La contribution de Phil Anselmo au métal lourd ne peut être sous-estimée. Pantera a gardé le pouls du métal vivant pendant les années 90 et sa loyauté éternelle envers le genre a été bien représentée tout au long de ses albums avec Down, Superjoint, The Illegals et sa formation de black metal, Scour. On ne peut donc pas reprocher aux métalleux hardcore d’avoir froncé les sourcils en voyant Anselmo porter un costume et se pavaner avec son nouveau groupe dont le genre autoproclamé est le « depression core », En Minor, puisque tel est son nom, est, en effet, un animal différent de la production habituelle du bonhomme.
Au lieu de se fier au volume, Anselmo et sa bande de musiciens livrent le lourd en passant par l’atmosphère et l’émotion nue. L’album est largement construit sur des guitares acoustiques, une instrumentation luxuriante et le chant propre d’Anselmo – qui ressemble beaucoup à celui d’un Mark Lanegan qui se situerait au fond d’un puits. Le groupe compte de nombreux collaborateurs habituels d’Anselmo (comme Jimmy Bower, Kevin Bond et Stephen Taylor – qui ont tous joué sur un Superjoint, Illegals ou Down LP), mais aussi le violoncelliste Steve Bernal (ancien Temple Symphony Orchestra) et Calvin et Joiner Dover (The Dover Brothers). Si rien d’autre n’est apprécié sur cet album, vous ne pouvez pas nier qu’Anselmo a magnifiquement orchestré ce groupe de sept musiciens – qui rappellent parfois les morceaux imprégnés d’Americanafaçon Nick Cave and the Bad Seeds comme surTender Prey ou encore les arrangements sobres des albums de Johnny Cash produits par Rick Rubin à la fin de sa carrière. Après avoir écouté cet album, vous vous rendrez compte qu’il ne s’agit pas d’un écart si extrême par rapport à l’esthétique d’Anselmo. Toutes ces chansons ont un sens parfait. De plus, il s’agit d’une nouvelle version rafraîchissante qui s’inscrit parfaitement dans notre existence actuelle où sévissent peur et d’incertitude.
Composé de 11 titres, When The Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out possède de nombreuses couches au cours d’une écoute eapprofondie. Si Anselmo ne chante pas à pleins poumons comme nous en avons l’habitude, sa prestation sur cet album donne un peu plus de poids aux paroles. Mais sa voix n’est pas vraiment au centre de l’album. C’est la musique qui distingue vraiment l’album de sa production précédente. Le groupe est parfait, car il construit des paysages sonores ou enroule des boules de tension autour du chant mélancolique d’Anselmo. Des titres comme « This Is Not Your Day », « Black Mass » et « On The Floor » en sont de parfaits exemples. Dire que ces chansons sont étonnamment géniales, c’est suggérer lqu’on puisse douter de cette affirmation mais, soyons honnêtes, chaque fois qu’un artiste prend un virage où il pousse la barre ailleurs, il est accueilli avec scepticisme.
Le premier titre, « Mausoleums », offre un climat où le désespoir est palpable avec des guitares acoustiques solitaires et des drones de violoncelle qui complètent le baryton basse d’Anselmo. Le fait de doubler sa voix et de s’harmoniser avec lui-même ajoute un sentiment de tristesse. La batterie de Jimmy Bower sillonneea « Blue », d’une guitare électrique qui apporte une touche de sobriété derrière l’acoustique. « Dead Can’t Dance » est l’une des chansons les plus intéressantes de la collection. L’instrumentation et l’arrangement de l’album sont entièrement synthétisés et distillés en une seule piste. Ne vous laissez pas tromper par les titres, « Love Needs Love » est une pure tristesse et peut-être le clin d’œil le plus évident à Nick Cave. « Warm Sharp Bath Sleep » sera le point culminant de l’album. Les guitares acoustiques s’entrechoquent contre les touches et les guitares électriques, tandis qu’Anselmo se montre le plus confiant dans ce nouveau cadre.
Toute hésitation que vous pourriez avoir en découvrant le nouveau projet d’Anselmo devrait être mise en échec. Si vous êtes un adepte du hard metal, il n’y a aucune raison de ne pas aimer cet album – au moins comme un nettoyeur de palette. Mais vous devriez vous attendre à tomber amoureux de plus de quelques chansons. Et quelle belle introduction aux talents d’Anselmo pour ceux qui ne toucheraient pas un album de métal avec une perche de dix pieds. Il y a beaucoup de choses ici qui remettront en question vos idées préconçues sur ses capacités
Double Bind est la sortie la plus importante de cette artistes de Los Angeles après une suite enchantée de drones techno pulsés et d’expériences ambiantes entremêlées d’une glossolalie vocale, spectrale puisque narrée en langue étrangère, et un opus nomme Dream State en 2019.
Rassemblant ses réflexions de l’année dernière dans un deuxième album insaisissable mais fortement évocateur, à proprement parler, l‘artiste interdisciplinaire s’inspire d’une période sombre mais transformatrice où le monde a radicalement changé pour fournir ce qu’elle appelle « une expression verbale supplémentaire de mon expérience intérieure ». Le résultat se traduit ici en fournissant un espace éthéré mais suffisamment sympathique et rassurant pour que les esprits puissent errer et, peut-être, se perdre avec volupté pendant un certain temps.
