You Can’t Put Yours Arms Around A Memory » ne réussit guère à Joe Perry alors que « People Who Died » s’avère franchement qoporifique voire mortel. Malgré ces faux pas, Rise mérite toute l’attention qu’il a suscitée. Il permet de voir Hollywood Vampires sous un nouvel angle : celui d’un groupe qui a des choses à dire etqui est capable de créer des compositions de qualité. Bref, les vampires sont révéillés et bien vivants.

***1/2


Earth: « Full Upon Her Burning Lips »

30 juin 2019

Quel processus créatif peut bien utiliser Dylan Carlson pour trouver les titres de ces albums ? Il y a neuf ans pour la réédition de A Bureaucratic Desire Foe Extra Capsular Extraction, un opus fourmillant de six cordes barbares et des basses vrombissantes de Joe Preston. On pourra remettre le couvert avec le nouvel opus de Earth dont le titre, Full Upon Her Burning Lips, est tout aussi énigmatique, tout autant que son accompagnement musical fait de riffs hypnotiques et déliquescents.

On y entendra toujours la batterie d’Adrienne Davies dont le précision s’étire jusqu’à adopter cette rythmique indolente permettant à Dylan Carlson de retrouver la cosmogonie du blues. Le duo prend son temps avec ces phrases de guitare dispersées sur dix morceaux, sans que la note de trop se fasse ressentir. Les effets de distorsion semblent légèrement en retrait et laissent place à un étrange effet audio qui tire cla musique vers des fréquences suffisamment graves pour procurer quelques sensations caverneuses. Allez savoir pourquoi, ensuite, la lente désagrégation des trois minutes et vingt secondes de « Exaltation of Larks me » pousse toujours dans une intense rêverie quand on la digère.

Ainsi, Dylan Carlson et Adrienne Davies ont resserré le propos jusqu’à son extrême simplicité ; un riff et un rythme. C’est probablement leur disque qui s’aventure le moins dans les bourdonnements atmosphériques et, temps aidant on goûera ces quelsues écoutes parce que, précisément, elle nous font prrendres conscience de la décomposition dudit temps.

***1/2


Big Bend: « Radish »

30 juin 2019

Nathan Phillips, l’homme derrière Big Bend, s’inspire, pour créer, de son quotidien ; e de son boulot dans un café, laissant les mélodies de la radio du bar s’imprégner en lui pour les chantonner discrètement lorsque les clients ne le regardent pas, et improviser pendant les silences. Radish est le premier album de Big Bend où Phillips se risque à chanter. Et on se demande pourquoi il ne l’a pas fait plus tôt ; sa voix douce n’est pas sans rappeler le Mark Kozelek des débuts, avec davantage de retenue. Lui qui s’était auparavant illustré au sein d’une musique instrumentale beaucoup plus proche d’un minimalisme gorgé d’un psychédélisme assez abrasif, le voici à présent à écrire des chansons calmes, aux sonorités douces, qui développent un écosystème passionnant – les instruments respirent, les timbres s’invitent et puis repartent…

On pense parfois à un Mark Hollis aux arrangements plus luxuriants. Radish se ressent avant tout comme une expérience de studio. Nathan Phillips, semble avoir envisagé les différents segments de son album au cours de sessions studio séparées les unes des autres (par groupes de 4 musiciens à la fois, si on en croit les infos à disposition), ce qui est à la fois super et frustrant. Exemples: « Swinging Low » et « Four », qui font intervenir la violoncelliste Clarice Jensen et le gourou new age Laraaji (avec un sample vocal de la mère de Nathan, chanteuse d’opéra, sur la première des deux pistes), laissent bien deviner qu’il s’agit de parties coupées de sessions bien plus longues. Et si ce sont deux morceaux superbes, on assiste à regret à l’arrêt prématuré de « Four », qui développait une stase parfaitement reposante, qui aurait bien pu durer 10 minutes de plus, et qui se voit obligée de conclure brusquement.
Mais il s’agit là de plaintes secondaires ; s’il est vrai que Radish peut laisser par moment l’impression d’un patchwork de sessions différentes (cas étrange de ce « 12′ – 15 », brève pièce électroacoustique contemplative avec Susan Alcorn, fort belle mais curieusement placée entre deux chansons « pop » qui auraient tout aussi bien pu se suivre), chacun de ces segments est d’une beauté paisible qui réchauffe l’âme.

