No Joy: « Motherhood »

25 août 2020

Le disque le plus hybride du groupe montréalais à ce jour, mélangeant le milieu des années 90 (shoegaze, nu-metal et dance music) en un seul seau daylgo.

Jasamine White-Gluz nous raconte que son inspiration principale pour le nouvel album de No Joy, Motherhood, remonte à 1998. « J’étais au lycée et la musique semblait n’avoir aucune limite », dit-elle. « Quand vous regardez quels albums sont sortis entre 1997 et 1999, c’est assez fou. Les labels avaient encore de l’argent à consacrer aux albums, et les artistes prenaient des risques tant sur leurs albums que sur leurs visuels. Les chaînes de télévision musicales diffusaient encore des vidéos, et beaucoup de ces albums étaient accompagnés d’histoires visuelles incroyables. Il y avait un hybride entre l’électronique et le rock. Tout est en quelque sorte tombé dans un melting-pot expérimental, juste avant le millénaire, rempli d’anxiété mais aussi de calme. La nostalgie a ses limites, mais je voulais essayer de me souvenir de ce que c’était que d’entendre quelque chose comme Air à la radio/télévision grand public et de sentir mon cerveau d’adolescent exploser ».

Melting pot est un bon mot pour décrire la maternité, qui liquéfie shoegaze, nu-metal, trip hop, « electronica », you-name-it, en une explosion cérébrale trippée et dayglo. Et aussi : beaucoup, beaucoup de slap bass. Par exemple, « Four » s’ouvre sur une armée de guitares surmenées qui se rassemblent, patiemment, et qui construisent, construisent et construisent. La tension monte et on s’attend à ce que des tambours tonitruants viennent s’écraser, mais ils se transforment en un échantillon vocal plein d’âme et la chanson se transforme en un groove jazzy et décontracté qui aurait pu se trouver sur un disque de Kruder & Dorfmeister, avec le chant mielleux de Jasamine qui chante « Just keep callin’ me bab » » sur des arpégiations squelchy de style acid-house. Puis, quand vous êtes tout heureux, l’assaut des guitares de la rivière revient en force.

« Dream Ratz », qui met en scène la sœur de Jasamine, Alissa White-Gluz du groupe de death metal mélodique Arch Enemy, est peut-être la chose la plus heavy que No Joy ait jamais faite, tout en tissant des harmonies et des textures éthérées parmi les riffs écrasants, les grosses caisses et les voix dures. L’ensemble de Motherhood se joue de manière si fluide, ce qui en fait un disque sans précédent pour No Joy. Peut-être un disque que personne n’a jamais fait auparavant, un disque qui parvient à éviter la nostalgie grâce à une pure énergie du coup de fouet. Votre cerveau ne traite peut-être pas totalement ce qui se passe la première fois que vous l’entendez mais, sans aucun doute, c’est une explosion. Ce qui, pour No Joy, signifie probablement que la mission est accomplie.

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Ringo Deathstarr: « Ringo Deathstarr »

11 avril 2020

Cela peut sembler étrange, mais Ringo Deathstarr existent depuis très, très longtemps. Formés en 2007, ils ont commencé comme revivaliste shoegaze classique (une tendance qui sévissait déjà dans certaines scènes underground au début de cette décennie) et sont restés ensemble assez longtemps pour voir la musique indie adopter le son si profondément qu’elle a catapulté Slowdive dans un retour de carrière surprenant. Le problème commun avec le shoegaze est que c’est un style facile à exécuter mais difficile à rendre unique, ce que le groupe culte d’Austin a tenté de faire au cours de la dernière décennie. Les résultats parlent d’eux-mêmes : Colour Trip en 2011 et son successeur Mauve ont constitué un bon point d’arrêt entre les remasters Loveless et MBV, mais Pure Mood en 2015 a commencé à se forger une identité unique, qui ressemble à une évolution de cette esthétique classique au lieu de répéter ses succès.

