The Maine: « You Are OK »

6 avril 2019

Près de deux ans après son très acclamé Lovely Little Lonely, le quintette tout droit venu d’Arizona est de retour avec un You Are OK, décliné sur son propre label. Ce septième opus lance les hostilités avec une ballade rock, un « Slip The Noose » aux riffs de guitare caractéritiques du combo. De quoi rassurer les fans quant à la patte particulière du groupe et d’embrayer sur un « Heaven, We’re Already Here » où l’accent sera mis sur les talents de parolier du leader et de sa voix sur le titre suivant « Forevermore ».

« Broken Parts » sera l’un de ces morceaux terriblement accrocheurs sur lesquels on n’a aucun mal à n’imaginer reprendre le chorus tout comme un « Numb Without You » qui devrait donner sa dimension la plus épique en concert.

Le très nostalgique « Flowers On The Grave » clôturera ce You Are OK sur cette sensation sensation qu’une boucle est bouclée. Véritable hymne à l’introspection et à la positivité, il résume en effet très bien les neuf titres qui le précèdent.

Ce qui est frappant dans cet opus est la vibe très emo qui a fait les premiers succès des musiciens. Couplée à la maturité qu’annocent sept albums et dix ans de carrière ainsi que des paroles très poétiques et pleines de sens quirencontrent des sonorités plus actuelles, simples mais efficaces on suit réellementun fil conducteur qui rend l’ensemble cohérent.

The Maine n’hésitent pas à sortir de leur zone de confort et à prendre des risques et c’est tant mieux.

***1/2


Alkaline Trio: « Is this thing cursed ? »

13 décembre 2018

Alkaline Trio est constant dans l’effort. Depuis 1996, il continue à proposer sa vision du punk rock, à savoir des chansons assez poppy mais bien rythmées, aux paroles sombres, et au look emo–goth. Le groupe a commis de beaux albums, mais a mis un stop dans son évolution musicale depuis un moment. Pas de révolution donc ici malgré les cinq ans d’absence du groupe. Is this thing cursed ? peut donc se ranger à côté de ses aînés sans qu’on y trouve à redire.

La question qui se pose alors est la suivante : Sommes-nous encore disposés à suivre la formation sur cette route déjà bien balisée ? Avant que l’on puisse avoir le temps d’y répondre les 39 minutes de ce neuvième album sont terminées. Est-ce que ça signifie que Alkaline Trio a gagné son pari ? Peut-être, pour l’instant du moins !

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Whitney Ballen:  » You’re A Shooting Star, I’m A Sinking Ship »

16 novembre 2018

Dans l’indie rock américain certains sortent parfois du lot ; Whitney Ballen en est un exemple. Il s’agit d’une jeune auteure-compositrice-interprète venant tout droit d’Issaquah, dans le Washington qui avait déjà publié deux EPs aux accents emo et, enfin, son premier album : You’re A Shooting Star, I’m A Sinking Ship.

S’éloignant des sonorités emo-pop pour des tonalités plus indie rock, elle s’inscrit dans la lignée de Joanna Newsom mais également de Rilo Kiley. Tout au long de ces douze titres, la musicienne se confie sur sa santé mentale qui lui joue des tours et arrive à accoucher sur musique avec des titres bien emballants et bouleversants que sont l’impeccable introduction « Everything » mais également « Fucking » et « Mountain ».

La montagne est, à cet éard, une métaphore parfaite pour décrire ses conflits intérieurs tant le disque est une montagne russe émotionnelle qu’elle escalade au travers des épreuves qui l’auront marqué durant sa vie personnelle. Cela donnera avec des titres tantôt simples et envoûtants (« Rainier », « Moon », « San Francisco ») tantôt noisy et complexes (le plus électrique « Black Cloud » et le chaotique « Nothing »).

Le plus étonnant sera la voix de Whitney Ballen évocatrice de celle d’Eva Hendricks en particulier surs ces passages audacieux que sont « The Kiss » et la chanson-titre.

You’re A Shooting Star, I’m A Sinking Ship n’est pas fait de douze chansons compilées pour en faire un opus mais c’est tout simplement un accomplissement musical et cathartique comme en témoigne le réalisme intime et exacerbé qui le jalonne.

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Turnover: « Peripheral Vision »

20 mai 2015

Le retour de Turnover avec Peripheral Vision le voit s’éloigner d’un son purement rock pour nous proposer une ambiance faite de pureté, de sérénité dans laquelle des titres comme « Humming » ou « Hello Euphoria » baignent dans des sons lumineux et aériens.

Grâce à la production de Will Yip, chaque titre voit sa technique de compositions raffinée au point qu’aucun ne puisse sembler être un bouche-trou. On assiste, au contraire, à une musique qui, à chaque instant, semble au service d’un objectif plein de sens et gouverné par la patience.

Les lignes de guitares sont contenues et se chevauchent mais avec un soin qu’on devine tracé de façon artisanale et, si rifs il y a, ceux-ci apparaissent et disparaissent dans une langueur chaloupée qui reste gravée dans l’esprit.

Peripheral Vision permet enfin à la pop-punk de ne pas être un gros mot et de ne pas nous engoncer dans la monotonie ; c’est un album qu’il sera difficile de ne pas aimer et qui a de quoi nous laisser dans une anticipation excitante pour le futur.

