Erlend Øye s’est fait connaître avec King of Convenience, un duo pastoral influencé par Nick Drake mais avec quelques tonalités plus cosmopolites. Øye ne cessait pas pour autant de jouer avec l’eléctronique et des artistes comme Röyksopp. Sa voix folk s’est orientée alors vers la « dance » et, pour ce deuxième album solo, il a gardé l’oeil sur celle-ci tout en se rapprochant de sa mère patrie, la Norvège et nous délivrant un disque que l’on pourrait qualifier de « reggae nordique ».
Legao a été en effet enregistré avec un groupe de reggae islandais, Hjálmar, et ces derniers apportent leurs pattes sur des morceaux comme « Peng Pong » ou « Rainman ». L’instrumentation y est délicate et les rythmiques balancent doucement pour nous emmener dans un univers de relaxation.
Le songwriting de Øye est comme sous-entendu et il s’intègre alors parfaitement aux moments les plus calmes du disque comme « Save Some Loving ». L’instrumentation est d’ailleurs curieuse car elle semble touffue et envahissante mais il serait difficile d’imaginer qu’il puisse en être autrement.
Le résultat est un album au flot tranquille ; à cet égard, on pourrait associer le chanteur à quelqu’un comme James Taylor (le faux reggae de « Bad Guy Now ») ou Paul Buchanan sur cette élégie au piano qu’est « Who Do You Report To ».
Même si l’atmosphère générale est celle, morose, qu’on associe à des déceptions amoureuses, il y aura pourtant de nombreux éléments dans lesquels ont pourra se laisser bercer . Kings of Convenience étaient à la tête du mouvement « Quiet is the new Loud » , Leago lui apportera sa confirmation sur un autre registre plus organique, celui des émotions.
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