Liam Gallagher: « C’Mon You Know »

29 mai 2022

Liam Gallagher s’est toujours penché sur l’esthétique Britpop, avec une base Beatles-esque sur laquelle l’ancien chanteur d’Oasis et de Beady Eye a construit un héritage depuis des décennies. Si Gallagher s’appuie sur cette formule éprouvée sur C’Mon You Know, son troisième effort studio, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas quelques surprises en cours de route.

Gallagher a récemment déclaré qu’il n’avait pas vu son frère depuis plus d’une décennie, mais cela ne signifie pas qu’il fait cavalier seul sur le nouveau disque. Sur son premier album depuis As You Were en 2017, il a recruté des personnes comme Dave Grohl des Foo Fighters et Ezra Koenig de Vampire Weekend. Dans une interview récente avec NME, Gallagher a qualifié le fait d’être un artiste solo d' »ennuyeux », l’une des raisons pour lesquelles il pourrait puiser dans l’esprit de collaboration sur son dernier travail.

Le premier virage à gauche se produit dès les premières notes de « More Power », qui met en vedette une performance de la chorale de l’école de la cathédrale de St Andrew. L’intro mélodique, chantée sur une guitare légèrement grattée, fait écho à la chanson « You Can’t Always Get What You Want » des Rolling Stones, mais les comparaisons s’arrêtent là. Koenig intervient à la basse sur la chanson.

« Les coupures ne guérissent jamais vraiment, juste assez pour arrêter l’hémorragie » (The cuts they never really heal, just enough to stop the bleed), chante Gallagher. Le morceau est introspectif, il donne de l’élan et du blues. « Diamond In the Dark », lui, est un titre blues rock bien ficelé, où la voix de Gallagher occupe une place prépondérante. La chanson se glisse dans un pont rythmique et lisse avec une guitare légère au ton fuzz. La transition se fait naturellement vers « Don’t Go Halfway », qui ressemble beaucoup plus aux Beatles. Sur le plan sonore, elle se situe quelque part entre le rock garage et un sentiment de mur de son spatial. L’intro amusante de cette chanson donne l’impression d’être jouée à l’envers !

La chanson titre est un gospel rocker, avec des claquements de mains qui donnent le rythme et le Music Confectionary Choir qui ajoute les harmonies sacrées au mélange.

La surprenante « Too Good for Giving Up » est une chanson sérieuse au piano qui a tous les ingrédients d’une power ballade. « Regarde jusqu’où tu es allé/ Plus fort que les dégâts causés/ Sors de l’obscurité sans crainte » (Look how far you’ve come/ Stronger than the damage done/ Step out of the darkness unafraid), chante Gallagher.

« It Was Not Meant to Be », quant à lui, tente d’accomplir un certain nombre de choses à la fois. Sur le plan vocal, la mélodie est en accord avec le son de Gallagher, influencé par les Beatles, mais un rythme de batterie haché dans l’espace et une toile de fond acoustique lumineuse se combinent pour créer un certain clash. En fin de compte, les ingrédients se mélangent pour former un ragoût sonore.

« Everything’s Electric » saute immédiatement aux oreilles, avec un caméo de Dave Grohl à la batterie. C’est urgent et demande votre attention. Le travail de Grohl derrière la batterie, associé à la voix directe de Gallagher, constitue l’un des moments les plus efficaces de l’album. L’album s’assouplit sur « World’s In Need », un rocker orchestral auquel se mêle un stomp acoustique aux sonorités americaines. Le cinématique « Moscow Rules » est ensuite complètement dépouillé avec une mélodie de piano inquiétante et une forte dose de cordes – et même un saxophone.

Liam Gallagher revient ensuite à l’essentiel avec « I’m Free », un rock rétro à quatre temps qui devient ensuite un morceau trippant et spatial. Il fait des allers-retours entre les deux mondes avant que Gallagher ne ramène les choses à la maison, en y ajoutant une attitude punk rock et « Tu es une âme prisonnière de la guerre de l’information » (You’re a soul prisoner taking in the info wars), chante-t-il en s’adressant clairement aux téléspectateurs d’Alex Jones.

