Ce nouvel arrivage d’improvisation libre des vétérans Lisa Cameron (batterie), Damon Smith (basse) et Alex Cunningham (violon) fait mouche. Il combine juste ce qu’il faut de structure, d’ouverture, de discordance et de virtuosité. Cameron et Smith sont tous deux de formidables interprètes. Le premier utilise des passages de rythmes semi-prévisibles pour accentuer davantage les motifs plus mercuriens. La basse acoustique du second est profondément timbrée et presque hypnogène. Mais Cunningham est au premier plan pendant la majeure partie de l’album, sciant et grattant agressivement les notes de son instrument.
Par exemple, « A Wave Reborn » commence par des percussions lentes mais non conventionnelles, couplées à une basse à archet et à un thème de violon subtil et grinçant. L’utilisation de techniques étendues fait que l’exploration texturale prend le pas sur la mélodie. Cunningham extrait les notes comme s’il forgeait une œuvre d’art métallique abstraite à partir de matériaux bruts. Le morceau se transforme en une forme de ligne de basse qui marche (qui danse ?), avec Cameron qui joue beaucoup de cymbales et le violon qui va et vient au premier plan. Le tempo augmente vers la fin, avec le solo extérieur de Cunningham sur des rythmes denses et anguleux.
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