Sweeney: « Stay for the Sorrow »

Il y a quelque chose à propos de Sweeney qu’on attend avec impatience et que’on redoute à chaque fois que jl’on reçoit une de ses nouvelles parutions de SIS. D’un côté,on sait que la musique sera intéressante. De l’autre, on est conscient que ce sera vraiment triste. Le dernier album de Sweeney, Misery Peaks (2021), était assez sombre, mais le titre nous enavait prévenu. Avec le quatrième album de Sweeney, Stay for the Sorrow, je pensais être assez bien préparé à ce qu’on allait écouter. Vraisemblablement, on avait tort.

Non, il ne s’agit pas, en effet, d’une joyeuse parade au titre trompeur, mais plutôt d’une plongée plus profonde dans Sweeney que ce à quoi on s‘attendait. L’amour, la perte, le chagrin et la rédemption occupent une place prépondérante dans cet album de 38 minutes composé de 10 titres, dont aucun ne dépasse 4 minutes et demie. IL est vrai que l’on avait déjà fait des commentaires à ce sujet, mais la voix de Jason Sweeney est remarquablement similaire à celle de David Sylvian par moments, mais, maintenant, on entend un aspect différent dans la voix de Sweeney, une fragilité qui avait peut-être négligée auparavant. C’est cet aspect vulnérable qui rend les chansons de Sweeney si personnelles et émouvantes.

Parfois, Sweeney est en mode chanson directe, comme dans le morceau d’ouverture, « Lonely Faces », qui est principalement composé de Sweeney et de son piano. La suite, « The Break Up », a un fond électronique plus abstrait mais reste riche en mélodies, et l’orchestration qui prend éventuellement le relais fait des merveilles. En fait, cet album semble plus orchestré que le précédent. Par exemple, le saxophone de Melinda Pianoroom donne beaucoup d’atmosphère à « Home Song ». Des chansons délicates et semi-abstraites comme « Fallen Trees Where Houses Meet » et « You Will Move On » sont difficiles à décrire, mais si vous imaginiez une collaboration Eno/Sylvian, ce serait plus proche de la vérité.

Au milieu de l’album (« Years »), vous vous trouverez peut-être dans une humeur très introspective, vous interrogeant sur vos propres relations, passées, présentes et futures. Il est facile de se laisser aller à écouter Sweeney, surtout si l’on se sent un peu brisé. Le fait est qu’il ne va pas vous aider à vous débarrasser de votre blues avec des chansons pop entraînantes. Il va cependant vous donner une très, très bonne chanson avec « Anxiety », peut-être la meilleure de l’album. On n’a pas été aussi convaincu par la chanson titre, qui a semblé un peu exagérée. Le très abstrait « To Be Done » est bref mais lui ressemble terriblement, et le dernier morceau « I Will Be Replaced » pourrait être le thème non planifié du travailleur du spectacle, mais a un attrait universel pour ceux qui se sentent un peu inutiles, et le saxophone de Melinda à la fin perpétue le chagrin. Oui, Sweeney a livré un autre album plein de mélancolie, mais il s’en faut de peu que ce soit un chef-d’œuvre.

***1/2

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :