Que vous l’aimiez ou non, Peripheral Vision est tout ce qui compte vraiment pour Turnover. Peu importe ce que vous pensez de l’album NOTSHOEGAZEHOWDAREYOU sorti en 2015, son existence même est destinée à financer leurs chapeaux à godets et leurs champignons dans un avenir proche. Bien sûr, les setlists de Turnover peuvent saupoudrer quelques morceaux des machins musicaux qu’ils ont sortis après Periph, mais il est difficile d’imaginer qu’un public préfère ces trucs à des titres comme » Cutting My Fingers Off « , » Take My Head » ou » Humming « .
Ceci étant dit, Good Nature a été assez impressionnant en étant à la fois facile à écouter et légèrement irritant, en grande partie grâce à un son de guitare qui s’appuie trop sur le thème de la nature en ressemblant à un putain de moustique. De même, Altogether a compensé de manière experte l’ajout d’éléments intéressants (lire : des synthés) aux chansons de Turnover par une écriture totalement ennuyeuse, rendant l’ensemble du disque oubliable et finalement jetable. Trois ans plus tard, c’est l’heure de Myself In The Way ! Où se situera cet album dans la discographie de Turnover ?
La façon la plus simple de répondre à cette question est peut-être d’utiliser l’un de nos images préférés, celle d’un lémurien pixellisé assis sur une branche accompagnée d’une voix disant « idk man, sometimes I don’t want to move it move it ». En fait, Myself In The Way est un autre lot de morceaux ennuyeux que le groupe a concocté parce que les bonnes gens de Run For Cover Records ont besoin d’être nourris eux aussi. Il est rempli de synthés qui n’apportent pas grand-chose (sérieusement, imaginez à quel point « Wait Too Long » aurait été légèrement meilleur sans cet d’autotune qui aurait été plus utile lors de la session Audiotree en 2015 . Alors que la présence de Brendan Yates sur Myself In The Way est amusante pour une confusion Turnover/Turnstile supplémentaire, la décision de faire contribuer le chanteur de Very Hype à une outro ennuyeuse pour une chanson ennuyeuse est courageuse.
De temps en temps, l’engagement de Myself In The Way dans l’ennui mène à une musique agréable. « Bored of God/Orlando » est adéquatement rêveur et incorpore ses synthés dans la chanson plutôt que de les plaquer par-dessus. Ailleurs, ‘Ain’t Love Heavy’ réussit à être un morceau vibrant et dansant, en grande partie grâce à un featuring de Bre Morell qui vous permet d’oublier qu’il s’agit d’une chanson d’un groupe qui avait l’habitude de faire de la musique qui semblait s’intéresser à, euh, quelque chose. Ne vous méprenez pas, on est heureux que Turnover n’ait plus à se soucier de quelque chose. Tant mieux pour eux. C’est juste que on se moque de leurs trucs qui ne se soucient pas de se soucier… Parfois, on na pas envie « de bouger, de bouger ».
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