Eat Skull: « III »

22 février 2013

Tout étonnant que cela puisse paraître, Eat Skul est un groupe qui parvient à cumuler noise pop à approche lo-fi. Pour cela, ce combo de Portland emprunte ses influences dans une façon d’enregistrer semblable à ce que faisait Guided By Voices à ses débuts, à savoir le « home recording » et ses premières amours à savoir le hardcore.

Sa pop va donc être assez sombre et immédiate mais enterrée sous d’assez importantes couches instrumentales. Des morceaux comme « How Do You Know When To Say Goodnite ? » et « Dead Horses » sont ainsi témoignages d’une pop récitative et presque primaire dont l’impact est amplifiée par les assonances des vocaux. On peut y entendre un lointain écho des Go-Betweens avec une sensation d’esthétique lo-fi passée au crible d’un micro qui aurait été posé dans une pièce par hasard. Cette impression d’amateurisme est pourtant trompeuse et le laisser aller est soigneusement canalisé. On sent que les effets sonores très connotés Beatles sur « Goodnite » ou ceux, plus menaçants, de « Twin Sikk Moons », émanent d’une construction mûrement élaborée puisque, entre ces deux titres, figure un « Stupid Moon » dont les synthétiseurs gargouillants accompagnent l’ébranlement annoncé. « Summer Inside » et ses vocaux fantomatiques n’aura aucun mal à nous embarquer dans ce voyage austère dont la tonalité chaloupée se poursuivra avec le « singalong » ravagé de « Amnesty Box ».

À ce niveau-là, Eat Skul maîtrisera parfaitement usage de l’électro minimaliste sur des refrains acoustiques, preuve supplémentaire qu’une démarche « slacker » ne s’improvise pas. Gardons pour la fin « Space Academy » qui ouvre III avec une chanson pop essentielle, comme pour montrer que cette sensibilité ne sera pas obscurcie par l’étrangeté d’arrangements sonores au minimalisme sauré.

★★★☆☆

US Girls: « GEM »

9 janvier 2013

U.S. Girls n’est pas un groupe féminin, puisqu’il est composé d’une seule personne, Megan Remy qui n’est pas non plus Américaine puisque native de Toronto. Fausse piste également que la couverture « mode » de l’album tout comme son titre : JOYAU.

Ce disque (le quatrième mais premier sous ce nom) pourrait, en effet, être qualifié comme entrant dans la catégorie du bricolage low-fi. Celui-ci sonne, qui plus est, tout sauf « fashion » puisque agrémenté de bruits divers au mixage comme pour donner un aspect habité à ses compositions pop.

GEM est donc un opus peuplé de fausses-pistes où voisinent une esthétique brute de décoffrage et penchants certains pour une pop plus domestiquée.

L’intéressant est que Remy est capable de juxtaposer les deux registres et de greffer des vocaux presque « glam » et « pattismithiens » en diable à des titres sombres comme la guitare en reverb qui hante les couloirs de « Don’t Understand That Man » ou à la désolation qui imprègne « Another Color ». Le résultat n’est pas un assemblage artificiel mais, précisément, une complémentarité qui permet d’éviter aux titres de sonner de manière trop grinçante.

La palette de la chanteuse sera donc résolument axée sur la discordance comme en témoignera aussi un « Rosemary » effrayant même si on se trouve parfois plongé dans un bain de jouvence plus pop avec la synth-glam de « Work From Home » ou la reprise du « Jack » de Brock Robinson.

GEM est un album indéniablement ambitieux ; il capture avec facilité ces univers antinomiques en apparence que sont musique accessible et pop déconstruite façon P.J. Harvey ou Julia Holter.

★★★½☆

Foxygen: « Take the Kids off Broadway »

3 janvier 2013

La problématique de ce duo originaire de l’État de Washington est de composer les chasons les plus biscornues possibles. Autre élément à prendre en compte: ayant appris que Anton Newcombe de BJM jouait plus de 75 instruments sur ses albums, ils décidèrent tous deux d’en apprendre le plus possible.

Sur Take the Kids off Broadway ces deux impératifs ont été respectés. Le disque démarre sur un « Abandon My Toys » évoquant à la fois les Kinks, Le Velvet Underground et le bricolage musical des premiers Beck. La chanson titre est, elle, digne du Bowie période « glam » avec ses constants changements de registres, mais la principale de Foxigen est indubitablement les Stones.

