L’année dernière, le groupe de métal de Brighton, Architects, a été propulsé en territoire inconnu avec For Those That Wish to Exist, réalisant ainsi son premier album numéro un au Royaume-Uni. Un succès retentissant à tous points de vue, qui leur a permis de s’aventurer sur des terrains inexplorés.
Sur For Those… leur premier album enregistré sans l’influence de Tom Searle depuis son décès, Architects ont transformé leur style metalcore en quelque chose de cinématique et de plus grand que nature.
Libérés des restrictions liées au covid, ils reviennent déjà avec leur 10ème effort : The Classic Symptoms of a Broken Spirit. For Those… avait vu le groupe tourner son regard vers des thèmes existentiels pour s’inspirer – la lutte interne des attitudes défaitistes que tout est irrécupérable, contre l’optimisme persévérant qu’il n’est pas trop tard pour changer de cap. Avec ce dernier effort, ils continuent à trouver des failles dans la société et la culture qui les entourent.
Encouragés par le fait que le groupe s’est reconnecté en personne, ils sont cette fois plus énergiques, plus immédiats, plus bouillonnants. Le single principal « When We Were Young » pleure la perte de la naïveté et de l’ignorance que nous partagions dans notre jeunesse, le tout sur fond de férocité métallique inflexible. Ailleurs, sur « Spit the Bone », Dan Searle brille comme toujours à la batterie et Adam Christianson et Josh Middleton font un excellent travail à la guitare. Même le fameux « Blehh ! » de Sam Carter fait ici un retour réjouissant pour les fans.
Là où For Those… jouait avec un mariage intéressant d’habillages metalcore d’Architects avec une aura dramatique, ils reviennent maintenant quelque part entre Rammstein et le Post Human : Survival Horror EP de Bring Me The Horizon : le métal industriel rencontre le cyber-punk rencontre le metalcore. Fini les morceaux orchestraux et cinématographiques. Place aux sonorités sinistres et glauques de « Burn Down My House », à l’euphorie et au pressentiment de « Doomscrolling », à la lourdeur écrasante et implacable de « Be Very Afraid ».
Depuis l’album Holy Hell en 2018, le son d’Architects a lentement progressé. Les détracteurs se plaignent qu’ils ne sont « plus lourds ». Eh bien ici, ils reviennent portant des crocs aiguisés, des riffs et des remplissages de batterie complexes à la main. Bien qu’encore plus raffiné que leur travail metalcore plus complexe. Mais le son non filtré frappe comme un poids lourd qui cherche le coup de grâce. La scène métal du Royaume-Uni, c’est Architects qui la fait sienne, et c’est un bien joli spectacle à voir.
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