Les sept compositions se déploient avec une certaine sorte de climat angeleno façon Lynch;un L.A. noir qui conjugue ambiance moite, trône techno où le drone systolique de« Mirror Glimpse » nous attire dans des ruelles de rêve éveillées entre l’ambiance de béton texturé et les voix sans tête de « Leveled Ground Bottomless Pit ». Ces drones réverbérants nous rappeleront les œuvres oniriques de Delia Derbyshire et des démonstrations de minimalisme plus puissantes physiquement qui évoquent Eleh via Marina Rosenfeld dans la pièce maîtresse de 11 minutes « Urstomtal », en passant par des panoramas post-apocalyptiques appropriés que sont « There Is A Universe Where Time Flows Backwards » comme pour nous faire éprouver ce que nous aurionspu ressentir lors des feux de forêt infernaux de Californie.
On pourra ainsi se laisser happer par ces flux et reflux qui frappent à la porte de ce mond de demain, inconnu mais mouvant vêtu qu’il est de mantras synthétiques dont la beauté venimeuse est ouverte sur l’espace et l’inini.
Le deuxième album de Snowgoose commence par une voix féminine, belle et solitaire, celle de la co-fondatrice du groupe, Anna Sheard, qui teste une mélodie montante. « Cœurs en feu, nouveaux désirs de découverte, en route, voyageant des heures durant dans la nuit » (Hearts on fire, new desires to discover, on their way, traveling hours through the night), trille-t-elle en ajoutant son vibrato ténu des sonorités pures comme si elles émergeaient de l’eau. Elle ressemble un peu à Jacqui McShee de Pentangle, un peu moins à Sandy Denny de Fairport Convention, et, en tout cas, elle fonde ses attentes sur une sorte de revivalisme folk des années 60, agrémenté d’un peu de jazz et de blues. C’est normal, et, au fur et à mesure que l’album avance, dans un bourdonnement de guitares, le bruit sourd de la basse, la pulsation des filtres du mélodica, ce sera néanmoins la voix de Sheard qui vous arrêtera. Lorsqu’elle atteint le refrain de cette première chanson, « Everything », elle abandonne les mots en cascade, dans un son magnifique et liquide. The Making of You vous rappellera peut-être les albums classiques, mais il vaut vraiment la peine d’être écouté en tant que tel.
Snowgoose, attire des musiciens britanniques connus de tous, sauf du folk. Jim McCulloch, le principal partenaire artistique de Sheard au sein du groupe, s’est fait connaître en jouant dans les Soup Dragons. Dave McGowan, qui joue de la basse, a fait du temps avec Belle and Sebastian, BMX Bandits, Mogwai et Isobel Campbell. Ray McGinley, du Teenage Fanclub, joue de la guitare et Stuart Kidd, du groupe Euros Child, est le batteur. Des collaborateurs occasionnels sont issus de formations tout aussi célèbres et non folkloriques comme Belle and Sebastian, Camera Obscura et les Pearlfishers.
La chanson titre est la pièce maîtresse du disque avec sontintement de cymbal et son, un enchevêtrement modal de guitares acoustiques. La chanson est écrite avec une légère réticence, mais elle s’épanouit avec certitude lorsque Sheard chante « Es-tu assez mûr pour le voyage ? As-tu faim de son prix ? C’est l’essence même de tqui tu es » (Are you open for the ride? Are you tall enough for the ride? Are you hungry for the prize? It’s the making of you). Les arrangements instrumentaux s’épanouissent avec le martèlement des tambours et des arcs de guitare slide, et Sheard double sa voix. La chanson, tout comme ses paroles, passe de l’hésitation à une sorte de bravade pour saisir le jour dans un joli crescendo.
Ailleurs, Snowgoose prend des couleurs sombres et jazzy, dans la lignée de Pentangle, comme dans la cool et sophistiquée « Goldenwave » ou la pétillante valse qu’est « Deserted Forest ». Il y a un arrangement de cordes dans cette dernière coupe, qui va souligner le phrasé urbain et aéré de Sheard ; elle se situe quelque part entre le folk pur et le chant du piano-bar. Tout cela est plutôt bien, plutôt indépendant et sans prétention. Cela semble à la fois tout à fait naturel et soigneusement planifié. Il n’y a pas de détails à régler ni d’excès malheureux.
Vous avez peut-être tout le Pentangle dont vous avez besoin et toute la convention Fairport que vous pourriez vouloir écouter. The Making of You ne remplacera aucun de ces favoris, mais il peut certainement se tailler une place sur l’étagère à côté d’eux. Faites-lui de la place ; ce truc est sacrément bon.
Hannah Grace nous accueille de manière éblouissante sur ce « debut album », Remedy un opus composé d’une impressionnante collection de « singles » et de morceaux originaux qui ont déjà été rodés en concert.
Venue du Pays de Galles, Grace est une chanteuse et compositrice qui, non contente d’être charmante, possède un je ne sais quoi de très spécial.
