Brad Pot: « Brad Pot »

2 avril 2017

Australien de Melbourne, ce quatuor nous livre un premier album éponyme qui va dans la grande tradition du punk issu de « down under ». Leur son est l’héritier des combos comme Gasoline, Kraut, Authorities, The Lewd, 84 Flesh ou Shock Brad Pot avec un coup d’oeil occasionnel aux Scientists, Cosmic Psychos et Onya.

Les titres dépassent rarement les trois minutes et ils cultivent à merveille une arrogance tout droit sortie des Heartbreakers (« Black Eye »).



Percussions percutantes (sic!), glissandos d’accords aux guitares et un chanteur qui sonne comme un maniaque, Brad Pot résume l’essence même d’une frustration qui n’hésite pas à ricaner sardoniquement à nos visages.

Si on y ajoute une petite prédilection pour des mélodies soigneusement signées on a, ici un ingrédient idéal pour s’oublier dans l’enthousiasme des décibels.

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Timeshares: « Already Dead »

12 mai 2015

Le « debut album de Timeshares, Bearable, était fait de punk explosif et de vocaux hurlés de la manière la plus brute. Already Dead les voit se frotter à des structures et des sons où ils tentent de faire preuve de plus de mesure.

Le climat se fait même nasillard parfois mais on reste encore bien éloigné du punk cowboy au profit d’accroches pop punk qui en font un album plus musical et où les textes se font plus personnels.

Ainsi « Stateline to Stateline » ouvrira le disque sur une note presque mollassonne comme pour nous faire part du changement musical opéré ici. Le twang country est présent sur « Tail Light » mais il est tenu en bride par une énergie toute punk.

Ces deux titres seront les indicateurs de la nature de Already Dead ; une vibe laidback (« The Bad Parts ») ponctuée de plages plus violentes comme « Heavy Hangs ».

Sortir un album qui dévie du premier est risqué. C’est assumé de belle manière ici et, même si Already Dead ne révolutionne pas la scène pop-punk il sera intéressant de voir un combo se vouloir plus chevronné.

**1/2


Wax Witches: « Center of the Universe »

18 novembre 2014

En dépit de l’impression qu’on peut avoir, Wax Witches est un projet solo, celui du leader de Bleding Knees Club, Alex Wall. Sorti d’une période d’ennui le pseudonyme affiché de fait pas justice à la musique car on pourrait parler, comme le fait d’ailleurs Wall, de titres lo-fi volontaites.

La véritable question est de savoir si Wall s’est trouvé dans une impasse et se voit atteint du « syndrome du deuxième album » après la sortie de Celebrity Beatings qui a connu un succès assez important. Il est vrai que les compositions étaient fun, extraverties et, la plupart du temps, habiles et, par moments, Center of the Universe semble donner l’impression qu’il s’emploie à recréer cette même vibe. Le problème c’est qu’ici il sonne comme un adolescent teigneux juste bon à débiter des chansons moyennes, affadissant plutôt qu’améliorant la manière dont elles sont délivrées.

L’album débute sur « Theme Song » ; une excellente démonstration de la façon dont on peut capter une audience avec des références aux voyages dans l’espace et autres aventures dans un titre qu, grâce à des samples et des guitares dynamiques, ne pourra pas éviter d’être comparé à un générique de « fun TV ».

Viendront également des morceaux comme « Poser », « Social Introvert » (sic!), et « Summer Sucks » et leurs riffs de guitares frénétiques sur fond de distorsion. « Twenty Sevenr » sera du même acabit musicalement mais sera une réflexion centrée sur le club de mythique « rock and roll death club ».

Sur « I’m Not Your Idol So I Shouldn’t Be Yours » on a droit à un duo vocal avec la sœur de Wall, Grace , rafraichissant par cette optique chantée mais aussi par une reverb lo-fi et un éclatant sens du funk.

Le revers de tout cela est l’impression d’une recette éculée avant d’avoir servi complètement. ON ressent ici quelque chose de compulsif et d’artificiel à reproduire une formule tout en voulant s’en éloigner. Au bout du compte on ne peut que constater que, autant Celebrity Beatings était intrépide, autant Center of the Universe joue la sécurité.