****

 


Thom Yorke: « Anima »

29 juin 2019

Sur l’album Anima comme dans le court métrage signé Paul Thomas Anderson qui en accompagne la sortie, on reconnaît un thème récurrent de l’oeuvre solo de Thom Yorke et de Radiohead : la sensation de vivre à demi éveillé dans une société aliénée par les technologies et le travail, sensation rehaussée par les teintes métalliques, froides et anesthésiantes des synthétiseurs qui dominent, encore, le son de son troisième album.

Ce que Yorke et son complice co-compositeur et coréalisateur Nigel Goodrich sont parvenus à accomplir, c’est à se rapprocher de l’auditeur avec un disque aux formes nettement plus stables et cohérentes, tant sur le plan des mélodies, moins diffuses et étriquées que sur ses précédents albums, que sur le plan rythmique : l’évanescente « Twist « qui s’envole pendant sept minutes sur un délicat house saccadé, suivie par la poignante mélopée ambient « Dawn Chorus », le techno rampant de la mémorable « Not the News » — un des sommets du disque — ou la ligne de basse, quasi funk, de la sinueuse « Impossible Knots ». À écouter et entendre comme cela se doit de l’être.

***1/2


Heads Off: « Everything Is Everything Else »

29 juin 2019

Le premier album des Heads Off les avait signalés sur la carte. Le deuxième devrait, dans un monde idéal, leur permettre de faire parler d’eux. Mais il est fort probable que Everything Is Everything Else devienne jamais un sujet de discussion pour personne. C’est bien dommage car cet album qui prolonge musicalement le précédent est un excellent exemple de ce que le rock devrait être plus souvent : une série d’uppercuts au menton, un enchaînement de titres confus, enthousiastes, brefs, exécutés dans l’urgence du moment et avec quelques bricoles à dire.

C’est ce qu’on vient chercher ici : l’efficacité, l’intensité d’une livraison mêlant à la fois un sens inné des mélodies et une énergie punk sous laquelle l’herbe ne repousse pas. Il suffit d’écouter « At One With Doom », l’un des meilleurs morceaux de ces dix titres, pour comprendre de quoi il est question. Danny Lowe est seul en piste, à la guitare, à la batterie et au chant. Il produit aussi. L’intro est foutraque et dissonante, la rythmique brutale et rudimentaire. La musique de Heads Off est frustre et pensée comme une performance, unique et sauvage. Le chant est lui-même poussé en limite de voix, doublé par un chœur artisanal qu’on imagine enregistré au repos. Le résultat est impeccable, infectieux, intelligent et incisif. On pense aux White Stripes en version DIY et en beaucoup plus cool, à un Jay Reatard qui aurait dépassé les 35 ans et se déchaînerait en studio après avoir été conduire les enfants à l’école. Tout est là : « Reptiles Around You », presque hard rock dans son entame et qui agit comme un pamphlet psychédélique et politique. Le groupe a déjà utilisé ce riff sur son précédent album mais qui s’en soucie quand les reptiles vous encerclent et sont prêts à vous enlever. Heads Off fourbit une musique de résistance, montée depuis l’underground.

C’est le rock des arrières-caves, des clubs cheap et des héros à guitares. « Black Magic » est épatant ; il ne nous souhaite pas la bienvenue dans la tête de son créateur car la pensée unique n’a pas cours ici et le punk est avant tout une revendication d’indépendance. Le solo de guitare après deux minutes fait penser à John Perry des Only Ones. On n’a pas fait plus cool depuis la mort de Keith Richards. « Antisocial Me » est encore meilleur dans sa vindicte qui veut bannir l’ennui et qui estime que le refus de faire société est le nouvel héroïsme, la non-participation au fantasme des autres, la seule planche de salut.

Everything is Everything Else est un cri de colère, presque amusé, une critique sociale radicale et réjouissante. Il y a encore des gens qui se foutent de tout et qui peuvent composer une chanson joyeuse et crâneuse qui s’appelle un « In Misery » et évoquera les rapports entre la dèche et la liberté et vie affranchie des nécessités et de ce qui nous attend tous quand le capitalisme n’aura plus besoin de nous pour participer à son entretien. Est-ce qu’il y a mieux à proposer ? Lowe s’en donne à cœur joie et sert un texte remarquable qu’il propulse sur une exécution à toute berzingue. L’album s’appuie sur des riffs incroyablement efficaces et puissants mais aussi sur une recherche dans la production qui donne à ce punk des origines un cachet moderne bluffant. Les guitares orientales de « Rotting » sont fascinantes et font de ce titre un des joyaux de l’album. Le morceau est imposant, critique, nihiliste tant Lowe pratique la politique de la terre brûlée. Avec lui, c’est la voix de la normalité qui s’exprime, celle des collaborateurs malgré eux et des artistes de cirque, la voix de ceux qui n’en peuvent plus et s’en amusent. La couverture du disque ne trompe pas : le monde est devenu burlesque et notre participation un numéro de prestidigitation et de clownerie surréaliste. Danny Lowe est Monsieur Loyal. Le spectacle est assuré. « Take Back Contro » est tranchant drôle et terrifiant. L’interprétation fait sourire mais met en relief la triste vérité : «celle qui nous voit expirer.

