La dernière fois que nous avons pris des nouvelles d’Urge Overkill, ils surfaient sur le succès fulgurant de Saturation. C’était en 1993, il y a presque trois décennies. Oui, ils ont sorti Exit the Dragon en 1995, mais nous ne nous souvenons pas que l’un de ses morceaux soit passé sur une radio « alternative » (commerciale) à l’époque, et une succession de critiques tièdes nous a empêchés d’aller plus loin. Et le Rock & Roll Submarine de 2011, eh bien, nous l’avons découvert il y a seulement trente secondes.
Nous voici donc en 2022, accueillis par Oui. Et c’est comme si Urge Overkill n’était jamais parti. La même vibe bouillonnante, hargneuse (et légèrement crade) qui caractérisait Saturation est largement intacte. Une reprise de « Freedom ! » de George Michael ouvre le disque, et c’est plutôt bon, bien que l’arrangement semble avoir été fait à la dernière minute du studio.
Le titre « A Necessary Evil » est bien meilleure. C’est un morceau original qui rassemble tous les atouts d’UO en quelques minutes. « Follow My Shadow » ressemble beaucoup à l’ancien Urge, avec des guitares rugissantes et serrées, et une sensibilité pop saturée de riffs appliquée à des arrangements énergiques et attrayants.
« How Sweet the Light » va exploser à en griller nos enceintes ; comme la plupart des morceaux de Oui, la chanson d’ailleurs semble très pressée de commencer. King Roeser et Nash Kato n’ont pas l’habitude de faire des fondus enchaînés ou de faire de la figuration ; leur approche de l’art de la chanson a un point commun avec les Raspberries (entre autres).
Si vous pensez que le début des années 1990 était une époque formidable pour le rock alternatif mélodique et dur, Oui vous donne l’occasion de découvrir une nouvelle musique qui vous y ramènera. L’ère du rock est peut-être – comme nous le disent les experts – derrière nous, mais Urge Overkill n’a manifestement pas reçu ce mémo. Ne le leur disons pas. Et espérons qu’ils sont de retour pour de bon cette fois-ci.
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