Peacers: « Peacers »

20 juillet 2015

Mike Donovan est de retour et il a amené avec lui quelques uns de ses amis ; Sic Alps ainsi que Ty Segal, l’enfant béni d’une certaine scène qu’il remplit régulièrement avec un album par an, certains bons, d’autres exceptionnels.

Le guitariste apporte sa contribution sous le forme de morceaux ne dépassant pas les trois minutes ce qui fait des quinze morceaux quelque chose d’assez brûlant, pas tant une continuation de Sic Alps mais plutôt une maturation de Donovan en tant que musicien.

Le chaos est beaucoup plus retenu et circonscrit dans la mesure où la moitié des titres sonnent comme si le bricolage n’était plus de rigueur et que les giclées noisy étaient plus un assaisonnement qu’une partie intégrale du programme.

Avec Segall assurant également la production Peacers semble être un disque égaré de la fin des anneés 60 et brusquement rtetrouvé. On ne sera pas surpris alors d’entendre se mêler des titres acoustiques dansla plus pure tradition folk et des jams rock and roll comme sur « Laze It », un morceau propulsé par un riff de guitare qui serait issu d’un livre traitant de comment réalier la chanson « classic rock » parfaite.

C’est surtout dans les moments les plus calmes que l’imapct de Donocan est le plus prégnant. Par exemple un morceau acoustique teinté de blues tel « The Kid » Ar mé uniquement de sa voix, d’un six cordes avec une reverb à son plus ténu, Donovan parvient à canalisé son côté Lennon période Plastic Ono Band.

Ce qui rendra ce disque d’autant plus poignant sera la contraste abrupt avec les plages les plus étranges ce qui donne un album convaincant, mêlant Primal Scream The Stooges et Mikal Cronin, bref un nouvel artefact de ce que la scène psychédélique est capable de nous offrir à son moins léthargique.

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Camera Shy: « Camera Shy »

20 juillet 2015

Ce duo indie pop de la Bay Area se débarrasse ici de la shoegaze bruitiste de son groupe parent, Whirr, pour nous offrir une pop plus gentille et aérée voisine de groupes des 90’s comme The Sundays ou The Softies.

Nous sommes ici donc dans le domaine de la dreampop aux lisières de la mièvrerie et du « college rock ». Le disque s’axe avant tout sur la voix délicate de Aexandra Morte évocatrice de mélancolie et de langueur amoureuse. Des titres comme « Remember » ou « Take Your Time » abandonne les guitares spartiates de Whirr pour se faire carillonnantes, aériennes et servies par des mélodies douces, apaisantes et colorées.

Ailleurs « Glowing » se fera langoureux et « Underwater Days » scintillant alors que es trompettes délavées de « Seemingly III » tenteront une atmosphère à l’onirisme distant.

Camera Shy est dans l’ensemble un album plaisant, tamisé et discret. Quelque part il porte bien son nom tant il semble se tenir à l’écart de toute ostentation et vouloir fuir le flash des appareils photo.

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Flo Morrissey: « Tomorrow Will Be Beautiful »

20 juillet 2015

Ce « debut album » d’une jeune londonienne d’origine irlandaise est un joli petit travail d’orfèvre quand on considère l’inexpérience de Flo Morrissey. Il est vrai qu’elle a fait montre de talents précoces mais c’est la métamorphose entre son potentiel et la réalité exprimée ici qui est le plus frappant sur un Tomorrow Will Be Beautiful dont le titre est comme une promesse dont on se dit qu’elle pourrait être réalisable.

Sa voix ressemble déjà à celle de Karen Dalton, Lana Del Rey ou Evie Sands et elle sait l’utiliser judicieusement pour nous livrer des cartes postales teintées de sépia réminiscentes des belles heures de Laurel Canyon.

Pourtant, « If You Can’t Love All This Goes Away, » « Show Me » et « Pages of Gold » ont plus à voir avec des considérations sur son expérience adolescente que le désir de dépeindre un tableau nostalgique.

Si son répertoire lie Flo Morrissey à une expression héritée du folk des années 70, il y a, chez elle, un certain particularisme pour lui permettre de créer un sens d’identité authetoique et profond.

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Christopher Duncan: « Architect »

20 juillet 2015

Christopher Duncan est un musicien écossais ayant reçu une éducation classique et, sur Architect, la construction à laquelle il s’attaque est celle de la pop music. Pas n’importe quelle pop music bien sûr pas celle, écervelée , qui vise à vider un peu plus notre manière grise mais plutôt celle qui a pour but d’ouvrir à notre cerveau des moments oùl’esprit est en semi-éveil, à savoir un registre dreampop.

L’album affiche des moments de la plus pure solennité avec des passages choraux sur des titres comme « Say » ou « Silence on Air » qui véhiculent un climat hiverna.

Cela peut sembler anachronique puisque le disque sort cet été mais, là encore, Duncan ne semble pas préoccupé par des méthodes de travail traditionnelles. Il faut l’être pour emprunter des structures musicales qui ont autant à voir avec The Fleet Foxes qu’à Mozart ; fruit sans doute de quelqu’un qui est avant tout un composteur classique ayant étudié au Conservatoire Royal d’Écosse.

Ce qui est son approche, intégrer un travail complexe dans un cadre pop est presque naturel ici et il yparvient de manière on ne peut plus fluide par exemple en entrelaçant ses vocaux de climats folk pastoraux et d’arrangements riches rappelant l’école dreampop façon 4AD. Chaque phrase musicale, chaque bruit de cymbales sont parfaitement placés, comme le sont tous des éléments pourtant aussi disparates que le fado et les arpèges de « Novices », les cordes qui évoquent Howard Shore ou la berceuse folk et jazzy qu’est « I’ll Be Gone By Winter ».

La chanson titre et « He Believes in Miracles » se paie même des incursions dans la psychedelia estivale, ce qui tend à prouver que Duncan est à l’aise dans tout type de répertoire et tout type de saison.

***1/2