On pourra s’offusquer ou, au contraire, s’enthousiasmer pour le dernier truc à la mode, mais la subversion n’a pas changé d’adresse. Dire vite, dire fort : c’est la loi de Heads Off, celle de l’authenticité et de la force de rire de son sort.

****1/2


Nev Cottee: « River’s Edge »

29 juin 2019

Révélé au grand public et surtout à la critique en 2017 grâce à Broken Flowers, son deuxième album, Nev Cottee revient avec River’s Edge. Les dix chansons de ce nouvel album reprennent plus ou moins la même formule magique que son prédécesseur et nous envoie dans les confins de la discographie de Scott Walker.
En 2001,
Nev Cottee et son groupe Proud Mary avaient déjà été l’objet de toutes les attentions en particulier celle de Noel Gallagher qui avait produit un Same Old Blues, pas déshonorant du tout mais qui fut cloué au pilori.

Dix huit ans plus tard, Nev Cottee revient avec un opus propre à faire rêvertous les orphelins de Lee Hazelwood. Avec sa voix sculptée par la cigarette et ses chansons dessinées par ses voyages en Inde, Nev Cottee écrit en effet un de ces disques qui se suffisent à eux-mêmes.
Enregistré par Mason Neely
(Wilco, Edwyn Collins), avec Nick McCabe (The Verve) et Chris Hillman (Ethan Johns / Billy Bragg), River’s Edge est un piège qui se referme assez rapidement sur n’importe quel quidam qui se met à l’écouter. En quelques secondes, la voix de Cottee faera son office et hypnotisera au point de vouloir acheter ou réécouter
les deux précédents
si on ajoute Strange News From The Sun, paru en 2013.

***1/2


The Black Keys: « Lets Rock »

28 juin 2019

Le duo guitare/batterie The Black Keys est enfin de retour avec son neuvième album studio, Let’s Rock, et après cinq ans d’attente à de demander ce que nous réserve le tandem à la suite de don décevant Turn Blue en 2014.

Le titre de l’opus semble indiquer que Dan Auerbach et Patrick Carney ont écidé de revenir aux sources et il est vrai que nous revient ici le vrai Black Keys des débuts, celle de l’époque de Attack & Release (2008), Brothers en 2010 ou El Camino (2011).

Let’s Rock se veut dévastateur et il y parvient sans peine. Il y a d’abord cette esthétique forte avec un intitulé et une pochette qui percutent. Pour l’anecdote, ce seraient les derniers mots prononcés par un condamné à mort sur la chaise électrique.  Faut-il y voir une manière de dénoncer la justice américaine ?  Peut-être toujours est-il qu’un titre de cette nature est un excellent moyen d’envoyer le bois et d’annoncer la couleur. soit, cet ensemble annoncer la couleur.

Ce retour aux sources sera même plus global tant on croit entendre à siverses reprises certains ancêtres du rock. On retrouvera la fougue de ZZ Top sur « Eagle Birds », la détente de Creedence Clearwater Revival sur « Sit Around And Miss You », l’ardeur d’AC/DC avec « Under The Gun » ou encore la folie des Rolling Stones sur « Get Yourself Together ».

Ces jolies références sont parsemées d’effluves plus ambient ou psychédéliques avec, notamment, « Walk Accross The Waters » et un clavier en fond sonore qui fleure bon la fin des 60’s façon Jefferson Airplane ou encore Jimmy Hendrix. Le duo n’en oubliera pas pour autant ses contemporains les plus proches avec un « Tell Me Lies »qui sonnera comme du Jack White.

Les douze morceaux composant Let’s Rock sont riches et prenants. La guitare à nouveau branchée et une batterie endiablée pour un retour au rock garage, bluesy qui font l’identité de The Black Keys. Une identité enfin retrouvée après une attente qui porte les plus beaux fruits.