Remedy est, en effet, une joyeuse concoction qui s’illumine de jour en jour d’autant que cela fait plusieurs années que la jeune galloise évolue dans l’industrie musicale. En fait, vu l’état actuel du monde, il parait même indispensable d’avoir quelque chose qui vous apporte de la joie. Ainsi, le disque s’est ouvert sur quelque chose de tout nouveau, « Healing Hands », une belle ballade au piano qui touchait l’âme. Les magnifiques sonorités de Grace sont une bouffée d’air frais, avec des mots avaient été parfaitement écrits sur une mélodie apaisante, le tout donnant z »naissance à un joyau de sérénité. Bien que ce morceau traite de la douleur du cœur, il y a une heureuse résolution alors que Grace réalise sa propre valeur et le fait que quelque chose de beau va lui arriver. Si on devait décrire « Feels Like Home » en un mot, ce serait édifiant. Il s’agit d’une ballade qui réchauffe le cœur dont la prestation vocale frise la perfection. Ses voix enchanteresses sont d’une grande douceur, tandis que la mélodie pure a des relents de gospel. Les paroles décrivent l’appel à un endroit inconnu où l’on se sent chez soi : « Je me sens chez moi, je reviens vers toi/ Une maison que je ne savais même pas que j’avais/ Si familière mais toute neuve/ Je me sens si bien, oh bébé, je l’ai mal » (Feels like home, coming back to you/ A home I never even knew I had/ So familiar but brand new/ Feel so good, oh babe, I’ve got it bad) . Ensuite, vous avez « Different Kind Of Love » qui est une tranche de bonheur à l’état pur. La voix vibrante de Grace est rafraîchissante et ce contenu parfaitement écrit nous fait sourire avec émtion et bénévolence du début à la fin. Bien qu’elle partage un autre type d’amour, la femme mentionnée dans ce titre montre que les opposés s’attirent dans la mesure où la narratrice elle ferait tout pour garder son partenaire près d’elle. SE fera ensuite un double dosage de nouveaux originaux, le premier étant « Break The Pattern », une composition addictive et optimiste. Tout, dans ce morceau, est indiscutablement parfait, la voix vibrante de Grace apportant bouffée d’air frais tandis que les paroles se concentrent sans fausse pudeur sur une relation fracturée. Cependant, au lieu de jeter l’éponge, Hannah se bat pour ce qu’elle veut et obtient finalement la fin heureuse qu’elle recherche. Here We Are Now était une pure épopée qui m’a complètement immergé du début à la fin. J’ai tout adoré sur ce titre, la prestation était délicieuse tandis que le contenu lyrique m’a remonté le moral. En fait, ces paroles aident Grace se mettre en avant et vivre le moment présent : « Je veux juste vivre le moment présent / Sous la surface / Je me suis promis d’être courageuse / Pour la première fois, je n’ai pas besoin d’une personne / Pour me débarrasser de tous mes soucis » (I just wanna live in the moment/ Under the surface/ I promised myself I’d be brave/ For the first time I need no one/ To wash all my troubles away). Écrit aux côtés de Martin Luke Brown, « The Bed You Made est, lui aussi, un morceau phénoménal en matière de magnificence. La voix de Grace se montre d’une grande richesse, les paroles sont incroyablement claires et, dous avons ici un morceau qui respire et conjugue les plus belles vibrations du folk. Normis cela, « The Bed You Made » navigue dans une tristesse inconmensurable puisque Grace y fait le récit de comment elle a trompée par un ex. Elle est, à ce titre, toujours en train d’embrasser cette nouvelle vie de célibataire, car elle a réalisé qu’elle était heureuse toute seule. Avec « You », une autre belle ballade, les parolessont bien écrites, élégantes avec ce souffle qui permet de prendre ces tons vocaux émouvants à même de nous faire frissonner. Nous avons ainsi aussi cette merveilleuse mélodie composée de deux cordes, de cors et d’un piano qui lui donne ce côté jazzy et envoûtant, un titre enchanteur et un refrain qui frappe juste et fort : « Je tiendrai bon, aussi longtemps que tu le voudras/ Suis-moi partout où tu en auras besoin/ Je traverserai tout ce que tu traverses/ Je suis avec toi, je suis avec toi, je suis avec toi » (’ll hold on, as long as you want me to/ Follow wherever you need me to/ I’ll go through whatever you’re going through/ I’m with you, I’m with you, I’m with you). À présent, l »Waster Love » peut , en toute liberté, donner des frissons avec ses deux tonalités/ cordesqui créent créé une ballade atmosphérique, et une prestation vocalequi coupe le souffle tandis que le contenu irrésistible réchauffe le cœur. Même si ce mal de cœur fait un mal de chien, ces mots réconfortants peuvent facilement guérir ce qui a été brisé. « Blue » sera ainsi une tranche de pop mélancolique qui fera des merveilles, avec sa mélodie enjouée et es paroles contagieuses issues d’une voix pétillante. Ces mots parfaitement écrits font imaginer et presque vivre le poids de ce qu’est une relation défaillante et la tentative de repousser l’inévitable parce que tomber dans la dépression n’est pas une option : « Quelque chose me dit que je vais rester debout toute la nuit/ Je ne veux pas perdre un moment avec toi/ Prends-moi dans tes bras, ne me laisse pas partir/ Je ne veux pas sentirle bleu à l’âme» (Something tells me I’ll be up all night/ Don’t wanna waste a moment with you/ Hold me, don’t you let me go/ I just don’t wanna feel Blue). Plus près, il y aura de la pop pure et le résultat fin en sera quelque chose d’extrêmement édifiant/ hypnotique. En plus d’une mélodie majestueuse, vous vous nourrissez alors de paroles qui réchauffent le coeur étoffées qu’elles sont par la voix vibrante de Grace qui surgit comme une énième mais bienvenue bouffée d’air frais.