Aujourd’hui, au début d’une toute nouvelle décennie, le groupe est de retour avec un autre développement subtil de son son. Fidèle à la nature des albums éponymes, Ringo Deathstarr condense tout ce qui est spécial chez les fournisseurs de shoegaze en un ensemble complet, mais il donne aussi l’impression d’un retour sur le chemin parcouru depuis. Il n’a peut-être pas la force viscérale de leurs précédents albums, mais il est plus ésotérique et plus ouvert à d’autres influences. Le mur de bruit auquel nous nous attendions s’est ouvert sur une chambre, comme en témoigne le premier morceau « God Help the One’s You Love », qui est assez spacieux pour faire penser au terme « cinématographique ». Les hommages à Kevin Shields sont toujours là, comme le tristement célèbre « Once Upon a Freak » et le sciemment intitulé « Gazin », mais comme toujours, ils sont faits avec dignité, avec une compréhension démontrable de ce qui fait exactement fonctionner ce style de chanson. Il y a des moments où le disque entre un peu trop dans le domaine de l’identité, comme la sortie de Souvlaki « In Your Arms » ou le morceau « Lazy Lane » de Jesus and Mary and Ringo Chain, mais plus de dix ans plus tard, le pastiche évident fait partie du charme du groupe.

Plus important encore, le disque couvre suffisamment de nouveaux territoires pour constituer un curieux sentiment de découverte. Le premier morceau, « Nagoya », est dépouillé et pastoral ; « The Same Again », avec sa partie de batterie polyrythmique sur le couplet, se déploie sous des angles incroyablement imprévisibles ; « Be Love » est également superbe, alternant entre une chaleur proche de « Soo » » et une froideur discordante et déformée. Malgré la familiarité des styles présents ici, ils sont présentés avec un œil de conservateur pour la variété et le rythme. Bien sûr, le tout est rehaussé par une excellente production, qui révèle de nouveaux angles d’attaque du groupe tout en conservant leur boue non filtrée.

Le plus difficile dans la survie d’un « groupe de renouveau » est de trouver une identité qui vous distingue des iconographies sonores que vous cherchez à faire revivre, et le fait que Ringo Deathstarr ait survécu si longtemps signifie ce qu’ils ont fait pour se démarquer de leurs pairs. Leur dévotion pour le shoegaze classique est respectable, mais ce sont les petites touches qu’ils ont ajoutées à leur approche et leur volonté confiante d’embrasser le pastiche dans le but de poursuivre un sentiment, qui font d’eux quelque chose de spécial. Après tout, cela a toujours été le but ultime du shoegaze : quoi qu’il en soit, le résultat est un sentiment indéfinissable qui contourne la logique et touche le cœur. À cette fin, en plus d’être un témoignage de leurs années de travail acharné et un résumé de leur son incorporatif, Ringo Deathstarr le réussit sans aucun doute.

***1/2


U.S. Girls: « Heavy Light »

6 mars 2020

Le sixième album de Meg Remy en tant qu’U.S. Girls, In a Poem Unlimited, était un disque féroce, mordant et captivant pour les femmes en colère du monde entier. Son dernier opus, Heavy Light, est cependant plus personnel ; tourné vers l’intérieur et vers le passé, et il constitue comme une rétrospective de sa carrière jusqu’à présent.

Produit par Remy et enregistré en direct avec 20 musiciens de session, Heavy Light est riche, texturé et énorme sur le plan sonore. Il présente des versions retravaillées de vieilles chansons (« Overtime », « State House (It’s a Man’s World) » et « Red Ford Radio) » ainsi quedes intermèdes parlés (« Advice to Teenage Self », « The Most Hurtful Thing » et » The Color of Your Childhood Bedroom »). Tout cet ensemble contribue à notre compréhension des moments qui ont façonné Rémy en tant que personne et en tant qu’artiste.

Alors que nous approchons de la fin de Heavy Light, « The Quiver to the Bomb » ressemblera à un compte à rebours. Les touches de piano rapides et percutantes et les soupirs de Rémy créent une tension et jouent sur le mélodrame qu’elle sait si bien capturer. Avec son morceau de clôture, une version retravaillée d’une chanson qu’elle a publiée il y a dix ans, « Red Ford Radio », on a l’impression de boucler la boucle, de clore un chapitre de l’histoire des U.S. Girls, sans doute pour en entamer un nouveau.

