Holy Western Parallels: « Holy Western Parallels »

Le premier album éponyme de Holy Western Parallels est l’œuvre de Steve Marek (Monobody), originaire de Chicago, et a été enregistré avec la participation des membres du groupe Monobody, Nnamdi Ogbonnaya, Collin Clauson, Conor Mackey (Lynyn) et Al Costis. Marek a également fait appel aux talents vocaux de Joshua Virtue, Davis Blackwell, NIIKA et V.V. Lightbody. Le travail sur le disque a commencé pendant les premiers mois de la pandémie. Clauson et Ogbonnaya étant les colocataires de Marek, leurs ajouts au disque sont un choix logique, d’autant plus qu’ils étaient tous enfermés ensemble.

Si vous avez passé du temps à écouter Monobody, Holy Western Parallels vous semblera familier. Les chansons sont imprégnées de claviers fluides et de lignes de basse chaudes et énergiques dans lesquelles on peut s’allonger comme dans un fauteuil. Des chompositions comme « Wrong Body » (la première vraie chanson du disque après l’intro) sont agréablement désorientantes dans leur complexité. Dès que Joshua Virtue commence à rapper, il devient évident que cet univers est différent de celui de Monobody. Virtue rappe sur deux chansons.

Sur ces deux-, en effet, il est fort dès le départ, avec un flow et un style qui complètent la syncope dense, laissant chaque chose à sa place. Avec « Arrival », il laisse apparaître son côté comique, décrivant Mothman abandonné par ses amis et sans moyen de transport à  l’aéroport de Chicago, O’Hare. Pour prouver que le voyage peut être plus sauvage, la chanson se transforme en un refrain triomphant avec un outro parlé d’armageddon sur des synthétiseurs menaçants des années 1980.

Comme on peut s’y attendre de la part de Nnamdi Ogbonnaya, le jeu de batterie est serré, frénétique et propulsif tout au long de l’album. Il brille dans de nombreux instrumentaux, où l’accent est mis sur les performances vocales. Des chansons comme « Miniscule 9 » ressemblent au thème d’une série télévisée de science-fiction sur l’exploration de l’espace, où l’humanité a résolu tous ses problèmes, sauf les plus graves, et où il est révélé que le langage universel du cosmos est en fait une batterie malade, et non les mathématiques.

Les performances vocales sont brillantes tout au long de l’album. Davis Blackwell crache des rimes qui font tourner la tête sur « Stigmata », un morceau down-tempo qui lui permet d’ajouter des syllabes supplémentaires, ce qui l’incite à réécouter le morceau pour comprendre les paroles. Ses paroles traitent de la religion et de la situation critique des Noirs en Amérique, ce qui ajoute une touche particulière au morceau. La performance de NIIKA sur « Mayfly » est magnifique, confortablement nichée dans les lignes de basse denses et les synthétiseurs superposés, augmentant et diminuant en intensité au fur et à mesure que la chanson s’écoule. À mi-chemin de l’album, « Anchorage » vous retrouve en quelque sorte dans un bar country western avec une voix éthérée assurée par V.V. Lightbody. Une sensation mathématique se dégage, vous rappelant que ce bar n’est pas rempli de normies Miller Lite, tombant de leur Ford F150.

Comme tous les travaux récents de Marek, les sons et les grooves sont savoureux et la qualité de l’enregistrement est excellente. L’album est une œuvre dense et débordante, s’avançant intentionnellement malgré sa masse, consumant tout jusqu’à la supernova sur l’avant-dernière piste « Decoherence ». C’est un disque puissant qui mérite d’être écouté plusieurs fois.

***1/2

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