Sur leur premier disque, éponyme, ce duo originaire du Colorado semblaient avoir appris leur art en écoutant Animal Collective ou Yeasayer tant il dirigeait sa « noise pop » dans une direction assez excentrique. Stills est de ce point de vue l’album « sophomore » idéal dans la mesure où il les voit approfondir ce cheminement en lui donnant une dimension plus sinistre, électronique et proche du « goth pop ». Ils ont en effet puisé dans le post-punk et la musique industrielle des années 80 et 90 pour créer un monstre, menaçant certes, mais aussi plein d’une verdeur joyeuse.
La première comparaison serait avec un Trent Reznor encore jeune et en plein processus de maturation : l’atmosphère est devenue plus sonique qu’auparavant, avec du « fuzz » et de la « reverb » bien sûr mais ces effets sont placés aux bons endroits afin de ne pas occulter les objectifs de l’album.
Ceux-ci sont de créer des atmosphères plus tumultueuses, avec d’immenses effets de synthés mais la guitare fluide de Andy Rauworth demeure l’élément-clef. C’estr sur elle que vont se greffer des séquences de percussions inhabituelles à la Pink Floyd, des vocaux sensuels mais étouffants façon The Church ou The Cult (un « New to It » plein de béatitude ou des « G.I.D. » et « Waste Your Art » plein de mordant).
Tout cela souligne la diversité d’un album qui échappe aux canons du rock industriel et de la pop ; en lui donnant un semblant d’exultation il revitalise un genre, celui de la « noise pop », qui s’écarte avec bonheur des schémas traditionnels que nous connaissons peut-être un peu trop avec No Age ou autres Japandroids.