C’est flagrant avec « Make It Known » avec ses courtes interjections de cuivres mais plus encore avec un « Teenage Alien Blues » dépassant les dix minutes. Ici, Sam France et Jonathan Rado se lancent dans une longue « jam session » bruitiste dans laquelle les vocaux sonnent comme une copie conforme du jeune Jagger et qui n’est pas sans rappeler la première période du groupe, ce point charnière où il se débarrassait peu à peu de ses racines rhythm and blues. On y discerne en effet en arrière plan comme le riff de « Hang on Sloopy » tout comme celui de « Get Off Of My Cloud » qui allait amorcer le virage psychédélique du groupe.

Le reste du disque est à l’avenant, bigarré et avec une prise de son « pourrie » qui rappelle celle des « bootlegs albums » des early seventies. Take the Kids off Broadway est un premier opus à la fois captivant et irritant. Le groupe annonce un deuxième album à la suite de celui-ci pour très bientôt. Ne nous reste plus qu’à attendre pour voir…

★★½☆☆

Tyvek: « On Triple Beams »

25 décembre 2012

Tyvek est un groupe de punk rock originaire de Detroit ce qui, en soi, a déjà valeur de référence On Triple Beams est leur cinquième album en trois ans ce qui est également indicateur de leur productivité et d’une certaine « éthique » propre au genre. Ce disque est censé être plus ouvert et plus optimiste que les précédents ; on ne sait si on doit être surpris ou crédule.

Le vocaliste, Kevin Boyer, a trouvé un segment auquel il ne déroge pas : note haute, note basse, note encore plus haute. Le tout asséné de façon monolithique, reflet sans doute de ce que la vie a Detroit a toujours été.

« Scaling » va donc ouvrir l’ « opus » sur un fo,d de guitares acérées et frappées comme s’il s’agissait d’en briser les cordes. Le reste des titre va suivre cette même structure rigide, avec son lot de phrases répétées ad nauseum (« Effeciency », . »Wayne County Roads »).

On Triple Beams ne recèle donc aucune mélodie, aucune notre, chorus ou refrain. C’est un album basique et revendiquant cette approche primale et primaire. Inécoutable hormis, peut-être, en concert. Il paraît qu’un disque enregistré comme dans une cave peut avoir un charme ; Tyvek ont au fond inventé un style qui leur est propre : le « low-fi » qui déchire. Cela ne peut intéresser que ceux pour qui ce minimalisme est un choix et non une obligation. On peut, à la limite s’attarder, sur une pochette crypto-Bauhaus façon A Different Kind Of Tension ou Another Music In  A Different Kitchen mais le verdict serait encore plus impitoyable: n’est pas The Buzzcocks qui veut…

★½☆☆☆

Woods: « Bend Beyond »

14 décembre 2012

On dit que l’environnement dans lequel nous vivons influence la musique que nous écoutons et faisons ; c’est souvent le cas. On serait pourtant fort étonné que Woods (ou plutôt son leader Jeremy Earl) vient de Brooklyn. Même s’il a, depuis peu, déménagé au Nord de l’état de New York, sous un décor plus rupestre donc, ses disques continuent à sonner comme s’ils émanaient de des climats ensoleillés de la Côte Ouest.

Bend Beyond est le premier album enregistré dans ce nouveau cadre mais, comme Earl et son groupe ont choisi de ne pas entrer dans un schéma de retraite, il distille toujours ces tonalités ouvertes , revigorantes et presque jubilatoires.

Les influences restent les mêmes, une instrumentation qu’on pourrait qualifier de roots et qui demeure volontaire avec ces guitares acides rappelant les Buffalo Springfield, ces arpèges et claviers qui semblent aérer une atmosphère faite de grandes routes et d’espaces infinis.

La voix haut perchée de Earl, servie par de merveilleuses harmonies vocales, permet en outre de véhiculer ces mêmes sensations. Plutôt que opter pour une féminisation, il s’emploie avec succès à sonner de façon fraîche et délicate, un peu comme Neil Young mais sans cette infusion de mélancolie qui perce régulièrement chez « The Loner ».

Des morceaux comme « Is It Honest ? » ou « Impossible Sky » débordent d’optimisme et d’une assurance que même un « downer » comme « Something Surreal » ne peut égratigner. Le groupe sait impeccablement se montrer virulent sur un « Size Meets The Sound », « rocker » dont les relents semblent échappés d’une compilation garage comme Nuggets ou faire preuve d’une vivacité confondante avec le trop court instrumental « Cascade » dont le titre parle de lui-même.

