Jack White: « Boarding House Reach »

6 avril 2018

« Hello, welcome to everything you’ve ever learned », ainsi Jack White s’adresse-t-il à son audience sur son premier album solo depuis quatre ans. Il n’y a rien de gratuit dans cette affirmation tant ce nouvel opus, tordu comme il l’est, peut s’apparenter à une série de notules ou de vignettes prolongées qui ne nous renseignent pas sur là où elles vont mais qui, toutes désarçonnantes qu’elles soient, ne peuvent que nous scotcher.

Nous savons pourtant que White a toujours été auréolé d’un itinéraire artistique éclectique mais les variations abruptes qui sont empruntées ici pourraient donner matière à interrogations même auprès de à ses fans les plus ardents.

Ainsi, les lignes d’ouverture du « single » «  Connected By Love », un basse aux tempos palpitants étayée par un riff à la guitare façon Led Zeppelin et conduit par un loop de percussions qui anime « Respect Commander » ainsi que la narration electro-funk de « Get In The Mind Shaft, » ou la ballade country « What’s Done is Done, » nous montre un artiste se complaisant dans des expérimentations qu’un mauvais esprit qualifierait de gratuites.

Le « closer » « Humoresque », nous montrera un White tout enveloppé d’acoustique, piano assourdi, guitare sèche, balais remplaçant les baguettes aux percussions) : au milieu de tous les emprunts musicaux, (jazz funk et hip hop sur «I ce Station Zebra” » par exemple), il se montre un artiste suffisamment subtil pour échapper à tous les clichés. Il sera preuve que faire cohabiter un titre obscurci et démonté comme «  Hypermisophoniac » et des morceaux à la White Stripes comme le sont les riffs à la guitare de « Over and Over Again » fait figure de jeu de marelle entre les genres comme en rêvait Frank Zappa. Répondre à son « Who’s with me ? » qui colle à « Corporation » ne nécessitera alors aucune hésitation de notre part.

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