Cette chanson est alléchante et elle aura pour fonction de faire sourire du début à la fin. « Closer » racontera, elle, essentiellement l’histoire d’un amour avec cette personne spéciale qui fera battre votre cœur à tout rompre. Ce magnifique numéro écrit avec Martin Luke Brown, ces vers dégagera une a chaleur bienvenue alors que le refrain nous laissera des légendaires papillons dans le ventre. « Missing The Show » pourra alors traiter des affaires de coeur et, en fait ce sera une montagne russe émotionnelle qui se focalise à nouveau sur une relation qui ne va nulle part. En gros, la vocaliste aime vraiment cson partenaire, elle fait tous ces efforts mais elle n’obtient rien en retour. « Tout cet amour, tout ça pour rien ? / J’ai ce ticket d’or, mais j’ai l’impression qu’on rate le spectacle / J’en ai marre de pleurer, j’en ai fini avec les essais / Mais je n’ai pas envie de te laisser partir, de te laisser partir / Je n’ai pas envie de te laisser partir, de te laisser partir » (Was all this loving, all for nothing?/ Got that golden ticket, but it feels like we’re missing the show/ I’m sick of crying, I’m done with trying/ But I don’t feel like letting you go, like letting you go/ I don’t feel like letting you go, like letting you go). Sentiments sont si fort qu’elle n’est pas prête à jeter l’éponge et à accepter que c’est fini. « How True Is Your Love » est, à cet égard, magique, sur un registre la fois frais et funky, et cette touche disco qui apporte un plus essential. Tout dans ce morceau est impeccable, la mélodie est oyeuse, les vocaux rquasiment désaltérants alors que le contenu captivant tel qu’il est la voit dans sa quête du véritable amour : « J’y pense tout le temps/ L’amour est-il fort ou calme/ Le saurai-je quand il viendra/ L’entendrai-je/ Ou même reconnaîtrai-je le son » (I think about it all the time/ Is love loud or is it quiet/ Will I know it when comes around/ Will I hear it/ Or even recognise the sound”). Ensuite, l’heure sera venue pour un « Bring Me Home » enchanteur ; parfaitement écrit, ce titre engageant est une tendre ballade témoignant du mal du pays : « Ramène-moi à la maisosn/ Mon ancienne âme est si basse / Non, elle ne peut pas grandir toute seule / Ramène-moi à la maison » (Bring me home/ My old soul feels so low/ No, it can’t grow on its own/ Bring me home). C’était un morceau impeccable délivré à la perfection, avc ces belles sonorités d’une élégance soul et ces mots impeccables qui sauront faire, à la fois, mal au cœur et le cicatriser. « Live Like Love » saura être cet hymne majestueux que Grace saura faire passer avec force, avec sa voix rayonnant d’une incroyable richesse tandis que son contenu nous captivera en nous dépaignant une histoire pourtant toute simple, claire et nette, celle de meilleurs amis décidant de risquer leur amitié et de devenir objets. Les choses se termineront par une reprise de Fatboy Slim, « Praise You » ; une ballade au piano obsédante que Grace maîtrise entièrement grâce à un phrasé croustillant et séduisant capable de nous faire dresser les cheveux sur la nuque.
Si vous voulez être présenté à un talent aussi pur et sans effort avec des chansons qui transportent le monde hors de notre temps, alors Hannah Grace et son Remedy seront définitivement une antidote au mal-être qu’il conviendra de saluer et savourer.
Sur Expectant, Golden Champagne Flavored Sweatshir crée une musique qui incarne l’anticipation. Ces sept titres explorent un mouvement perpétuel et une reconfiguration sans fin, étirant l’unique moment juste avant qu’il ne se passe quelque chose en des pistes sinueuses qui dépassent souvent la barre des cinq et six minutes. Écouter, c’est comme regarder un train en marche qui ne s’arrête pas et n’arrive pas, c’est comme vivre dans cet état constant de quasi-impact.
La paire de ces rails de sortie de gare, « 3.26__ » et « Horse Mouth », affiche immédiatement cette approche texturale et compositionnelle. Pleins de percussions et de bourdons de synthétiseur, ces titres ouvrent la voie (littéralement, avec les coups de carillon cérémoniels qui donnent le coup d’envoi de l’album) aux atmosphères auto-construites d’Expectant. La mélodie descendante du synthétiseur sur « 3.26__ » donne l’impression d’être de la science-fiction à haute voix contre le souffle sourd de sa basse, tandis que le torrent tourbillonnant de sons de vent affectés qui se trouve à l’arrière de « Horse Mouth » contrecarre la clameur de la ligne de fabrication de sa boucle de percussion. Expectant s’enveloppe dans ce monde sonore à la fois futuriste et antique, à la fois recueilli et imaginatif, refusant d’arbitrer ces contradictions et accumulant sans relâche des tensions dissonantes avant que chaque morceau ne se désassemble lentement et ne s’efface dans le silence.
