Robyn Hitchcock est une icône excentrique aussi, à ce titre, sa carrière a connu maints rebondissements. La pop sur ce nouvel opus est teintée de psychédélisme mais elle conserve toujours son originalité facétieuse enrobée, ici, de tonalités plus sérieuses. Ceci est sans doute lié à une environnement musical plus posé, en particulier des « backing vocals » assurés par Emma Swift, Grant Lee Philips et Pat Sansone de Wilco.
Si on prend par exemple le savoureux « Mad Shelley’s Letterbox » avec un chorus en « singalong » tout droit tiré de Underwater Moonlight et qu’on y considère ses textes lysergiques acidulés par une production moins fiévreuse, on retrouve un musicien en pleine forme, un artiste pour qui les mélodies, toujours aussi fortes, sont verrouillées par une forme de retenue.
« I Want To Tell You About What I Want » nous présente un chanteur dont la voix navique sur plusieurs registres et « Virginia Woolf fascinera par sa joliesse familière et entraînante.Beatles et Stones sont également évoqués sur un « I Pray When I’m Drunk » délicieusement et inhabituellement country et « Sayonara Judge » nous montrera tout le talent de Hitchcock à composer de merveilleuses ballades.
De ce panorama et ce savoir faire, on retiendra un exhaustivité qui vire à la nostalgie. Celle-ci sera encore plus prégnante avec « Raymond and the Wire », somptueuse composition baroque sertie de violoncelle en mémoire au père de Hitchcock. Les références aux notions de prise d’âge sont, alors, judicieusement sublimées comme pour, album éponyme oblige, enraciner et faire perdurer une aura, celle d’une époque où un titre psyche comme le « closer » « Time Coast » nous montrera que la passé n’est pas irrémédiablement figé.
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