« Better Days » change à nouveau les choses. Il commence par des cordes superposées à une mélodie de synthétiseur, qui s’estompe rapidement pour laisser place à une mélodie de batterie et de basse de style Madchester. Le morceau est dynamique et planant, et frôle la crise d’identité. « Oh Sweet Children » conclut l’album à peu près là où l’on s’attend à ce que Gallagher le fasse, une ballade audacieuse au piano qui rappelle Oasis.

C’mon You Know cherche à accomplir beaucoup de choses, et la plupart du temps, il y parvient. L’album s’inspire de plusieurs générations d’histoire musicale. Cela donne souvent lieu à un choc de sons qui fonctionnent ensemble même s’ils n’iraient pas ensemble autrement. Autrement dit : le voyage reste amusant.

***1/2


DMA’s : « The Glow »

14 juillet 2020

Avec les bravos venus de Twitter et les opportunités de tournée de nul autre que Liam Gallagher à l’arrière-plan, ce n’est probablement pas le bon moment pour les DMA, acolytes de la pop australienne, d’abandonner l’approche des années 90 qui leur a apporté tant de succès – ou peut-être est-ce le cas ?

En tout cas ça ne semble pas l’être : The Glow, leur troisième album, est un nouvel exercice de nostalgie des années 90, avec des chants plaintifs et doux-amers, des percussions acoustiques ferventes et quelques ravers (la légende britannique Orbital a remixé un des singles avant sa sortie, ce qui est une bonne idée). Et, une fois de plus, tout cela sonne plutôt bien, cette fois-ci avec un supplément de brillance de production grâce à Stuart Price (qui a travaillé avec les Killers) en plus de tout cela.

Les fans devraient savoir à quoi s’attendre et les nouveaux venus auront droit à ce qui est probablement la meilleure itération du groupe : une confection de connaisseurs aux influences d’Oasis, Stone Roses et Lightning Seeds, auxquelles s’ajoutent d’autres influences spécifiques à chaque morceau (Pulp, autour de « Common People », y jette un coup d’œil pendant le refrain entraînant de « Life Is a Game of Changing », par exemple). Cependant, l’analyse sans fin des influences évidentes et moins évidentes ne rend pas justice à l’écriture des chansons du groupe, qui est souvent assez bonne, voire transcendante à certains égards – il est difficile de ne pas se laisser emporter par le refrain endiablé de « Silver », probablement le morceau le plus proche que le groupe ait pu perfectionner à ce jour.

Les non-charitables vont sans aucun doute trouver la formule négative en soi, mais il est difficile de trouver des fautes quand le fait de la suivre donne de si bons résultats. Comme dans certains des meilleurs travaux d’Oasis, le groupe a un don pour les refrains à plusieurs voix et pour se cacher derrière des crochets – quand tout cela est réuni, on se rappelle pourquoi ces groupes étaient si populaires dans les années 90. Pour une formule aussi spécifique, la loi des rendements décroissants se profile à l’horizon, si elle n’est pas déjà arrivée, mais pour l’instant, The Glow est, simplement et à cet égard, une bonne chose.

***1/2


Sleeper: « The Modern Age »

18 mars 2019

Dans la grande famille des disparus de la Britpop, je demande Sleeper. Vingt-deux ans après leur dernier disque, Pleased To Meet You, les britanniques reviennent avec leur quatrième album : The Modern Age.
Sleeper était, il y a une vinqtaine d’années, un des parangons de la britpop avant que la lassitude ne s’empare de ses membres et du public. Après un « Look At You Now » plutôt musclé, The Modern Age se veut un retour en force. Pour cela on reconnaîtra certaines de leurs qualités :guitares acérées, rythmique à l’encan, mélodie plaisante, et surtout la voix de Louise Wener qui n’a pas pris une ride.