Alors qu’Expectant s’épanouit dans ce sentiment d’ascension sans limite, GCFS enfouit le flux d’une évolution latérale constante dans ces structures. Sur « Human Animal Chimera », un riff triplé et doublé se heurte à des murs de bruit et à des bribes de voix gargarisées avant que la texture n’évolue entre cette combinaison, la marche lourde de la grosse caisse et des bouts d’air froid. Comme un corps qui change constamment de forme, les mouvements de « Human Animal Chimera » semblent si totalisants et synchrones que les itérations individuelles peuvent disparaître en l’espace d’une seconde, presque imperceptibles pour l’œil (l’oreille) non concentré. Cette musique vit effectivement dans un monde qui traite la libération et l’arrivée comme la peste, mais GCFS guide ces personnages sonores empilés dans de nouvelles formes avec une poussée patiente et secrète. Ses mouvements créent de nouveaux êtres à chaque instant avant que la forme ne se transforme rapidement en une nouvelle méconnaissance.
L’inclusion de chants (faisant écho à des fragments de discours sur « Horse Mouth », des jappements et des cris sur « Animals Calling Animals », plus proche) sur ce fond métallique complique encore plus le sens du lieu de cette musique, et le sommet de ces apports quasi humanistes arrive sur ‘Whicket ». Au sommet d’un rythme rapide et urgent, l’enregistrement d’un pasteur craignant le ravissement délivre un sermon sinistre : « Le salaire du péché / Est la mort … Quand on pèche, quelqu’un meurt » (The wages of sin / Is death … When you sin, somebody dies), préviennent-ils vers le final du morceau. L’ambiguïté émotionnelle du paysage sonore de GCFS se heurte à cette moralisation religieuse enflammée, à la fois en approuvant le satanisme que l’orateur condamne et en amplifiant la colère et la pitié de leurs remontrances.
Au centre de la froideur extraterres de Sea Creatures” et « Pyroclasmic Flows ». Bien qu’ils n’éliminent pas entièrement le flair industriel de l’album, ces morceaux vivent plus profondément dans le naturalisme du monde de GCFS. Sur « Pyroclasmic Flow » », en particulier, les rythmes entraînants s’adoucissent et font place à des murs d’harmonies de synthétiseurs nostalgiques. La tendresse exposée ici détend les épaules relevées et les genoux bloqués des morceaux précédents, laissant le son se déployer dans une mer sans limite de roses et de bleus psychédéliques, de violets et d’or. Si une grande partie d’Expectant se délecte d’anxiété et de tension, « Pyroclasmic Flows » sera l’admission la plus évidente de la beauté qui s’attarde dans les coins sombres de chaque morceau qui l’entoure.
Expectant demande aux auditeurs d’entrer dans un monde sonore sans direction ni dimension. Ces sons s’écoulent par-delà les frontières, tempérant les montées, niant les attentes et reconstruisant le corps singulier de chaque moment. Comme cette musique, le sentiment d’être à l’affût sans libération ou rejet tangible peut souvent être inconfortable dans son sens de perpétuelle méconnaissance. Mais une fois que l’on s’installe dans le cosmos souterrain d’Expectant, les créatures vivantes qui fredonnent dans chaque morceau produisent une puissance impressionnante.
Il est difficile d’imaginer qu’un titre d’album récent soit aussi saisissant que Good Things de Lake Saint Daniel’ C’est un titre assez simple, mais il se démarque au milieu d’une année que la plupart des gens ont considérée comme totalement misérable, une fleur en fleur au milieu d’un champ d’hiver stérile. De plus, Lake Saint Daniel est le nouveau projet solo de Daniel Radin, membre du groupe pop-punk Future Teens, connu pour ses chansons accrocheuses sur les côtés les plus déprimants de la chute amoureuse (ou de l’impossibilité de la trouver). Il est donc ironique que Radin fasse ses débuts en solo avec une évocation aussi simple de la positivité.
Les choses prennent un peu plus de sens quand on appuie sur play on the record, car Radin commence avec une forte dose d’autodérision. L’apéritif de l’album « Be Here Now » est une rapide méditation sur le chemin parcouru (ou non) par Radin dans sa vie de musicien, préoccupé par une vie potentiellement gâchée qui se raccourcit de jour en jour. Mais Radin se rend bien compte que s’inquiéter du passé est un exercice futile : « Parce que j’ai tellement essayé, je ne suis pas allé si loin / Mais si j’avais ralenti, je ne serais pas là maintenant. Je serais là maintenant » (‘Cause I’ve tried so hard, haven’t come that far / But if I had slowed down I wouldn’t be here now. I’ll just be here now).
