Daniel Lanois ? On pense guitares pas trop propres, trempées dans les eaux boueuses du Mississippi (ou d’un lac pas loin de Gatineau, terre d’origine). On pense réalisation, pour Dylan, U2, Gabriel, longue liste. Qui aurait dit : Lanois, pianiste ? Personne. Sauf Lanois. On le savait capable de tâter de tout. Peur d’avoir l’air amateur ? Au contraire. Ce que dit ce premier album à l’enseigne de BMG — et le rapatriement de son catalogue —, c’est qu’il n’a pas à refaire du Lanois. Occasion saisie, mode de création renouvelé.
Piano ? Va pour le piano. Pas fluide mais futé, Lanois compense : il enregistre la main gauche, puis la droite. Ou le contraire. Un contrariant chronique, le Daniel. Ainsi naît un pianiste pas vraiment pianiste. Un peu de programmation en sus. D’autres claviers. Ressort un album un peu artificiel. Pas du Lanois en prise directe, ni du Lanois enraciné. Plutôt Lanois en pleine expérimentation, fin mélodiste tout de même. Pas tellement ce que le titre Player, Piano annonce. Esprit de contradiction, va !
***1/2