La flûtiste norvégienne Henriette Eilertsen est connue de groupes locaux comme Billy Meier, Andreas Røysum Ensemble, Slow Is The New Fast et le collectif de compositeurs OJKOS. Elle a été la première en Norvège à obtenir une licence en flûte jazz, à l’Académie norvégienne de musique. Son premier album, Poems for Flute, confirme le fait qu’elle a choisi judicieusement son instrument et qu’elle a sa propre vision musicale – une vision artistique et sonore, qui reconnaît les influences séminales de héros comme Joe Farrell, Eric Dolphy et Elena Pinderhughes.
Poems for Flute se compose de 12 pistes courtes, de petits poèmes musicaux, certains sont structurés et ciblés tandis que d’autres sont improvisés librement et expérimentaux, souvent plus abstraits et intuitifs. Eilertsen joue en solo, en duo avec un violon et de l’électronique, et en direct avec les musiciens d’OJKOS. Le morceau d’ouverture, « Flute and Compute », a été enregistré en direct à la Victoria Nasjonal Jazzscene d’Oslo, avec OJKOS comme groupe d’accompagnement d’Eilertsen, et se concentre sur ses compétences en matière de composition, mais suggère également ses réponses immédiates à l’électronique d’un autre monde créée par Mike McCormick. McCormick défie également Eilertsen sur le dernier « Space Invaders » avec ses bleeps aliens et dystopiques.
Les quatre plages improvisées ont été enregistrées avec le violoniste Hans P. Kjorstad, qui joue avec Eilertsen dans le duo Kakapoi depuis dix ans. Toutes ont été enregistrées dans l’église octogonale locale de Sør-Fron. Les deux musiciens explorent les tonalités microtonales dans l’acoustique unique de l’église, recherchent des sons bizarres et bruyants et créent des entités sonores fragiles mais insaisissables.
Les pièces solo ont été enregistrées dans un studio d’Oslo. Eilertsen explore des techniques de respiration étendues sur l’abstrait « Den Rennande Bekkjen », et utilise le logiciel SuperCollider pour ajouter une subtile couche d’électronique. D’autres pièces solo ont été enregistrées au Mausolée d’Emmanuel Vigeland à Oslo, connu pour sa longue réverbération de 21 secondes, où elle a utilisé trois microphones rapprochés pour intensifier l’acoustique réverbérante. Sur « The Sabbatical » et « Greta », elle va utiliser le registre inférieur de la flûte et crée des textures résonnantes méditatives et éthérées,alors que « Pastorale » la voit s’amuser à une danse folklorique et que dans « Birth of the Flute », elle explorera avec maîtise certaines des qualités sonores radicales et urgentes de son instrument.
***1/2