Fenella: « The Metallic Index »

13 novembre 2022

Le projet Fenella de Jane Weaver a été présenté avec une bande-son alternative au film d’animation culte Fehérlófia. Leur deuxième album, The Metallic Index, est sans doute plus cinématographique, même s’il n’est pas lié à un film particulier. Essentiellement instrumental, l’album s’appuie sur des pulsations de synthétiseurs cosmiques et des textures balayées, avec la voix sans paroles de Weaver. Après s’être ouvert sur un titre censé évoquer un voyage en train, le disque passe d’arpèges bouillonnants et chargés (« Instituts Métapsychique ») à des guitares atmosphériques à la dérive (« A Young Girl of Medium Height »).

« Telekinetoscopes » cassera un peu l’ambiance, avec des séquences de glitches flous qui clignotent et résonnent. « The Metallic Index » est un interlude plus léger mené par des rythmes sautillants, mais « Lilacs Illuminate in Indigo » marque une descente vertigineuse dans l’ombre. « Stellar in Spectra » est un voyage inquiétant avec des boîtes à rythmes grondantes et des synthétiseurs spatiaux, qui débouche sur un sentiment d’extase. « Are They with You (The Final Chord) » est la seule chanson lyrique de l’album, et c’est un joyau psychofolk émouvant, qui ressemble un peu à une version acoustique de Broadcast. Même si The Metallic Index semble plus clairsemé et moins développé que le premier album de Fenella, qui était plus long et un peu plus dynamique, il n’en reste pas moins un effort captivant qui mérite d’être exploré.

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Lyla Foy: « Mirrors in the Sky »

20 mars 2014

Cette compositrice interprète opérait précédemment sous le pseudonyme de WALL et, si elle a décidé d’apparaître désormais sous son vrai nom, c’est pour, selon elle, cesser d’être derrière le mur.

Quelques « singles » (« Easy » puis « « Feather Tongue ») l’ont fait remarquer et certains ont même vu en elle la nouvelle Kate Bush. Sans qu’on puisse aller aussi loin pour le moment, Mirros In The Sky montre que Lyla Foy est déjà parfaitement adaptée à cette étiquette indie pop dans laquelle, comme on le définit, « less is more ».

Le « single » « Easy » est le moment le plus pop de l’album ; son rythme plein de percussions et son chorus euphorique en fait aussi le titre le plus accessible de Foy. « Euphorique » est d’ailleurs un adjectif qui qualifierait très bien l’ensemble du disque : les synthés y sont légers, les riffs de guitares presque flous et les vocaux enfumés de la chanteuse sont souvent rêveurs et mélancoliques.

Ceci n’est pas toujours un atout néanmoins. Ni l’instrumentation ni les vocaux ne sont en effet assez appuyés pour retenir l’attention et faire de Mirrors In The Sky un disque aussi attrayant qu’il aurait plu l’être.

Certains morceaux parviennent toutefois à capter notre intérêt : le deuxième « single », « Feather Tongue » avec sa mélodie construite autour d’un synthé palpitant et son chorus en mouvement, l’accroche voilée qui enrobe « Only Human » ou un « No Screts » en pâmoison.

Lyla Foy a réalisé un album en phase avec sa vision mais dont on peut déplorer que la production soit un peu trop tamisée. La comparaison avec Kate Bush se comprend aisément, reste à sortir un disque atteignant un niveau qui approcherait celui de Wuthering Heights pour qu’elle soit entièrement justifiée.

**1/2