**1/2

 


New Found Glory: « Resurrection »

15 novembre 2014

« Selfless », le « single » qui ouvre Resurrection, indque assez bien de quoi va être fait le retour de New Found Glory. C’est un disque très chargé et plein débordant de puissance, d’énergie et véhiculant un exaltant parfum. Ne serait-ce que par ce titre, on peut postuler, en l’écoutant, que le groupe avance mais plutôt vers l’arrière avec une fougue qui donne à ses idiosyncrasies une recette qui se situe sur un fil d’équilibre qui se balancerait entre ce qu’ils ont fait de mieux durant leur carrière et entre cet autre élément dont on ne peut pas juger qu’il n’est pas honnête et, de ce fait, plutôt enthousiasmant..

C’est en cela que ce huitième opus de NFG impressionne et excite. Apres « Selfless », arrive le tour de la chanson titre et c’est un morceau dur de dur (en particulier durant son break qui s’honore de la participation de Scott V. du groupe Terror). « The Worst Person » suivra ensuite, gorgé d’agressivité brutale telle qu’on l’avait entendu sur le EP du groupe, Tip of the Iceberg puis ensuite Resurrection ne fera qu’enfoncer avec succès ce clou du fureur primale qui le caractérise si bien. Il saura le nuancé de fun et de rythmiques plus trépignantes et pop (« One More Round ») ou d’éléments plus poignants dans le relâchement qui accompagne « Vicious Love ». On retrouvera l’acuité de NFG sur « Angel » et le « closer », On My Own » conclura l’album sur un mode de défi.

Il est des « return albums » qui font honneur à une discographie. Celui-ci en fait indéniablement partie. Il ne fait que mériter son titre et ne pourra que réjouir fans de NFG et aussi nouveaux venus à cet univers de rock pétri d’émotions.

***1/2


Cold Beat: « Over Me »

17 juillet 2014

Hannah Lew est surtout connue comme la bassiste et parfois chanteuse compositrice decet ouragan musical qu’est Grass Widow, ce combo de San Francisco qui débite des disques post-punks depuis des temps immémoriaux

Son nouveau groupe s’appelle Cold Beat, groupe punk mais aussi surf-rock qui garde les mêmes signes distinctifs que Grass Widow. Guiares et basse sont épaisses, travaillant ensemble pour créer une atmosphère mélancolique accentuée par les vocaux de Lew, reconnaissables entre tous. Sa voix est éthérée et venteuse et elle ne vogue pas au-dessus de la musique autant qu’elle ne la tranche. Cold Beat se veut plus accessible et plus pop que Grass Widow, plus minutieux aussi dans son approche.

Over Me ne manque pas d’atouts pour séduire : les morceaux sont concis et Lew est capable de composer des mélodies plutôt agréables. La brièveté des titres ôte pourtant cumulée aux arrangements ôte néanmoins un sens d’urgence à l’album si on considère par exemple « Rain » qui, dépourvu de basse, sonne de manière bien légère. Les orchestrations semblent ne pas vouloir appuyer sur les climats de l’album si on considère le staccato des percussions ou les coups de guitare plus imprégnés de surf rock que de rock. Seule la basse parvient à donner chair à l’ensemble mais la voix de Lew, toute esthétique qu’elle soit, ne semble pas assez précise et assurée en raison de son aspect vaporeux.

Ce paysage contrasté nous offre toutefois quelques récompenses : « Abandon » est une plage saugrenue qui rappelle un peu Ejecta ou Beach House mais Cold Beat l’interprètent à merveille et son climat se marrie alors parfaitement avec la diction de Lew. Sachnt d’où vient Cold Beat, il serait étonnant que le groupe continuera dans cette direction ; mais les fans des Vivian Girls, Frankie Rose ou Dum Dum Girls trouveront ici un autre objet de plaisir dur fond de décibels.

Over Me est un bon petit premier album, prometteur et qui ne sonne pas comme un projet secondaire. Le groupe semble à l’aise dans sa dynamique et il est possible qu’il en recueille un jour les dividendes.

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The Steve Adamyk Band: « Dial Tone »

10 juillet 2014

Ce groupe de Ottawa est passé relativement inaperçu dans la scène musicale canadienne malgré trois albums. C’est fort dommage car The Steve Adamyk Band est peut-être un des meilleurs groupes de garage rock qui ne se prend pas la tête du pays.

Dial Tone les voir revenir avec un quatrième opus après un longue tournée qu’ils ont faite au Japon et qui peut-être feront tourner certaines oreilles dans la capitale canadienne. Il n’y a toujours rien de bien sophistiqué dans ce que le trio nous offre : une musique accrocheuse, exécutée à vive allure qui est fexécutée pour vous faire bouger et qui devrait y parvenir.