Le problème c’est que Sleeper ont redémarré de l’endroit où tout s’était arrêté; en l’occurrence d’un disque oubliable, pour ne pas dire oublié. Il est d’ailleurs surprenant d’intituler cet album The Modern Age alors que musicalement presque rien n’a changé.
Peut-être y aura-t-il davantage de synthétiseurs, par exemple les intros synthétiques, ainsi que la structure des deux « singles », « Look At You Now » et « The Sun Also Rises », qui donneront une impression de copier-coller.

L’album démarrera sur les chapeaux de roue avec le plutôt réussi « Paradise Waiting ». On retrouve dans cette chanson ce qui constituait l’essence de Sleeper, ce son de guitare qui leur est propre. Cela n’empêche pas le combo de tomber dans un de ses travers, la facilité le groupe va sombrer dans la facilité. En effet, l’intro de « Cellophane » sera si proche de celle du morceau d’ouverture qu’elle en devient presque caraicaturale.

Cette propension à se répéter va larder un opus dont certaines compositions, comme « Dig » dont tout sauf réussies.

Ce sera en toute fin d’album, lorsque le groupe décide enfin de sortir de ce carcan dans lequel il est resté enfermé, que le disque nemporte un peu le morceau avec quelques titres pop bien directs (« More Than I Do » et « Big Black Sun »), qui empêcheront The Modern Age de sombrer dans l’ennui.

**1/2


Danny Goffey: « Schtick, »

29 octobre 2018

Les vrais gardiens du temple ne sont pas toujours là où nous les attendions. A l’image du bouclé Albert Hammond Jr, qui entretient avec panache la flamme “strokienne” quand son ancien frontman Julian Casablancas a bien du mal à imprimer sa propre marque, le discret Danny Goffey semble ainsi le mieux à même de représenter aujourd’hui les intérêts des défunts Supergrass, dont il était le batteur. Sur son deuxième album solo (le premier sous son nom, après un première tentative sous l’alias Vangoffey en 2015), le garçon nous ramène directement vers les heures de gloire du gang survitaminé d’Oxford. Rejetons tout à fait honorables des increvables « Caught By The Fuzz », « Mansize Rooster » et autre « Pumping On Your Stereo » , les onze titres de Schtick ont été co-produits par Simon Byrt, avec les collaborations de Louis Eliot (leader de Rialto, perdants magnifiques de la vague britpop) et de Marley Mackey des Insecure Men

Schtick, sur lequel l’ami Brett Anderson (Suede) fait également une brève apparition, traite des dérives de nos sociétés modernes (la religion, les addictions ou la télé-réalité) sur un canevas musical qui esquisse le portrait de la grande famille des intrépides de la pop et du rock à la sauce british (des Buzzcocks à Joe Jackson en passant par The Jam ou Ian Dury). Moins cérébral et plus léger sur la forme que les dernières réalisations de Gaz Coombes, son ancien complice au sein de Supergrass, Schtick ne doit toutefois pas être vu comme un album d’“ex” conservateur et anecdotique. Il réaffirme au contraire le talent d’un musicien attachant et depuis trop longtemps cantonné aux seconds rôles.

***1/2


American Wrestlers: « Goodbye Terrible Youth »

28 mars 2017

Le titre de ce deuxième album de Gary McLure et son groupe est autobiographique, le premier disque, éponyme date de dix ans, mais aussi ironique si on remarque l’évolution musicale de American Wrestlers.

American Wrestlers était effectivement déjanté, mais il l’était d’une façon qui donnait au combo shoegaze-power pop une aura particulière bien apaisée si on prend en compte l’effort solo du bonhomme, Wreaths.

Ledit opus n’avait pas eu le retentissement escompté, il est logique que McLure se soit penché vers quelque chose de plus posé et un son plus ample.

Nous avons droit à un album fait de deux moitiés. La première se singularise par le titre d’ouverture, « Vote Thatcher », morceau new wave gorgé de synthés lourds et aux chorus appuyés, on n’échappe pas ici aux dance floors mais aussi à des textes d’une rare intelligence. C’est, en revanche, au niveau mélodique que les choses sont intéressantes. « Amazing Grace » est un morceau étincelant mais ce sont surtout les arrangements, alternativement grungy et dépouillés que l’album excelle. Les variations s’enchaînent sans que chaque composition puisse être considérée comme un bouche-trou, conduites qu’elles sont par un piano qui apporte une tonalité constante et définitive.

