Formé il y a près de 20 ans en Colombie-Britannique, au Canada, Theory of a Deadman (THEORY) a toujours été un groupe de Rock-n-Roll qui écrivait des chansons de qualité. Depuis les débuts de morceaux tels que « The Last Song » en 2002 jusqu’à « Not Meant to Be » en 2008, et tout ce qui se trouve entre les deux, ils ont certainement attiré l’attention des fans de rock mainstream sur une longue période. Couvrant traditionnellement des thèmes tels que les relations qui ont mal tourné, ils ont, ces dernières années, élargi leur répertoire avec d’autres sujets tels que la toxicomanie, comme l’a montré le grand succès de 2017 « Rx ». Présenté un peu comme un tournant pour ce groupe en pleine maturité, ils comptent bien monter la barre avec leur nouvel album studio, Say Nothing.
Ce septième opus sonne un peu comme le report de leur Wake Up Call sorti en 2017ce qui nous amène à la question suivante : qu’allait-on obtenir avec ce nouvel album ? On a déjà un groupe qui continue à déployer ses ailes, à essayer sans peur de nouvelles choses, et qui ne s’en tient pas nécessairement au Rock-n-Roll typique que ses fans principaux ont appris à aimer. Ce n’est pas une mauvaise chose. Le son est certainement plus pop qu’auparavant, moins heavy à la guitare, mais plus percutant sur le plan thématique avec des paroles honnêtes et directes qui parlent de nations divisées (« Strangers » », de violence domestique (« History of Violence »), de pauvreté (« Affluenza »), ainsi que de divers autres sujets brûlants.
Cela dit, si les paroles sont assez justes, et touchent très bien les nerfs de certains, la musique elle-même est douce, moelleuse, et parfois assez apaisante. Tout commence avec le titre « Black Hole In Your Heart », une chanson pop accrocheuse, avec des mots immédiats et une ligne de fond qui femplit cerveau et tympans. A partir de là, on sera également frappé par le puissant « single » de l’album, « History of Violence », beau et addictif tout en véhiculant un immense sentiment de révolte puisqu’il narre l’histoire d’une femme physiquement maltraitée dont le destin tragique ne peut que donner encore plus de force et de détermination.
Cette atmosphère sera assez constante à travers chaque chanson de l’album qui suit. On y retrouve « Affluenza », la chanson titre entachée de regrets ; « Strangers », qui reflète la nature effilochée de la société ; « World Keep Spinning », qui fera douter de soi ou « Quicksand » » Au milieu de tout cela, arrive le curieusement intitulé « Ted Bundy », dont le rythme est sans doute le plus dur de tous, mais qui demeure complété par un refrain accrocheur, facile à mémoriser et dnnant envie de le reprendre.
Dans l’ensemble, les arrangements de chacune des dix chansons de Say Nothing sont brillants, assortis de certaines de leurs paroles les plus audacieuses à ce jour, et de la voix irrésistible de Tyler Connolly. Au travers de sujets assez lourds, la musique se veut enveloppante et souvent douce. Say Nothing s’écoule sans faille destiné qu’il est à un public assez large mais évitant les travers du mainstream.
***1/2