Après quelques années de concerts et d’enregistrements en solitaire, le chanteur-guitariste Steven Adams (The Broken Family Band, Singing Adams) redécouvre les vertus du travail d’équipe avec The French Drops, une nouvelle entité assemblée par ses soins et au sein de laquelle figurent notamment l’ancienne bassiste d’Absentee ou la section rythmique de l’inclassable trio The Drink. Deux ans après l’épuré Old Magick, aimable recueil de chansons pop-folk publié sous son propre nom, Adams a décidé de confier à Ben Nicholls (Kings of the South Seas, Nadine Shah, Seth Lakeman), la production de ce palpitant Virtue Signals.
Mélodiste émérite, Adams est également un parolier acerbe, ancré dans le quotidien et manifestement désabusé quant à l’état de la société britannique.
Musicalement, comme revivifié par la perspective d’une nouvelle expérience collective, Adams semble s’être laissé porter par les envies de ses nouveaux collaborateurs. La dynamique krautrock doit ainsi beaucoup à la vigueur de la paire Daniel Fordham / David Stewart, échappée de The Drink. Sans apporter de changement fondamental dans une discographie aussi méconnue qu’elle peut être riche et passionnante, Virtue Signals est cependant un disque d’indie-rock aux climats plus urbains, moins teintés de country-folk que ce que le Londonien nous a proposé depuis une quinzaine d’années. Pour Steven Adams, qui reste l’un des songwriters les plus élégants, les plus sincères et les plus sous-estimés de la scène indé britannique, ce retour en ville a donc tout d’un retour en grâce.
***1/2