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Honeyblood: « In Plain Sight »

26 mai 2019

Le projet Honeyblood, mené par Stina Tweeddale, sort un troisième album qui semble être touchée par le syndrome de Peter Pan tant il donne la sensation, à l’écoute, d’assumer totalement l’esprit teenage qui domine ses morceaux. Cela n’enlève rien à sa spontanéité habituelle, mais au cadre adopté, celui d’une production qui a tendance à lisser les choses ne promet pas que des surprises.
Les onze titres ne sont pas tous à la hauteur
et nombreuses sont les compositions sans relief qui s’appuient sur des mélodies pop-punk calculées.

L‘introduction « She’s A Nightmare » ne convainc rapas avec sa suite facile d’accords et ses arrangements de cordes alors que « The Third Degree » lorgnera plutôt du côté des climats crypto-lycéens à la Blink 182.
En outre et de
e manière générale, les refrains sont fragiles, que ce soit « The Tarantella » (à la sauce Black Keys) ou encore « Gibberish » et « Glimmer ». Honeyblood se plie ainsi à une hétérogénéité musicale qui est plutôt symptome de manque de direction.

En revanche, la ferveur évolutive sera plus concaincante. Ainsi, ce sera avec une énergie communicative et un lot d’ambiances galvanisantes que « Touch » viendra atomiser la banalité du prpos avec une teinte 80’s et « You’re A Trick » se montrera également intéressant avec un registre électronique galvanisant, et sa tornade d’instruments.

Pour ce qui est des moments intimistes, deux ballades ferment In Plain Sight. On préférera les réverbérations de « Twisting The Aces » ainsi que les guitares cristallines plutôt que les le piano/voix de « Harmless) » et sa performance un peu trop maîtrisée.
Honeyblood rebrousse chemin et elle expérimente, avec les risques que cela comporte et qui, sur cet opus, risquent de révéler les failles plutôt que galvaniser les médailles qu’on pourrait, ici et là, lui décerner.

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Hash Redactor: « Drecksound »

26 mai 2019

Sur la scène indie de Memphis, on peut toujours dénicher pas mal de talents. La preuve en est avec les groupes comme NOTS et Ex-Cult qui continuent à dominer la scène locale.Les membres du de ces combos se sont prêtés leurs forces respectivement afin de donner naissance à un supergroupe nommé Hash Redactor et punlier un premier album, Drecksound.

On retrouvera ainsi la fusion de leurs univers musicaux respectifs, à savoir un mélange entre post-punk et noise-pop bien chaotique.Hash Redactor arrivere parfaitement à tisser le lien à travers des morceaux rutilants à l’image de « Good Sense » qui ouvre les hostilités sans oublier « Terri » et « In The Tank » qui synthétisent parfaitement la musique du supergroupe. Entre les lignes de basse démentes de Meredith Lones, l’interprétation riche en reverbs d’Alec McIntyre et les riffs acérés, cela donne des bombes soniques bien menaçantes comme « Step 2 Success » et le féroce « Open Invite ».

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Tout au long du disque on se prendra une bouffée d’énergie presque surnaturelle. Hash Redactor ne nous autorisera d’ailleurs aucune pause et aucun moment de répit car des titres plus que salvateurs sont au menu, que ce soit « Lotion Poet Laureate » ou bien même « Fish ». Le clou du spectacle restera la conclusion bien féroce du nom de « Floral Pattern » où pendant cinq minutes, le groupe s’en donne à cœur joie et synthétise bien l’ambiance d’un Drecksound qui, qi tant est qu’il en était besoin, apportera la preuve qu’il ne faut jamais sous-estimer la scène de Memphis.

***1/2


The Pale Saints: « The Comforts Of Madness »

2 décembre 2018

The Pale Saints est un combo dont un nom s’impose à l’esprit, à l’écoute de l‘album The Comforts Of Madness, c’est celui se My Bloody Valentine.

On pourrait même dire que le groupe mené par Ian Masters leur a volé la vedette tant ces derniers semblent s’être désabonnés de tout.