Quand la deuxième partie se lancera dans un schéma britpop, elle le fera toujours avec ce même soin à ne pas rendre les guitares trop tranchantes et à ménager d’autres instrumentations, par exemple du tambourin.

Indéniablement la « vibe » reste toujours mancunienne, mais elle semble vouloir amorcer un départ vers une musique où les idées son l’émotion plutôt que l’énergie. Revendiquer ses influences n’est alors pas un mauvais plan, surtout si c’est fait avec une telle subtilité presque distanciée.

***1/


DMA’s: « Hills End »

6 juin 2016
Sur bien des plans, ce combo de Sydney nous fait penser à Oasis. L’histoire de quelques copains se réunissant pour faire de la musique, une approche où faite de bricolage et de désinvolture ; tout cela concourt à ce que ce premier album de DMA’s évoque la même Britpop que les frères Gallagher.
Hills End est, à cet égard, impressionnant dans la mesure où les compositions sont très finement confectionnées et où elles regorgent de ces accroches à la guitare luxuriantes mâtinées de fuzz exubérante et de ces vocaux aboyés comme ils se doivent.
DMA’s sont sur le même label que alt-J et Temper Trap ; ce voisinage ne peut que nous convaincre que le trio va bien au-delà du pastiche.
***

Elbow: « The Take Off and Landing of Everything »

13 mars 2014

Si votre 6° album sonne de la même manière que le premier et ceux qui ont suivi on peut se demander si on est dans le bon sillon ou dans une ornière. C’est une question qui a probablement pesé dans la tête de Elbow pour The Take Off And Landing Of Everything. On a évoqué diverses méthodes dans le songwriting mais, au bout du compte, on a toujours le même line-up avec chaque membre apportant ce à quoi ils ont toujours contribué et des enregistrements qui ont toujours lieu que ceux utilisés pour les deux premiers disques. Stabilité donc, mais celle-ci peut très bien s’avérer être un handicap.

La plupart des titres ici sont des compositions indie assourdies, avec des tonalités très atténuées à la batterie, des cuivres occasionnels, le tout formant un amalgame doux et velouté. Ça n’est que rarement que Elbow essaie de s’éloigner de cette bride qu’il s’est lui-même imposé mais il le fait parfois comme pour l’épique « New York Morning » ou sur le morceau titre.

Leur leader, Guy Garvey, a indiqué que The Take Off And Landing Of Everything a été partiellement inspiré par le fait de vivre dans deux endroits différents, Manchester et New York, et par le fait d’avoir à se rendre de l’un à l’autre. Cette influence est à prendre au sens littéral avec quelques morceaux qui semblent batailler entre un côté britannique, calme et stoïque, et celui, plus impétueux, des Américains. Au final, c’est plutôt l’Anglais qui l’emporte, après tout Elbow est un combo issu de Manchester.

L’impression générale qui ressort est que jamais les membres du groupe vont au bout de leur talent, ils semblent même parfois sous jouer ; bien que la voix de Garvey parvienne toujours à véhiculer la hantise. La plupart des longues plages sont comme construites à partir de rudiments plutôt que basées sur un rythme ou une mélodie, visant sans doute à donner une sensation de contemplation méditative. Le revers de cette démarches est qu’elles peuvent sembler informes et sans vie.

The Take Off And Landing Of Everything est un disque parfait pour les jours de pluie, une grisaille douce d’où la mélancolie n’est jamais éloignée. On répondra donc à la question initiale que nous sommes en terrain connu et que, de ce point de vue, Elbow est à la fois dans son sillon et dans une ornière.

guitareguitare1/2


Beady Eye: « BE »

15 juin 2013

Les premiers mots prononcés sur le deuxième album du groupe de Liam Gallagher Beady Eyes, sont révélateurs du sens que va prendre BE : « Say what you believe ». Ainsi va débuter « Flick of the Finger », ainsi va se développer un disque dans le quel le combo va suivre ses instincts, donner libre cours à ses pulsions créatrices et mettre la barre un peu plus haut que les restrictions apportées par le rock and roll de base.