La production est exemplaire ; elle laisse place à espace et instrumentation mais permet aussi de donner libre cours à un esprit « jam session » comme sur « Bend Beyond ». Ce morceau-titre résume presque à lui tout seul ce qui pourrait être l’âm emusicale de ce disque, Neil Young toujours et encore mais, cette fois, celui de Everybody Knows This Is Nowhere.

Que Woods parvienne à faire resurgir de tels icônes sans paraître daté est plusd que remarquable ; les compositions sont fortes, très fortes même, l’interprétation (en particulier la batterie) oscille parfaitement entre aménité et efficacité, Bend Beyond est sans nul doute l’album de la concrétisation pour Woods. On pourrait presque dire celui de la réalisation et d’une perfection qui n’est pas loin d’égaler celle des légendes dont il s’inspire.


Chelsea Wolfe: « Unknown Rooms : A Collection of Acoustic Songs »

9 décembre 2012

Apokalypsis représenta une Épiphanie, pour Chelsea Wolfe déjà de par la nature de ses chants funèbres et sombres, pour le public qui lui permit de percer. Unknown Rooms : A Collection of Acoustic Songs n’est pas exactement une suite logique survenant un an après mais c’est peut-être ce qui rend l’entreprise plus intéressante. Le précédent disque était étonnamment dense, fait de cris distordus, de réverbeb, de chansons jouées sur sous une atmosphère sombre, pesante et saturée, cet opus voit Wolfe retrouver plusieurs de ses musiciens. Cette fois pourtant, elle et son groupe ont mis l’accent sur la fragilité et la versatilité de sa voix, éléments qui parfois se perdaient dans un Apokalypsis dominé par un vacarme low-fi.

Sur scène, Wolfe portait souvent des masques, volonté peut-être d’établir une distance avec son audience, ici on peut se dire que, priorité étant donnée à sa voix, l’approche sera plus directe avec une plus grande exposition de sa sensibilité.

Les cordes sont abondamment utilisées sur ce nouvel album, très souvent en complément de la voix comme sur « The Way We Used To » au point oque la finesse et la fluidité de son chant suggèrent un violon, et vice-versa. Cela n’empêche pas de laisser un véritable sentiment de mystère flotter autour du disque et de créer un monde de rêve et d’introspection assez nouveau.

Elle ne s’écarte pas loin de ses thèmes habituels – l’amour, la mort, la solitude, la terreur – mais elle les inscrit dans une perspective légèrement différent. Sur les chansons les plus marquantes, elle l’intensité prend alors une myriade de dimensions : « Flatlands » superpose une mélodie folklorique innocente en apparence que des cordes rendent peu à peu complexes, et « Spinning Centers » est un morceau de surréalisme folk où le cauchemar afflue à la conscience et dans lequel Wolfe évoque son bien-aimé avec une voix de soprano susurrante et effrayée. Pourtant, sur « Boyfriend », c’est elle qui à son tour tout aussi terrifiante donnant ainsi à la passion un terme quelle appelle « cancer ».

La plupart du temps, Wolfe utilisera la palette sonore du mieux possible vu les limites de l’instrumentation. L’intimité prendra alors un tour plus théâtral et hétérogène; « Appalachia » mélange guitares vives et cordes séduisantes, « Our Work Was Good » a un étonnant côté western spaghetti et « I Died With You » tout comme « Hyper Oz » sont de jolies petites vignettes au surréalisme étrange.

« Sunstorm », qui termine l’album, est lui marqué par un clavier au son bizarre se chevauchant à un chant, comme un duo entre les mémoires contradictoires.

Quand on sait que Unknown Rooms : A Collection of Acoustic Songs était, selon Wolfe, un recueil de « chansons orphelines », on ne peut qu’être charmé par l’intensité qu’elle sait faire vibrer dans un album la plupart du temps acoustique et dépouillé. On pense parfois à la rêverie mercuriale de Cat Powers ou à la crudité fantomatique de de P.J. Harvey ; il n’en demeure pas moins que cet album est d’une beauté tellement sidérante qu’elle peut parfaitement devenir obsédante. Petit prix à payer pour aborder les rivages du dérangeant et du méconnu quand on imagine que, quelle que soit la direction que Wolfe prendra prochainement, elle ne sera pas simple mais en voudra la peine.


