Dan Auerbach: « Waiting on a Song »

3 juin 2017

Le travail en tant que producteur de Dan Auerbach (de Dr John à Lana Del Rey) est révélateur de où se situent les intérêts musicaux du leader des Black Keys. Ce deuxième album solo peaufine un peu plus le spectre qui l’anime.

La chanson titre avec sa ligne de guitare acide et ses textes l’encan de la chose country suggère que sa ville natale de Nashville exerce toujours son influence sur ce spécialiste du blues, mais, si on creuse un peu plus profond , on ne pourra pas passer à côté d’nfluences connotées majoritairement dans les « seventies ».

« Waiting On A Song » apporte un caractère retro-yacht-rock et le « Malibu Man » ne sera pas loin de Hall & Oates par son mélage de funk léger, de cuivres et de cordes.

Le job qu’effectue l’artiste est précis et mesuré ; « Shine On Me » aurait pu sortir d’une chute de studio de George Harrison et « Livin’ In Sin », lui, éoquera les Beach Boys dans ce qu’ils avaient de plus kitsch et ringard.

À l’inverse, on décèlera des touches d’inventivité astucieuses mais hélas trop rares (l’inhabituelle concoction cuivres à la Burt Bacharach mariée à un dobro exécuté en slide sur « Wildest Dreams »).

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!!!: « Shake The Sudder »

2 juin 2017

!!! est un étrange ensemble punk-funk dont la marque de fabrique est assez peu orthodoxe marquée qu’elle est par la notion que la « dance » et la musique indie-pop peuvent faire bon ménage.

Shake The Shudder est leur septième album et il montre le le combo a eu amplement le temps d’entériner cette démarche festive. Les lignes de basses sont comminatoires (« Dancing Is The Best Revenge »), les « grooves » souples et leurs instincts pop qppuyés comme il se doit (« The One 2 »).

Ces ressources s’étiolent pourtant dans le deuxième partie de l’album, moment où l’innovation ne semble être que la répétition d’une seule et unique « party » qui se répèterait indéfiniment. Les scratchs de guitares, les samples s’enchaînent à vau l’eau et cette tentative de crossover perd rapidement de son intérêt.

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Cende: « #1 Hit Single »

1 juin 2017

Cende jouent de la power pop sans prétention et leur « debut album », #1 Hit Single, offre une énergie précieuse véhiculée à merveille par les vocaux gaillards de Cameron Wisch, ses mélodies sucrées et sa candeur lyrique.

Les textes de ce dernier offrent pourtant une vision beaucoup moins émotionnelle que ce à quoi on aurait pu s’attendre ; une incursion dans le domaine « emo » avec ce « I’m the only one that I could let down » qui illustre la titre d’ouverture « Bad » ou une faconde au lyrisme appuyé aqui se manifeste par des vocaux en staccato et du multi-tracking.

On pourrait parler d’approche athlétique tant la place des arrangements et les multiples couches soniques vont bien au-delà de l’envergure qui serait celle d’un simple groupe pop

Le « single » « What I Want » est particulièrement notable à cet égard par ses orchestrations à cordes et un vocaliste invité offrant un contrepoint mystérieux en matière de perspective.

Ce sera ce procédé stylistique qui jalonnera brillamment l’album ; il restera pourtant réducteur si il se fait trop systématique comme sur « Vodi » ou « While I’m Alive ».

Il y a donc ici de quoi satisfaire n’importe quel auditeur mais, tout comme ce qui est immédiat et addictif, le risque est grand que le diqtance ne puisse être tenue sur la durée.

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