C’est une introduction appropriée à l’album, une prise de conscience que regarder trop loin derrière ou devant nous, c’est demander de la douleur et du doute de soi. Radin se tourne plutôt vers l’idée de la pleine conscience, de vivre pleinement le moment présent et de l’apprécier à sa juste valeur. Ce n’est pas une tâche facile, mais la simple existence de bonnes choses semble suggérer qu’il est sur le bon chemin. Les chansons de ce disque sonnent comme un exercice de méditation pacifique – la guitare est douce et spacieuse, et la pédale d’acier de Danny Hoshino est transcendante, vous aidant à vous transporter vers une journée ensoleillée dans l’herbe fraîche. La voix de Radin n’est souvent qu’un tendre murmure, alors qu’il réfléchit à ce que signifie apprécier activement la vie avant qu’elle ne disparaisse.
Si son sens du calme et de la douceur est le grand signe distinctif de Good Things, il peut certainement être une épée à double tranchant. Perdez votre concentration en écoutant, et ses chansons se fondent dans un brouillard inoffensif, ne laissant que l’ombre d’une humeur. Bien sûr, la facilité d’écoute n’a rien de mal en soi, mais la qualité aérienne de Good Things peut vous laisser insatisfait et vous amener à vous demander où ses chansons sont passées avant même d’être terminées.
Mais même si vous vous perdez dans une écoute du disque, une chanson se démarquera forcément. éSitting right before Good Things endsé est une reprise d’un classique bien connu, éRainbow Connectioné de Jim Henson. La manière douce et sérieuse dont Radin a interprété cette chanson ferait la fierté de Kermit, et son choix d’inclure la reprise est inspiré. Après tout, « Rainbow Connection » s’inscrit parfaitement dans ce disque sur la recherche de la paix intérieure. Elle a toujours été une chanson magnifique dans son optimisme et son imagerie, mais sa profondeur vient de ce qui n’est pas là. Ce n’est pas une simple chanson sur la beauté, c’est plutôt une chanson sur l’espoir. L’espoir que nous trouvons la beauté dans la vie, même si elle n’est pas sous nos yeux. Espérer que la gentillesse est sa propre récompense, même si nous ne pouvons pas toujours voir si c’est vrai.
Sur Good Things, Radin comprend ce sentiment de fidélité. Tout au long de l’album, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter de savoir si sa vie est sur la bonne voie. Mais en appréciant ces bonnes choses – aussi petites soient-elles – dans sa vie, il peut avoir confiance en une vie qui ne s’attarde pas sur les regrets. Sur les bonnes choses, Radin nous offre le choix d’apprécier la vie, au lieu de simplement la vivre.
A Long Year est le nouveau et flamboyant disque de The Big Easy. Anciennement projet solo du chanteur Stephen Berthomieux, The Big Easy s’est réuni en groupe avant cette sortie qui permet au disque de sonner adroitement et de manière exploratoire tout en restant dans un univers décidément lo-fi.
Si vous êtes en droit de supposer que le titre du disque fait référence à l’année 2020 (et la pandémie mondiale a certainement allongé le processus d’enregistrement), il n’y a aucune mention explicite du climat sociopolitique tendu de l’année. Au lieu de cela, Berthomieux réfléchit à une relation douloureusement dissolue, qui continue à s’effilocher aux extrémités avant de se défaire finalement. Sur chaque morceau, Berthomieux chante pour un « toi » anonyme, parfois avec nostalgie, parfois avec colère. Ses paroles racontent des regrets et des angoisses si spécifiques qu’elles reviennent à un sentiment général pour l’auditeur. Une longue année pourrait tout aussi bien être son journal intime, des entrées écrites pour sa propre réflexion et sa réconciliation plutôt que pour la compréhension d’un public.
Mais même si les détails de la douleur de Berthomieux sont un mystère, la traduction de cette douleur par le groupe vous hurle (souvent littéralement) tout au long du disque. La voix de Berthomieux est aussi torturée et émotive que ses paroles, alors qu’il se fraye un chemin à travers l’album. Pendant ce temps, les guitares hurlent et les cymbales crash de Pete Clark enveloppent le son du groupe comme un mal de tête le matin après une cuite.
Tout au long de l’album, le groupe se met en branle, ses chansons fluctuant entre punk anthemique (« It’s All Fun and Games Until Someone Gets Hurt »), émo de la quatrième vague (« Fake It Till I Make It ») et alt-rock granuleux façon Pixies sur « « Alone ». Il arrive que le son soit trop lo-fi, le timbre médium des instruments saignant ensemble, mais pour ce qui manque au disque, il compense en sérieux.
Au bout du compte, Berthomieux ne trouve pas forcément une voie claire pour échapper à la douleur qu’il a ressentie au cours de la longue année qu’il a endurée. Le jour de l’an, il prend la résolution d’être heureux, mais se rend compte quelques lignes plus tard qu’il « ne pense pas que cette année sera différente » (doesn’t think this year will be any different). Comme beaucoupi, il semble supposer qu’il n’y a pas de magie dans un nouveau calendrier sur un mur.