Interview de Ben Gibbard: En une Autre Vie.

30 novembre 2012

Le leader de Death Cab for Cutie, Ben Gibbard est connu pour façonner une musique mélodieuse et mélancolique aux dorures délicates et feutrées. Il s’est aussi aventuré dans une pop électro en compagnie de Jimmy Tamborello avec The Postal Service, tout comme des musiques de films aux côtés de Steve Fisk. Ne manquait plus qu’un album solo ; le voici avec un Former Lives dont les compositions, réalisées ici et là sur une période de près de 10 ans, datent, effectivement, d’une autre vie.

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Quelle différence y-a-t-il entre cet album et votre autre disque All-Time Quarterback?
Il s’agissait du concept d’homme-orchestre, quelque chose de totalement différent différent. À cette époque, il y avait une sorte de mode de faire des bandes lo-fi ainsi que d’avoir des projets parallèles sous des noms différents. « Quaterback » était le mien.

Après avoir écouté l’album, on peut se demander dans quelle mesure il est autobiographique et dans quelle mesure il est simplement une narration.
Dans tout ce que j’écris, il y a une partie de moi. Je n’ai jamais vu l’intérêt d’essayer de faire une feuille de route dans chansons. Être un écrivain implique beaucoup de choses : vous devez tordre la réalité, créer des résultats et des scénarios, et puis vous commencez à vous éloigner de la version initiale. Dans chaque histoire, il y a plusieurs facettes et j’essaie de les voir toutes. À mon sens ce n’est pas trop grave si elles sont des moments de ma vie réelle. Je ne suis même pas sûres que ces chansons le soient d’ailleurs.
Vous avez pourtant dit que ce matériel recouvrait huit ans, trois relations, deux villes, la boisson. Vous avez également déclaré: « Je pense que les gens seraient surpris quand ces chansons ont été écrites et pour qui elles l’ont été. »
Les chansons sont très rarement ce que les gens pensent. Je n’ai jamais fixé un objectif quant à ce qu’elles racontent. D’ailleurs je ne vois pas en quoi ça intéresse celui qui les écoute. Le fait qu’elle ait un écho n’est pas nécessairement lié au fait que sa trame soit précise.

Pourquoi faire un album solo maintenant en comparaison de vos autres activités ?
Je sentais que j’avais enfin assez de matière et que ça pourrait marcher. Je travaillais sur un nouveau disque de DCFC à Los Angeles et je me suis accordé quelques pauses.J’ai réalisé que j’avais un tas de nouvelles chansons, mais elles n’existaient que sous forme de démos. Je me suis dit pourquoi ne pas aller en studio et voir ce qui se passe. Je ne l’ai annoncé à personne, pas même mon manager, d’autant que je n’avais pas trouvé de label. Après toutes ces années, tout le monde sait que vous préparez un disque ; il y a donc une certaine attente. C’était agréable de travailler sur quelque chose que personne ne connaissait, quelque chose que je faisais pour moi-même.

Comment alors pensez-vous que les fans de Death Cab for Cutie vont réagir ?
Nous avons la chance d’avoir des fans très fidèles. Ce disque ne sonne pas radicalement de ce que je faisais avec le groupe mais les gens sont très versatiles. Je crois que chacun va se fixer sur sa période favorite de notre répertoire. Je n’ai pas de réelle ambition par rapport à Former Lives.

Il paraît que certains de vos textes sont basés sur des lettres d’amour entre F. Scott et Zelda Fitzgerald.
C
‘est un détail important pour la connaissance et la compréhension de la chanson. Elle a été pensée en fonction de la situation et d’une connaissance très profonde du travail de F. Scott Fitzgerald,. J’ai toujours été friand de ces lettres qu’ils se sont écrites pendant une longue période. On y trouve de fort jolies choses et je voulais les lier ensemble pour faire une chanson, romantique et tragique à la fois.
« Oh Woe » semble être sur l’amour et le mariage. Est-ce lié à votre expérience personnelle?
C’est une façon de percevoir chanson. Il n’y a rien qui fait référence au mariage de façon flagrante. C’est un peu mon point sur la façon dont un événement se rapporte directement à la vie des gens, pas nécessairement moi. Des événements dema vie qui ont été très public et beaucoup de gens essaient de les relier ; Je ne dis jamais si c’est correct ou incorrect… je trouve ce schéma plus amusant qu’autre chose. (Rires)