***1/2


New Found Glory: « Resurrection »

15 novembre 2014

« Selfless », le « single » qui ouvre Resurrection, indque assez bien de quoi va être fait le retour de New Found Glory. C’est un disque très chargé et plein débordant de puissance, d’énergie et véhiculant un exaltant parfum. Ne serait-ce que par ce titre, on peut postuler, en l’écoutant, que le groupe avance mais plutôt vers l’arrière avec une fougue qui donne à ses idiosyncrasies une recette qui se situe sur un fil d’équilibre qui se balancerait entre ce qu’ils ont fait de mieux durant leur carrière et entre cet autre élément dont on ne peut pas juger qu’il n’est pas honnête et, de ce fait, plutôt enthousiasmant..

C’est en cela que ce huitième opus de NFG impressionne et excite. Apres « Selfless », arrive le tour de la chanson titre et c’est un morceau dur de dur (en particulier durant son break qui s’honore de la participation de Scott V. du groupe Terror). « The Worst Person » suivra ensuite, gorgé d’agressivité brutale telle qu’on l’avait entendu sur le EP du groupe, Tip of the Iceberg puis ensuite Resurrection ne fera qu’enfoncer avec succès ce clou du fureur primale qui le caractérise si bien. Il saura le nuancé de fun et de rythmiques plus trépignantes et pop (« One More Round ») ou d’éléments plus poignants dans le relâchement qui accompagne « Vicious Love ». On retrouvera l’acuité de NFG sur « Angel » et le « closer », On My Own » conclura l’album sur un mode de défi.

Il est des « return albums » qui font honneur à une discographie. Celui-ci en fait indéniablement partie. Il ne fait que mériter son titre et ne pourra que réjouir fans de NFG et aussi nouveaux venus à cet univers de rock pétri d’émotions.

***1/2


Twin Atlantic: « The Great Divide »

1 novembre 2014

Il aura fallu 3 ans pour que Twin Atlantic sorte ce Great Divide fruit de nombreuses réflexions. Ce « follow up » s’avère différent de leur album précédent, Free, ne serait-ce que parce que les Glasvigiens se sont entourés de Jacknife Lee (Snow Patrol) et Gil Norton (Pixies) à la production.

«  Music is my therapy, I can listen to it all night long » déclare McTrusty dès l’ouverture sur « The Ones That I Love », une ballade au piano aux descentes d’arpèges mémorables comme pour nous offrir une émotion qui serait du domaine du cathartique.

Chose faite on reste dans le même domaine spirituel avec « Heart And Soul », une pop rythmée retrouvant les fondements du genre puis dans un « Hold On » qui, lui, choisit le registre de la power pop et du tube radio friendly en puissance grâce à un jeu de guitare de Barry McKenna efficace par sa présence discrète.

Son savoir faire trouvera toute son expression sur « Fall Into The Part » ; bref The Great Divide nous prend à la gorge dès son entame. Le disque est habilement façonné, il semble même l’avoir été avec la perspective de renouveler le succès de « X Factor » sous la forme de « Brothers & Sisters » avec cette petite touche d’âme que procurent des arpèges de guitares délicats, procédé qu’on retrouve avec plaisir sur « Oceans ».

Voilà donc un album qui est sans doute leur meilleur car le plus abouti. Il est signe de confiance ne serait-ce que par l’incursion dans le hip-hop détendu sur « Rest in PIeces ». « Why Won’t We Change ? » en est d’ailleurs une autre profession de foi ; cette approche ambitieuse ne peut être qualifiée que de justice poétique car elle remettent aussi à leurs justes places certaines critiques dont le groupe avait été l’objet précédemment.

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Fall Out Boy: « Save Rock and Roll »

16 avril 2013

Save Rock and Roll un titre d’album assez provocateur pour un duo qui a fait une pause de quatre ans pour poursuivre deux carrières en solo qui ont eu un succès limité auprès de leur audience. Selon Fall Out Boy, il s’agit d’un disque qui a été réalisé pour eux et non pour leurs fans. Leur style pop-punk et emo-rock n’a pas été très en évidence durant leur hiatus ce qui peut augurer de bonnes choses pour eux. Ils se sont entourés de toutes les chances pour leur retour puisque on trouve sur le disque la participation de Courtney Love, Big Sean et ni plus ni moins que Elton John !

Puisque la profession de voix se veut grandiose, Save Rock and Roll démarre sur un « The Phoenix » qui ferait une excellente introduction à un « blockbuster » hollywoodien avec sa section à cordes dramatique et ses percussions jaillissantes. « Alone Together » sonne comme un démarquage de Rihanna mais Big Sean apportera une touche rbaine au « rocker » « The Mighty Fall ». Le « single » « My Songs Know What You Did In The Dark (Light Em Up) », « Rat A Tat » et la chanson-titre où intervient Elton John seront aussi à noter mais le reste des compositions, « Where Did the Party Go », « Just One Yesterday » ou « Death valley », demeurera assez générique et peu inspiré.

Au total,Save Rock and Roll ne parviendra pas à réaliser la mission qu’il s’est soi-disant assigné ; c’est un « come back album » plus ou moins réussi, donc plus ou moins anodin, propre à satisfaire les fans certes mais dans lequel l’étincelle de la brillance ne s’allumera pas.

★★½☆☆