Et pourtant, après avoir pris conscience de sa douleur et de ses défauts personnels, il trouve un certain réconfort dans cette prise de conscience. Berthomieux y arrive peut-être avec cynisme, mais il a compris que les choses ne changent pas du jour au lendemain. Le bonheur demande du travail, pour certains d’entre nous le travail le plus dur qu’ils auront à faire dans leur vie. Notre santé émotionnelle et nos relations sont entre nos mains, indifférentes aux bornes kilométriques qui les définissent avec le recul. Ainsi, à l’approche de la nouvelle année, je me souviendrai que je pourrais profiter d’un moment de soulagement, mais qu’il y a beaucoup de travail à faire.
Si le dernier album de Northcote incarnait un sentiment de mouvement, de fuite et de changement, leur plus récente sortie, Let Me Roar, incarne, elle, l’immobilité, l’installation, le maintien. Northcote est le surnom de Matt Goud, ancien punk rocker chrétien devenu artiste folk américain. Bien qu’il ait été écrit et enregistré avant la sortie de Covid, cet album tombe à un moment où beaucoup d’entre nous mènent une vie plus sédentaire qu’à l’accoutumée. Et il peut y avoir beaucoup de choses à affronter quand on est obligé de ralentir et de se contenter d’exister là où on est. Du refrain répété, « Maintenant, je suis comme la poussière sur le tableau de bord » (now I’m like the dust on the dash)sur la chanson titre de l’album, au défi silencieux incarné dans le refrain de l’hymne de bien-être « Guys Like Us » – « nous ne disons rien mais nous disons beaucoup, juste être là où nous sommes » (we don’t say nothing but we say a lot, just being right where we are) – tout l’album ressemble à l’acceptation pacifique d’un homme qui s’installe dans ce qu’il est à ce moment de sa vie.
Bien que Let Me Roar ne dure que 30 minutes, il se déroule comme un passage émotionnel de découverte de soi, qui culmine avec la chanson finale « Freedom », une composition de sortie accrocheuse et mélodieuse, que Goud a décrite comme « l’exhalation d’un processus de travail intense ».
Si vous ne connaissez pas les chansons de Northcote, essayez d’imaginer la sensibilité lyrique et le style musical de Gillian Welch, interprétée par un jeune Bruce Springsteen. Let Me Roar est le quatrième opus de Northcote, et il n’est pas étranger au genre folk rock de l’auteur-compositeur-interprète. Lorsqu’on lui demande quelles sont ses plus grandes influences, Goud cite le chanteur-compositeur Chuck Ragan et le groupe de rock alternatif Wilco, et on peut certainement entendre l’influence du rock dans des chansons comme « Streets of Gold » et le solo de guitare croustillant sur « Keep On Saying Goodbye ».
« Je ne peux pas être quelqu’un que je ne suis pas » (I can’t be someone that I’m not), chante Goud dans la ballade « Dancers and Queens » de Conor Oberst. Goud a enregistré cet album à la suite d’une retraite éducative sur l’île de Gabriola, en Colombie-Britannique. Il a décidé d’entreprendre cette retraite pour se vider l’esprit après une période de difficultés personnelles et, à la fin, a décidé de s’attarder sur l’île avec quelques amis. Il a ralenti, s’est arrêté là où il était, a séjourné dans une cabane dans les bois, et a écrit et enregistré un album qui rappelle ce sentiment précis. L’ambiance de l’album est intentionnellement celle d’un feu de cheminée, de quelques bières et d’un coup de feu. Des titres tels que « Guys Like Us » et « Held My Hand » résument ainsi ce sentiment avec des paroles sur l’amitié et des refrains désinvoltes et entraînants.
Voilà un album qui semblera familier aux fans de folk, mais ne vous méprenez pas sur tout ce que Goud a à offrir. Pendant huit ans, son principal projet a été d’être l’auteur et le chanteur du groupe chrétien post-hardcore Means. Goud s’est éclaté dans Means et il est impossible de ne pas imaginer le potentiel qui pourrait exister dans un futur album de Northcote, sur lequel s’intègrent quelques éléments hardcore.
Let Me Roar est, en revanche, agréable comme le serait le fait de s’asseoir autour d’un feu avec un vieil ami, ; après quelques écoutes ourtant, on commence à souhaiter qu’il n’ait pas totalement abandonné ses racines de hard rock et qu’il puisse s’en servir pour donner un peu plus de punch à ce sentiment. Peut-être une procahine fois.
Lorsque vous entendez les premières notes tristes et tendres au piano au début de son nouvel album, vous pourriez être pardonné de ne pas avoir réalisé que Snorri Hallgrímsson pensait à son lieu de vie heureux. Landbrot est la nouvelle suite dune musique magnifique qui tire son nom de l’emplacement de sa cabane familiale dans la campagne islandaise. Le mot se traduit par « fractures de la terre », suggérant le concept d’érosion et présentant l’album comme une recherche de calme intérieur et d’acceptation parmi les nombreux obstacles de la vie quotidienne. Mais le mot a une autre signification qui détient la clé pour débloquer le message finalement édifiant qu’il espère que l’album transmettra.
Landbrot est son véritable lieu de bonheur, celui qu’il récemment découvert quand il a réalisé que ce mot « oasis », car il est situé entre deux grandes plaines sablonneuses dans le sud-est de l’Islande. Quand il a écrit ce morceau, son esprit était un peu coincé dans un désert de sable, et créer des mélodies simples sur son piano à la maison était sa façon de me rapprocher de cette oasis ; avec l’esporqu’elle pourra nous emmener là où se trouve notre propre oasis puisque telle est la profession de foi de cet album.