Le disque claque donc comme il se doit, et ce, sans aucune pause. On aura donc droit à un grand renfort de vibratos, de guitares en travers, de voix vaporeuses dont le point focal sera le diptyque « Way The World Is » et « You Tear The Word In Two ».

The Comforts Of Madness est un opus addictif et volontaire ; sa verve nébuleuse ne demandera qu’à nous envelopper.

***1/2


Black Rebel Motorcycle Club: « Wrong Creatures »

9 septembre 2018

Black Rebel Motorcycle Club fut un des groupes les plus en vue quand, au début des années 90 on eut drait à un renouveau du « garage rock. Leur démarche était cool, leur esthétique « rétro », leurs tenues et lunettes noires. So on ajoute leurs guitares en fuzz et leurs vocaux détachés, il furent comparés, à l’poque et sans que ce soit inapproprié, à Jesus and Mary Chain.

Leur premier album éponyme en 2001 est même devenu un classique du genre mais B.R.MC. montra très vite qu’il n’était pas aussi obnubilé pair cette image. Leurs troisième opus, le méconnu Howl, les vit apporter un son « dark americana » à leur répertoire et, sur les albums suivants, ils se rapprochèrent de plus en plus des tonalités qui les avaient rendus célèbres à leurs débuts. Les résultats étaient satisfaisants mais certainement pas mémorables.

Pour un disque qui marque leur vingtième anniversaire

Wrong Creatures ne donne pas l’impression de mettre au défi les détracteurs de notre combo. Le titre d’ouverture, l’instrumental « DFF » est pourtant percutant à souhait : percussions sinistres, humeur pleine d’acrimonie, mais, dès que les « véritables » chansons démarrent, très vite s’aperçoit-on que, non seulement elles sont trop longues, mais que ce consistance à les faire durer ne fait que les rendre laborieuses et prévisibles plutôt qu’envoûtantes.

Avec une vingtaine d’années au compteur on pourrait attendre autre chose même si, à la décharge du groupe, on peut se féliciter de les voir capables d’accélérer les cadences, paer exemple sur « King of Bones » et ses vocaux impérieux et une patte industrielle que ne démentirait pas Trent Reznor.

Sur les titres lents aussi, un « Haunt » façon Nick Cave, le combo est capable d’insinuer une menace reptilienne, mais la plupart des compositions, à l’instar de «  Questions of Faith », démarrent efficacement mais peinent à développer leur potentiel sur la durée.

Ce n’est que sur « Ninth Configuration » que l’intensité montera d’un créneau et c’est d’ailleurs sur la dernière partie de Wrong Creatures que ce qui rendait B.R.M.C. si unique se manifestera dans sa nervosité tapageuse, par exemple sur « Little Thing Gone Wild » plein de morgue ou sur un « Circus Bazooko » carnavalesque à souhait avec une empreinte Beatles/Brit Pop si pétillante qu’on se mettrait à souhaiter que le combo s’y complaise un peu plus.

Au chapitre de ce que l’on pourra déplorer, on pointera du doigt un « Calling Them All Axay » at sa psychedelia trop empruntée à Jason Pierce et les influences exotiques que l’on avait déjà décelées chez eux. « Carried From The Start » rappellera le B.R.M.C. de jadis mais sans le même caractère et c’est dans le « closer » « All Rise » que l’on pourrait avoir une indication de la prochaine direction que le groupe pourrait emprunter ; une plus grand effort mélodique dans la cadence et une sorte de rencontre entre Verve et Mercury Rev. Cette grandeur arrive, hélas, un peu trop tard pour que l’album acquière une forte identité.

B.R.M.C. demeure un groupe étrange ; il a l’oreille quand il est question de production mais il lui reste toujours difficile d’égaler ses premiers efforts. Wrong Creatures est l’exemple type du disque à déguster en concert avec ce que le « live » peut avoir comme effet en matière de rémanence.

***1/2


Witching Waves: « Crystal Cafe »

19 mai 2016

Ce deuxième album de Witching Waves voit le trio londonien s’orienter vers quelque chose de plus concentré en matière de vision. L’approche est toujours blasée et pessimiste mais, sur Crystal Cafe, le combo semble avoir grandi en termes de confiance. Le chaos est toujours aussi aérien mais moins de choses sonnent comme si elles avaient été construites au bonheur de la chance.