Le disque débute sur un « Forced Fed » qui rappellera les Buzzcocks et qui continuera sur le même rythme pour les quelques 30 minutes qui le constituent. En fait, les plages se fondent les unes aux autres avec une telle fluidité qu’on a souvent la sensation d’être en retard si on essaie de regarder en même temps le « tracklisting ».

On trouvera des sons garage/punk sur des morceaux comme « Careless », « You’re The Antidote » et « Anne » alors que le fracas de de « M.R.I. » ne cachera pas le riff addictif qui est bien niché sous la composition et qu’il en sera de même pour la guitare tourmentée de « Waiting For The Top ».

Les thèmes abordés sont habituels : la mort (« Suicide ») ou le fait de se perdre dans la danse (« Mirror Ball ») ; c’est une uniformité que l’on trouvera dans le schéma quelque peu répétitif des morceaux. Dial Tone aurait mérité une diversité qui lui aurait donné une tonalité différente, ce sera peut-être le cas une fois prochaine.

**1/2


The Menzingers: « Rented World »

28 avril 2014

 The Menzingers ont fait irruption dans la scène punk avec leur 3° disque On The Impossible Past. Rented World est donc un « follow up album » au précédent, chose qui est toujours risquée.

Ici, le groupe continue à s’inspirer des choses qu’il connaît le mieux : histoires les bars, les bouteilles vides et les cœurs brisés. Il y a pourtant ici une maturité et une confiance nouvelles qui semblent montrer qu’il n’a pas subi la pression par rapport à ce qu’on attendait d’eux.

Rented World est un album remarquablement consistant dénué de « single » notable mais maintenant une qualité constante dans l’excellence. Le titre d’ouverture, « I Don’t Wanna Be An Asshole Anymore », arbore un chorus dévastateur et, jusqu’aux accords finaux de « When You Died » aucun répit ne nous sera accordé.

Le disque semble en fait aller de l’avant en permanence : ainsi les grondements alternant avec la vulnérabilité du vocaliste Greg Barnett a sur « Remission » ont déjà été faits mille fois depuis Kurt Cobain mais The Menzingers est un des rares combos à être capables de les reprendre de manière à la fois naturelle et dérivative.

L’honnêteté et la franchise du groupe est évidente sur un Rented World profondément enraciné dans sa Pennsylvanie natale. Les thèmes, la souffrance, l’angoisse, sont néanmoins universels et le fait qu’ils les abordent sans la moindre trace ironie montre à quel point ils le font avec aplomb et confort.

Cet album n’est peut-être pas aussi emblématique qu’a peu l’être le précédent, mais il est la preuve audible que The Menzingers savent ce qu’ils font et qu’ils sont déterminés à ce que ça continue à se savoir.

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Tweens: Tweens »

11 avril 2014

Ce groupe de Cincinnati s’est fait connaître par son pop punk qui a fait du bruit au sein de la blogosphère ; ce premier album époyme justifie l’intérêt mais nous livre aussi une indication de ce qui pourrait être leur évolution.

L’explosif « Bored In The City » ouvre le disque en fanfare et, comme à peu près tous les morceaux, est déborde dune énergei contagieuse avec ses riffs furieux et ses accroches. Le « single » « Be Mean » illustrera le côté « fun » et désinvolte du combo qui les met à part des autres groupes punk stricto sensu. Ils ne se prennent en effet pas trop au sérieux et c’est cela qui se décèle à l’écoute les rend attrayants.

« Rattle + Rollin’ » et « Forever » louchent plus du côté de la pop : refrains addictifs et lyrisme intact pour ce qui est la trame de Tweens : « qu’il est bon d’être jeune et fou ».

Cela n’empêche pas l’instrumentation d’être profonde et riche tout comme des textes du style « cette ville me croque tout cru » , le tout apportant plus qu’une vision simpliste à deux dimensions. Le résultat est un album qui respire la sincérité dans sa capacité à aborder les hauts et les bas de la vie.

Pour cela, la chanteuse Bridget Nattles est sans doute la star du spectacle, avec, en particulier, une chanson qui en serait le clou : « Want U », une ballade à la Lana Del Rey et aux riffs de guitares brouillés à vous tordre le cœur. Le reste du temps elle exsude volontarisme avec tant d’aplomb qu’elle n’en devient jamais lassante ou poseuse.