Les mélodies simples auxquelles il se réfère sont vraiment douces et à travers elles, l’affection pour les souvenirs qu’il détient transparaît. À ce charme captivant s’ajoutent les contributions exquises d’un trio de collaborateurs sous la forme de Björk Óskarsdóttir (violon), Karl James Pestka (alto) et Unnur Jónsdóttir (violoncelle).
En écoutant, si vous pensez entendre une parenté avec la musique de son compatriote Ólafur Arnalds, vos oreilles ne vous trompent pas. Snorri a travaillé aux côtés d’Arnalds sur plusieurs de ses projets phares, notamment Island Songs, The Chopin Project (avec Alice Sara Ott) et la musique de Broadchurch, qui a remporté le prix BAFTA. C’est un style sincère, lyrique et naturellement atmosphérique qui reflète le chemin musical qu’il a suivi depuis la tradition chorale islandaise de sa jeunesse jusqu’à son amour pour la musique de film à l’adolescence, avant de poursuivre ses études de composition à l’Académie des arts d’Islande et à l’École supérieure de musique de Berklee. Hallgrímsson a certainement un don pour l’expression musicale et, grâce à cet effort, vous pourriez découvrir que ce don vous aide à trouver un endroit heureux qui vous est propre, au moins pour une courte période.
Dans la foulée de Painkiller, l’album solo de Steve Kilbey, le chanteur et bassiste de The Church, et avec un nouvel album de Church intitulé Untitled #23 qui arrive bientôt, voici un autre bel effort de Marty Willson-Piper, la guitariste du groupe qui est également chanteuse et auteure-compositrice occasionnelle. Les membres de Church pourraient chanter l’annuaire téléphonique, on les l’écouterait bien, mais Nightjar et Painkiller sont tous deux de si bons disques que l’on ne peut qu’attendre avec impatience le nouvel album du groupe.
Les disques solos de Kilbey ressemblent souvent à The Church mais Willson-Piper s’oriente généralement un peu plus vers la power pop, le folk et la pop baroque, en plus du rock épique et psychédélique de son travail quotidien. Il s’est écoulé pas mal de temps depuis son dernier disque solo en studio, Hanging Out In Heaven, qui est sorti en 2000, et il semble qu’elle a accumulé beaucoup d’excellents morceaux depuis lors.
Comme prévu, il y a un énorme travail de guitare incroyable, à la fois acoustique et électrique, soutenu par de très belles harmonies vocales et des cordes mélancoliques. En fait, il y a tout un défilé d’invités de marque : le Suédois et Polynésien Tiare Helberg au chant (intéressante combinaison de nationalités, qui fait penser au commentaire du bassiste de Spinal Tap, Derek Smalls, déclarant qu’il est quelque part entre les personnalités de feu et de glace de ses compagnons de groupe – peut-être comme l‘eau tiède ?); l’ancien maestro de pedal steel des Triffids, « Evil » Graham Lee (qui fait également une apparition sur l’album de Kilbey) ; et la « Cornish Queen » Julie Elwin sur divers accompagnements musicaux et vocaux. MWP a même dessiné la pochette lui-même et a produit le disque en Angleterre avec le « poète technique » Dare Mason, son ancien copain de Noctorum.
Les chansons sont éclectiques, mais d’un niveau bien plus élevé que ce que l’on trouve souvent sur les albums solo. MWP a parfois l’air d’être un fan du style de guitare magistral et de la manière sombre de Richard Thompson, avec une mélodie et des paroles, sur « More Is Less » par exemple.
L’un des points forts du disque sera la fantastique « Lullaby For The Lonely » qui rappelle magistralement le regretté Grant McLennan. La mélodie nostalgique et les chœurs plaintifs évpquent beaucoup les chansons de ce dernier, par exemple « One Plus One », « High Down Below » qui est aussi un clin d’oeilaux Go-Betweens, une mélodie électrique circulaire avec des cordes qui fondent et fondent comme dans un puirs.
L’autre morceau hantera k’esprit, ce sera « Feed Your Mind » qui fait exéctement çasur un registre étrage dans lequel on aimera baigner. Les couplets cisèleront la mélodie de « Have Yourself A Merry Little Christmas », et il est certain que des paroles comme « …et tu es assis dans ta voiture de sport avec tes plaques d’immatriculation de Monaco / Et tu roules sur la côte pour prendre l’avion / Et tu te réveilles à l’hôpital avec ton visage méconnaissable / Et l’infirmière vient et éteint la lumière … » (.and you’re sitting in your sports car with your number plates from Monaco / And you’re driving down the coast to catch a flight / And you wake up in the hospital with your face unrecognizable / And the nurse just comes and switches off the light ) ne pourront que trouver accueil mémoriel en chacun de nceux qui l’écouteront.
The Church va bientôt faire une tournée complète aux États-Unis ;on peut, à cet égard, espérer que MWP et Kilbey sortiront tous deux quelques uns de leurs nouveaux morceaux en solo pendant les spectacles ; ce seraient des moments d’épiphanie et de catharsis.