L’esthétique noise-pop demeure toujours dénué de raffinement mais ils ont maintenant tendance à introspection articulée (« Flowers ») et surtout des duos aux vocaux où le climat est plus à l’exubérance qu’à la rancoeur. Bien sûr one ne trouvera ici que des recettes bien éprouvées mais conjuguer humeur belliqueuse à étai mélodique sera toujours propre à cumuler avec bonheur pétulance et abrasion.

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Crocodiles: « Boys »

21 mai 2015

Crimes of Passion était un album qui fonctionnait très bien parce que, en dépit du côté dérivatif d’un son fuzzy et négligent, les morceaux étaient travaillés avec expertise et vraiment accrocheurs.

Avec Boys en revanche, Crocodiles semble l’avoir oublié et estimé que c’était le son qui faisait un album et non ses compositions. Cette insistance a pour résultat un disque qui ne sonne que comme si il était constitué de riffs et, qu’en plus, ceux-ci ont éét délivrés alors que le duo était encore à moitié endormi.

Ça n’est pas pour autant un mauvais album, certaines choses y sont même plutôt bonnes, mais c’est un disque frustrant à écouter. Le titre d’ouverture, « Crybaby Demon », en est le meilleur(ou le pire) exemple mais au moins il s’oublie facilement. « Foolin Around » suivra avec une ligne de basse dont la seule qualité est d’être empruntée à « Billie Jean » et pratiquement tout le reste est à l’encan : des jams auxquelles on a ajouté un titre façon Sonic Youth et une mélodie qui va vaguement avec.

« The Boy is a Tramp » et « Transylvania » rappelleront que le groupe peut mieux faire, mais il pointera de manière plus épineuse les limites de la nonchalance.

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A Grave With No Name: « Feathers Wet, Under the Moon »

17 mai 2015

Taylor Swift , et ce sera la seule comparaison avec la nymphette, a souvent déclaré que vivre à Nashville un certain temps lui a servi d’expérience et lui a permis de savoir qu’il lui fallait être différente si elle voulait être remarquée.

Dans un monde où tout le monde possède un ordi portable et une connexion internet, être un « bedroom producer » n’est plus aussi cool qu’avant ; Whirlpool (2013) marquait déjà un éloignement par rapport « home recording » de Alex Shields, son déménagement à Nashville où a été enregistré Feathers Wet, Under the Moon le nouvel opus de A Grave With No Name marque une nouvelle èrer pour l’artiste qui s’est entouré ici de ses musiciens préférés.

Le titre d’ouverture, « Nursing Home » sonne comme un titre qu’aurait pu composer Yo La Tenfo quand ils étaient une peu plus jeunes et en colère. C’est une manière de faire un clin d’oeil et de dire un adieu à Whirlpool et la transition de ce morceau à « Your Ghost By The Lake » va servir de référence pour le reste de l’album.

On ne retrouvera plus en effet les murs de feedback ni les bains de reverbs dans lesquels les vocaux semblaient être immergés ; à la place le slide guitar et les cordes arrondissent les angles et le phrasé de Shields se fait roucoulement apaisant et constant. C’est une chanson sentimentale dans son sens le plus vrai et le plus beau et elle représente une introduction parfaite au disque.

Le premier « single », « Orion », affichera peut-être l’accord le plus froid qu’on puisse gratter à la guitare de 2015 ainsi qu’un solo incroyable à la six cordes et « I Will Ride a Horse » contiendra un ahurissant interlude au piano qui ne pourra que vous prendre par surprise. C’est une autre des ces compositions dont il est impossible qu’elle ne nous affecte pas.

Ce qui sera le point saillant de Feathers Wet ,Under the Moon est que la musique, à savoir l’instrumentation en soi, est brillante de bout en bout. Chaque mélodie regorge de caractère, chaque pause, chaque étincelle de violon et gémissement de feedback tient son rôle. Tout y est présent pour une raison ; nous raconter une histoire également au travers du son.

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