****


Duncan Lloyd: « Outside Notion »

28 juin 2019

Maxïmo Park est détenteur d’une discographie prolifique et c’est au tour de son guitariste Duncan Lloyd de continuer à se lancer dans une carrière solo jusqu’ici prometteuse avec un troisième opus Outside Notion. Moins connu, en revanche, est le fait que leur guitariste Duncan Lloyd s’est également lancé dans une carrière solo prometteuse. En ce mois de juin, il a sorti son troisième disque solo intitulé Outside Notion. Composé de neuf morceaux, ce dique est un voyage auditif des plus intéressants dans la mesure où il est moins rock et plus calme et, surtout, plus complexe.
Entre rock psychédélique, dream pop, folk, et des arrangements orchestraux, l’album ne cesse de surprendre. Il est évident que l’approche de Lloyd est plus introspective et personnelle que celle qu’il adopte avec Maxïmo Park.
L’album ouvre avec « 
Historic Elements » qui introduit une note pop rêveuse et très agréable. Sa partie instrumentale aux subtiles influences post-punk qui laisse entendre la virtuosité du guitariste souvent sous l’éteignoir avec Maxïmo Park. On restera dans la même atmopshère avec « 5.a.m. Eyes » et son ton onirique et son épuration sublimée par la présence du violon, avant de retrouver sur « Planetarium » des sonorités plus rock avec une bonne dose de psychédélisme, notamment dans la partie instrumentale qui conclut la chanson.
« 
Young Dreams », premier « single », est la chanson la plus complexe et peut-être la plus intéressante de tout l’album. L’intro sonore crée du suspens et de l’anticipation pour ce qui va suivre avant de laisser place à une pop légère, presque entrainante, qui n’est pas sans rappeler l’ambiance créée par The Smiths.


Pour le titre éponyme de l’album,
Outside Notion, Lloyd a collaboré avec Sarah Suri, son acolyte au sein de Nano Kino, son autre projet musical à côté de Maxïmo Park. La voix féminine colle parfaitement avec le rock alternatif et punchy de ce titre.
L’énergie de
Outside Notion contraste élégamment avec le caractère planant du morceau suivant, « Journey B ». Véritable entracte instrumental, ce titre se distingue par un arrangement riche et subtil de violons et violoncelles et fait voyager l’auditeur dans les contrées lointaines de son imagination.
« ‘Til The Fear Breaks » constituera ensuite un appel à persévérer et à affronter ses peurs, sous la forme d’un rock indé qui se rapproche un peu plus de Maxïmo Park. « Guess And Wonder », sera un hommage adressé au père décédé de Lloyd, et, à ce égard, ce sera le titre le plus folk de l’album, avec sa guitare acoustique et la façon particulière de chanter façon Simon and Garfunkel.
Après la multitude de styles et la complexité de la structure de certaines chansons de l’album, « 
First, Monday » – qui conclut l’opus – surprendra presque par sa simplicité. Les riffs rappellent fortement Maxïmo Park, mais une différence majeure persiste : la présence des instruments à cordes classiques. On a droit ici à un magnifique arrangement mêlant rock indé et violons virtuoses pour un résultat original et très beau.
Tout compte fait,
Outside Notion est un album nourri de multiples facettes qui demandera, et méritera, une écoute attentive. Ce sera dans ces conditions qu’on y découvrira à chaque fois de nouveaux détails intrigants qui dévoileront de nouveaux horizons à ce voyage musical et esthétique.

***1/2


Ann Annie: « wander into »

28 juin 2019

Spécialisé dans l’utilisation des synthés modulaires, l’Américain Ann Anne propose un nouvel album doux et bucolique, caressant et, pour tout dire, irrésistible.

Ann Annie c’est Eli Goldberg, un jeune musicien, producteur de musique électronique, basé à Portland en Oregon qui, depuis quelques années, compose avec un synthé modulaire, un laptop et quelques instruments (guitare, piano…) et field recordings des sortes de bandes originales pour la mer, la montagne et la nature en général avec des petites intonations nippones ici ou là.


Véritable hymne à la méditation, au farniente et à la position allongée, son dernier album wander into et un précis d’ambient music matinée de Folktronica.
Les sonorités cristallines, les mélodies miniatures très bucoliques qui se dégagent de cet album le rendent tout de suite très attachant et captivant.
Un album qui a, en plus, le pouvoir de vous aérer le cerveau.

***