Il doit être difficile comme un groupe indie pop de trouver un son qui ne soit pas totalement usité et de le conserver au frais quand ils arrivent en studio. Ce quatuor londonien est formé d’anciens membres de Pete & The Pirates et il semble âtre en mesure de l’avoir fait si on considère leur premier « single », « Chistina » une chanson pop posée et à la limite d’une mièvrerie et qui n’y échappera que par l’intervention indéniablement tranchante d’un riff de guitare. Voilà un morceau emblématique de ce que peut-être un tube indie-pop avec sa mélodie soigneusement construite et le « fun » qu’elle véhicule.
« Steam Train Girl », pendant ce temps, sera de la synth-pop vaguement robotique semblable à du Krftwerk n’ayant pas encore embrayé la vitesse supérieure et aurait voulu émuler Belle & Sebastien mais le titre fonctionne à plein tout comme le titre phaare que sera « 23 Floors Up » avec un son aussi épique que l’aurait souhaité Suede.
Teleman semble, en effet, être un groupe particulièrement composé ; ce peut être dans le minimalisme arty de « Skeleton Dance » ou dans les autres morceaux ; ils donnent l’image d’un combo qui sait qu’il sait ce qu’il fait et qui semble heureux de le faire.
Breakfast dégage ainsi un sentiment de fierté qui émane et bouillonne de manière sous-jacente tout au long de ses plages, et, malgré les quelques inévitables bouche-trous propres à chaque album, il se résume au final en un disque qui est aussi agréable à écouter qu’il semble l’avoir été à réaliser.
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