Anna Erhard avait manifestement déjà le goût de la vie simple lorsqu’elle faisait de la musique de rue en Suisse avec son groupe Serafyn. Le deuxième album solo d’Erhard après son déménagement de Bâle à Berlin ne fait pas que s’appeller Campsite, il consacre également plusieurs chansons aux joies et aux peines de l’extérieur. « I used to have a good time at the campsite / I was the leader ’cause I had the most mosquito bites » (J’avais l’habitude de m’amuser au camping / J’étais la cheffe parce que j’avais le plus de piqûres de moustiques), chante Erhard dans le morceau-titre, accompagné d’un synthé qui couine et bleepe de la plus belle des manières.
En effet, il ne faut pas s’imaginer le trip en plein air d’Erhard trop tricoté à la main et folk, mais plutôt bien varié comme une randonnée à travers monts et vallées : avec son producteur éprouvé Pola Roy, Erhard concocte des hits au sneaking décontracté comme « Horoscope » ou « 90° », qui répandent toutefois plus de style urbain que de romantisme de feu de camp.
Celui-ci s’installe plutôt dans les chansons à la guitare comme « Family Time » ou « Three Tons Of Steel », tandis que « I Wish » sonne aussi décontracté et enlevé qu’une chanson de surf de Jack Johnson. Dans chaque morceau, on trouve de petits moments de surprise, des voix spooky qui semblent venir de partout comme des moustiques, ou la guitare commémorative de Dinosaur Jr. dans « Idiots ». Un bon disque, pas et pas uniquement pour les joies du plein air.