Sous le nom de Trappist Afterland, Adam G Cole s’est taillé un catalogue intransigeant et souvent excitant de folk spirituel acide qui tisse des signatures temporelles orientales, des drones éthérés et des voyages audio méditatifs, qui ont abouti à Seaside Ghost Tales en 2020. Le double album culmine dans une série de chansons qui semblent en désaccord avec ses performances live, et avec le plus grand des respects, on a l’impression que Cole a exorcisé toutes les possibilités sonores de son domaine trappiste avant de s’en débarrasser dans un acte de transcendance audio.
Les pistes dépouillées de l’Afterlander sont un antidote parfait à l’édition ultérieure du Trappist Afterland, se limitant à des instruments à cordes soigneusement sélectionnés et supprimant les nombreux instruments de percussion. Cela permet aux compositions d’Adam Cole d’avoir de l’espace pour respirer et, en effet, avec beaucoup de chansons revisitées, une chance d’apprécier leur brillance sans le bagage sonore supplémentaire qui a fait que ses sorties précédentes s’insèrent bien dans le paramètre folk acide.
The Tracks of the Afterlander montre également la subtilité du jeu de Cole et la façon dont il a trouvé sa voix en tant qu’instrument, avec des murmures et des chuchotements agréables qui s’intègrent parfaitement à son travail instrumental sûr. Une autre observation qui devient évidente est la façon dont Cole s’est concentré sur l’écriture de fils concis, avec la moitié des pistes qui font moins de 3 minutes. S’agit-il d’un exemple de Cole se lançant dans la pop baroque acoustique ?
Cela ne va en aucun cas polariser l’auditeur, car les morceaux les plus longs (notamment « Clay Sparrows » et « Man of Sorrow ») conservent leur brillance médiative et fonctionnent encore mieux comme des exercices de voix et de guitare avec seulement le plus subtil des soutiens, fourni par Anthony Cornish, collaborateur de longue date.
Cette régression naturelle donne naissance à un album qui plaira aux fans actuels tout en attirant l’attention d’un nouveau public grâce à un son accessible qui conserve les nuances qui ont fait des précédents albums de Trappist Afterland des expériences uniques. The Tracks of the Afterlander ressemble à la quintessence d’un moment de Janus, regardant à la fois vers l’avant et vers l’arrière, et évaluant la bifurcation naturelle de la route qui aboutit à deux voies musicales à explorer davantage en toute confiance. Un album accompli.
***1/2