Robert Honstein: « Middle Ground »

Comme son titre l’indique, Middle Ground du compositeur Robert Honstein pour violon amplifié et électronique cherche à trouver le juste milieu entre les extrêmes de hauteur et de tonalité de l’instrument à cordes. Honstein choisit un schéma tripartite de trois mouvements qui expose son programme avec une clarté indéniable : en commençant par le registre supérieur du violon, la pièce saute à l’extrémité inférieure de son compas avant de s’installer dans la plage intermédiaire. Le résultat global est un portrait composite et habile d’un instrument à cordes.

Le premier mouvement, intitulé « Too Far », est composé de longs sons du registre supérieur joués avec douceur et d’harmoniques dérivant de haut en bas, comme si elles étaient transportées par des courants d’air chaud. Le deuxième mouvement, intitulé « Too Close », échange l’éthéré du premier contre un grincement, principalement de doubles croches dans le registre inférieur, jouées sur des signatures temporelles changeantes, alors qu’elles s’élancent vers une fin déformée électroniquement. Le dernier mouvement est « Bridging the Gap », qui revient à une dynamique basse et à des sons longs, alternant maintenant entre les registres aigus et graves et s’éloignant progressivement les uns des autres jusqu’à ce qu’ils convergent sur un accord terminal de deux notes.

La clarté structurelle de la composition est mise en évidence non seulement dans sa division en trois mouvements logiquement déterminés par son caractère programmatique, mais aussi par le matériel mélodique simple utilisé par Honstein pour chacun d’eux. Plutôt que de faire tourner des mélodies linéaires, Honstein, dans les deux premiers mouvements, arrange les notes en champs ; dans le troisième mouvement, il décompose les champs en points se déplaçant les uns contre les autres. Bien que la piste soit relativement épurée, ses textures sont adoucies par l’augmentation du son par l’électronique avec retard et réverbération, ce qui renforce sa présence et donne souvent l’impression que plusieurs violons jouent un canon rapproché. L’interprétation de la violoniste Kate Stenberg est tour à tour sereine et urgente, donnant à la composition la performance émotionnellement contrôlée qu’elle exige

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