Oui, il s’agit bien de ce Kirk Hammett. Le guitariste principal de Metallica a sorti son premier album solo, un disque de métal progressif sombre et instrumental, disponible depuis quelques mois.
Quoi qu’il en soit, Portals est un album étonnamment brut et diversifié. On y trouve les tropes familières du metal – batterie tonitruante, accords arpégés, riffs massifs, etc. Mais ce qui est plus intéressant, c’est l’utilisation d’arrangements orchestraux, de cinématiques de films d’horreur et d’un soupçon de Morricone. Sur quatre titres seulement, Hammett s’exprime haut et fort et rapidement. Bien sûr, ses solos sont un peu exagérés – comme toujours – mais ils s’intègrent bien, même dans le style occidental de High Plains Drifter. La combinaison du métal avec la musique classique est difficile à réaliser (Nightwish et Triptykon le font bien, Jo Quail et Behold…The Arctopus sont tout simplement exquis). La contribution de Hammett à ce genre en plein essor est charmante et possède la bonne touche des deux tout en conservant le son du live dans le studio.
Un moment d’honnêteté brutale : après un engouement de courte durée on a toujours considéré Metallica comme un groupe qui était au bord de la gloire mais qui n’a jamais réussi à atteindre le sommet de la montagne. Commercialement oui, musicalement non. Une grande partie de Ride the Lightning et Master of Puppets sont encore très écoutables, en particulier les instrumentaux Orion et The Call of Ktulu. Mais Metallica nous a totalement perdus avec son machisme, The Black Album, et la plupart de ses productions depuis.
Néanmoins, Portals nous ramène à une époque, il y a 35 ans, où jnous pensions que Metallica allait innover. Est-ce que c’est le cas ici ? Un peu… et c’est suffisant. L’album est une agréable promenade qui allie la bonne dose de nostalgie et une nouvelle direction pour un homme d’âge mûr ou plus. Recommandé, même si on n’aime pas Metallica.
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