Certaines de ces chansons existent de façon incomplète depuis des années. Vous avez déjà joué « Broken Yolk in Western Sky » par exemple. Qu’est-ce qui vous a incité à terminer le projet?
Il y a toujours des morceaux qui ne cadrent pas avec le contexte de mes enregistrements pour Death Cab. C’est comme une scène qu’on aurait supprimée d’un film. Un album essaie de raconter une histoire et de garder un ton particulier tout au long. Parfois, vous pouvez vous retrouver avec une grande scène qui doit être coupée parce qu’elle ne fait pas avancer l’histoire ; c’est ce que je ressentais à propos de ces chansons.
Et comment cela fonctionne-t-il avec le groupe ?
En tant que compositeur, je suis toujours trop près de la matière après que je l’ai écrite. Le groupe a toujours été très bon pour les lier ensemble. Mais il y a des titres qui n’appartiennent à rien parfois. Ce fut certainement le cas avec cette chanson. Je me suis retrouvé avec un peu de temps alors que je travaillais sur Codes and Keys et je me suis dit que le pire ne pouvait qu’en sortir. Ça a donc été une séance de studio avortée. Ça aurait pu être un B-side, ou figurer dans une compilation mais
comme je continuais à type d’enregistrement, certaines ont commencé à s’assembler dans mon esprit et à faire germer l’idée d’un disque.
L’album m’a rappelé votre collaboration avec Jay Farrar. On y entend une légère influence « country ». Était-ce une direction que vous tentiez de prendre?
En tournée avec Jay, le groupe que nous avons mis en place était composé de moi-même, Jay, Jon Wurster, qui jouait de la batterie avec The Mountain Goats, Mark Spencer à la steel-guitar et Nick Harmer, de Death Cab for Cutie, qui jouait de la basse. J’ai adoré le son de la « steel » et Jon a contribué à l’écritude de Broken Yolk in Western Sky » tout comme à « Lady Adelaide. » J’ai aussi beaucoup apprécié la « franchise » classique du « country songwriting ». Ce sont vraiment des pros, et si il y a une chose à laquelle je m’identifie de moins en moins dans la musique moderne, c’est cette surabondance de sons, la sur-production dur les plages et tout ce genre de trucs.
Les notes de pochette d’album indiquent que « Shepherds Bush Lullaby » a été enregistré sur iPhone. Était-ce une nécessité ou une expérience? Je sais, pour en revenir à All-Time Quarterback, que vous avez enregistré certaines de ses pistes sur un vieux Walkman.
Nous étions en tournée, et je jouais à Shepherds Bush. Je me suis retrouvé à tirer parti de lcette technologie qui était dans ma poche. C’étaitt comme une « chanson androïde », un sketch,l ‘ébauche d’une composition. J’ai juste trouvé que ce serait marrant de commencer l’enregistrement avec. C’est un côté espiègle et pas très en accord avec ce que les gens savent ou pensent savoir de moi. Dire que c’était une nécessité est sans doute un peu extrême, mais c’est la version que j’ai enregistrée à Shepherds Bushet il n’y avait vraiment aucune raison d’essayer d’en faire une autre.

Et qu’en est-il « Teardrop Windows » qui a été utilisée pour la pochette de l’album ?
J’ai vu ce tableau et j’ai vraiment beaucoup aimé ça. C’est une peinture très impressionniste avec beaucoup de couches et beaucoup de textures. On peut en dire plein de chose sans qu’aune ne soit explicite ou distincte. C’est ce que je ressentais à propos de mon enregistrement.

Et quid de la participation de Aimee Mann?
Nous sommes amis depuis des années. J’ai pensé que ce serait cheeutte qu’elle vienne chanter quelque chose.. Je me sentais si honorée que, quand j’ai entendu sa voix via le haut-parleur, je me suis dit : « Oh mon Dieu, c’est elle! » C’est une merveilleuse et gracieuse personne.
Une dernière question ; le nom de « Death Cab for Cutie » vient-il de la chanson du Bonzo Dog Band ?
Ils étaient dans Magical Mystery Tour et ils y jouaient ce morceau. C’est comme ça que je me suis branché sur eux. Les Beatles et surtout Paul McCartney étaient très amis avec eux. J’ai pensé alors que si je devais démarrer un groupe, il fallait l’appeler « Death Cab for Cutie ».