Les guitares en dents de scie et les cuivres solennels qui ponctuent ce titre d’ouverture sont comme une fanfare annonciatrice du spectacle que sera cet opus. Des nuances de clairs obscurs vont étaler leurs vaguelettes tout au long de BE laissant l’auditeur dans une anticipation de ce qui va arriver d’autant plus grande qu’on n’attendait pas grand chose d’un groupe dont le premier album avait tant déçu.

Le verbe va être empli d’une spiritualité qui va prendre tout son sens dans « Soul Love » le morceau qui suit. Celui-ci est le premier à être marqué par le sceau de David Sitek un producteur indie renommé pour détester sa nature parfois peu aventureuse et dont la patte « ambient » va s’approprier la deuxième partie de l’album.

Celui-ci va ainsi osciller entre abysses et transparence, fluctuations dont le précédent effort était si malheureusement dépourvu. « Second Bite of the Apple » navigue dans des tréfonds ténébreux et glauques, mais la mélodie à la Beatles de « Iz Rite » étincelle tout comme le rythme façon Bo Diddley halluciné de « Shine A Light ». Le disque va s’autoriser ces rêveries cardinales et va faire de BE une odyssée enchanteresse.

« Ballroom Figured » privilégiera une guitare acoustique sèche mais l’épique « Start Anew », plutôt que de s’envoler vers la grandiloquence s’enveloppera dans la tendresse. Chaque composition aura sa petite part de magie et ces deux derniers titres formeront un final psychédélique séduisant, non seulement par leur gracilité, mais par les méditations de Gallagher sur la vie, l’amour ou le futur. En chantant sur « Start Anew » : «  Got the whole world in our hands », il ne pouvait en dire plus ou mieux…

★★★★☆

Suede: « Bloodsports »

24 mars 2013

Après une disette de 11 ans, nos progéniteurs de la Britpop (tendance «  glam  » et pompeuse) sont de retour avec ce qu’in aurait pu appréhender comme prenant la forme d’un néant musical. Il est au crédit de Suede de voir qu’ils ne se réunissent pas sous de faux prétextes et que, avec Bloodsports, ils remettent en jeu leur crédibilité.

Le morceau d’ouverture, « Barriers » met en évidence qu’ils sont de retour sans la moindre parcelle de détérioration. Ed Buller, leur producteur initial est de retour et il donne tout de suite à l’ensemble un vernis « vintage » qu’on aurait pu craindre ne jamais voir revenir. Les vocaux de Brett Anderson sont, délibérément et avec effronterie, mis en avant par le mixage et les tonalités de guitares ont conservé ce côté crade si enthousiasmant qu’elles avaient quand Suede était à son apogée.

Soniquement, Bloodsports se situe à mi-chemin entre l’atmosphère sombre de Dog Man Star et l’album qui lui a succédé, le plus enlevé Coming Up. Le résultat en est une alternance entre des « rockers » déclamatoires comme le fuzzy » « Hit Me »ou l’addictif « It Statrs And Ends With You » et des morceaux plus taciturnes comme un splendide et mélodramatique « Sabotage » ou « For The Strangers ». Une nouveauté sera l’absence d’artifices dans lequel Anderson semble avoir décidé d’aller : « Always » est une ballade douloureuse et « What Are You Not Telling Me ? » le voit presque aller vers un climat très connoté « amour courtois ».

Il aura fallu attendre plus d’une décennie pour que Suede nous livre un album aussi dénué d’auto-indulgence ; qu’il parvienne à atteindre un tel degré de maturation avec succès montre qu’en matière de rock, la longévité et la distance peuvent être des atouts.

★★★★☆