Il est peu de groupes, aujourd’hui, qui n’ont pas peur de se distinguer de la norme, qu’elel soit classique, rock ou autre, Tweens font exactement le contraire et n’hésitent pas à monter tous les bois avec lesquels ils se chauffent. Qu’il parviennent à en faire autant pour nous nous apporte un pur moment de délice pop.

***1/2


Protomartyr: « Under Color of Official Right »

11 avril 2014

Il doit y avoir quelque chose dans l’eau de Detroit, un élixir de créativité qui a filtré au travers des restes huileux de cette industrie automobile dilapidée et de ses façades aux murs défigurés. Elle a donné naissance à une techno majestueuse qu’on ne peut confondre avec aucune autre en concordance sans doute avec ce désir d’éviter le jour blafard et de se réfugier dans l’obscurité.

On n’oublie pas non l’influence de la Motown ni du jazz ou des Tooges, MC5 et consorts faiasant de la ligne rythmique de Detroit une chose qui n’st jamais en repos.

La dernière production de Protomartyr a pour nom Under The Color of Official Right et ce second album semble voir le groupe opter pour une direction encore plus inimaginable et extrême. On y trouve un classe qui, toute fluide et confortable qu’elle puisse sonner, fait penser à un moteur dont le grondement fait deviner qu’il en a encore dans le carburateur.

Le titre d’ouverture, « Maidenhead », présente une réverbération lustrée imitant presque les intrusions stoner surf des new-yorkais de DIIV mais les gaz sont fermement au sol quand Joe Casey murmure son introduction : « Shit Goes Up, dhit goes down. » Le punk pur et dur de leur premier disque reste toujours sous-jacent comme thème accompagnant Under The Color of Official Right mais le groupe s’aventure encore plus loin dans cette ouverture qui semblait embrassée par le surf avec la nostalgie d’un » Trust Me Billy » omù la mélancolie des Smiths renconterait l’indie rock des Vaccines.

Protomartyr semblent à l’aise dans cette progression ; avec un Casey charismatique dans la narration de « Tarpeian Rock » puis du titre qui suit, « Bad Advice ».

Il ne sera guère étonnant qu’avec des morceaux aussi noueux, le groupe éprouve le désir de retomber sur ses pattes avec les compositions plus familières mais toujours enragées que sont « Sons of Dis » et « I Stare at Floors ». On y retrouve ici un peu de cette grandiloquence compulsive même si les compositions demeurent concises et punchy.

C’est cet alliage doublé de sa façon de nous emmener dans des climats allongés où, yeux mi-clos, nous laisserons une chaleur faussement cosy nous envahir que Protomartyr démontre qu’il n’est pas qu’un simple groupe post-punk de plus.

***1/2


Taking Back Sunday: « Happiness Is »

20 mars 2014

Taking Back Sunday étaient indubitablement des stars dans la scène « emo rock » du milieu des années 90. Le défi, désormais, est de pouvoir être en mesure de faire résoinner quelque chose dans une audience qui a, depuis, vieilli ou évolué vers d’autres choses.

Happiness Is est leur sixième album et le premier où le groupe est réuni sous son line-up original ainsi que celui qui le voit wsigné sur un label indépendant. TBS vont nous délivrer le même chose (de gros sons rock) d’une manière différente (les titres semblent plus ancrés sur le sol et organiques et moins véhiculés par l’émotion) ce qui, quelque part pour eux, est signe de maturité.

Pour signifier ce changement le disque va d’ailleurs débuter sur quelque chose d’inédit chez eux, un prélude plein de violons et autres sonorités qui va introduire le « single », « Flicker, Fade » un

choix assez étonnant car il est construit sur tout sauf un format de chanson rock.

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Le disque va même côtoyer des territoires où le « fun » sera de rigueur avec « Stood A Chance » et ralentira le tempo avec des petites ballades comme « All The Way » ou le nostagique « We Were Younger Then ».

L’adrénaline sera, bien sûr, toujours présente, mordante et saisissante sur « Beat Up Car », d’une puissance enchanteresse sur « Better Homes And Gardens ». On retrouvera donc un belle dose de ce que le groupe sait si bien faire, des titres de « anthemic rock » mais ces compositions stadium ne sont plus comme celles que l’on auraiet écrites dans ses 20 ans. Taking Back Sunday ont une vie bien réelle à assurer désormais et Happiness Is en est le signe. La frustration qui régnait dans les vocaux de Adam Lazzara et Jon Holan, respire encore ; elle a tout simplement acquis une nouvelle facette quand on arrive au stade d’une trentaine déjà entamée.

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