Buzzard Buzzard Buzzard: « Backhand Deals »

En remontant le fil de la radio jusqu’à l’âge d’or de la power pop des années 70, Buzzard Buzzard Buzzard oscille entre les affres de Queen et Fleetwood Mac avec une insolence malicieuse, sans la prétention souvent associée à la cause du revival.

C’est cet humour, associé à une conscience sociale, qui a permis au comnbo originaire de Cardiff de devenir un groupe culte au cours des dernières années, en laissant libre cours à ses joyeuses manigances enrobées de bubblegum pour se distraire du train-train quotidien.

Backhand Deals est une nouvelle déclaration d’intention à cette fin, modérant l’habit glam du EP The Non-Stop avec des soulèvements ensoleillés et souples, l’intelligence de 10cc filée d’un point de vue moderne. Les frères et sœurs Tom et Ed Rees, ainsi que Zac White et Ethan Hurst, coupent la gaieté avec une désaffection dans leurs textes, comme c’est le cas sur « New Age Millennial Magic », un hymne au mécontentement générationnel qui déplore une habitude répandue pour les mots au détriment de l’action. Le gonflement des touches et de la batterie au début de « Break Right In » et de « Good Day » crée une scène consciente de l’existence des space hoppers et des jeans évasés ; des piques de charme qui alimentent l’optimisme de l’album face à l’adversité.

« Crescent Man vs Demolition Man » résonnera pour tous ceux qui connaissent la disparition de Gwdihŵ, la salle de Cardiff abritée par le Guildford Crescent, la perte d’un lieu très apprécié de la scène musicale locale, symptôme sinistre d’une antipathie plus large envers la préservation des centres culturels. C’est dans ces moments-là que le groupe trouve sa voix, une voix qui se poursuit avec les morceaux « Faking A Living » et « Feel The Change ! », qui glissent entre le tempo d’un morceau de Christine McVie et des riffs « road tripping » à la Grateful Dead ; tout en actualisant le célèbre mantra des Who sous un jour nouveau : « I hope I die before I get old / Then when the time comes you go kicking and screaming singing / Why won’t those kids do what they are told » (J’espère que je mourrai avant d’être vieux / Puis, quand le moment viendra, tu iras frapper et crier en chantant / Pourquoi ces enfants ne font-ils pas ce qu’on leur dit ?). Le morceau « Yourself », tout en piano, montre un côté plus doux de l’écriture de Tom Rees, avec des tournures pleines de tact qui semblent définir la direction à prendre.

La chanson « You » aux accents de Badfinger et la quasi-britpop qu’est « Passionate Life » illustrent bien la tendance à la collision des époques qui anime le travail de Buzzard Buzzard Buzzard. Backhand Deals capture ce révisionnisme pop, le groupe retouchant les sons d’antan avec suffisamment d’individualité pour être à sa place.

***1/2

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