Sarah Davachi: « Cantus, Descant »

Le mot latin « cantus » fait référence au chant, et l’expression qui en descend signifie une mélodie dans le registre aigu, généralement chantée ou jouée sur une mélodie de base. Il s’agit d’un procédé polyphonique à deux voix développé en France et en Italie il y a près de mille ans. Inspirée par ce concept ancien, Sarah Davachi propose 17 pistes qui sont contemplatives, méditatives, sensuelles, propices à la méditation et à la relaxation. À quelques exceptions près, le nouveau projet de la Californienne évoque la musique sacrée des époques baroque et pré-baroque… ou peut-être pas, à y regarder de plus près. L’utilisation fréquente d’orgues à tuyaux conduit à cette perception, mais il apparaît rapidement que la linéarité minimaliste des propositions, la nature de leurs structures harmoniques et la superposition d’autres sources électroniques ou instrumentales (mellotron, piano, synthétiseur modulaire, voix) témoignent d’une pensée compositionnelle véritablement contemporaine.

Cela dit, ces œuvres ne sont pas très dissonantes, s’inscrivant généralement dans des gammes mélodiques pré-contemporaines. Leur traitement textural n’a cependant pas grand-chose à voir avec le Moyen Âge ou la Renaissance. En outre, ces dernières années, il est devenu évident que l’orgue fait un retour en force dans le monde de la musique contemporaine (instrumentale ou électronique), et Sarah Davachi fait certainement partie de ce mouvement, tout comme le compositeur canadien Kara-Lis Coverdale, par exemple. Une fois de plus, nous pouvons constater l’étonnante affinité entre la musique ancienne et la musique contemporaine, et Sarah Davachi en fournit une preuve lumineuse.

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