« Pele de Perto » et « Arto Vs. Arto » nous offrent la perspective sonique dans laquelle se situe la carrière de Arto Lindsay sur son nouvel album, Cuidado Madame. Tout y est disparate avec un rythme saccadé, une désorganisation apparente et, dans le chant, une atmosphère de proximité où dandyisme jouxte les tonalités afro-cubaines servies par un grand renfort de cordes de guitares en nylon.
Dualité constante entre le mélodique et l’expérimentation la plus agressive, entre minimalisme de la bossa nova contorsionnée par des distorsions de guitares, des effets electro. Le maître-mot sera ici le décalage avec sensualité et textures contemporaines, contrastes où la violence des orchestrations se met au service de l’intime (les « backbeats » de « Vão Queimar Ou Botando Pra Dançar » ou « Seu Pai” ».
Arto Lindsay a pour singularité de frayer dans l’avant-garde mais de puiser ses explorations dans les racines de ce qu’il y a de plus primal et organique, manière de confirmer qu’on peut être aventureux et demeurer dans le groove.
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