Les Néo-Zélandais de Die! Die! Die! offrent depuis près de vingt ans des quantités égales de riffs bruyants et déchiquetés et de mélodies indéniablement accrocheuses, allant du punk rock pur et dur au post-punk, au shoegaze et à de nombreux autres genres adjacents. L’esprit punk et le bruit pur, tant au niveau du chant que de l’instrumentation, que l’on retrouve sur leurs premiers albums n’ont jamais vraiment disparu, mais au fil du temps, le groupe a exploré une gamme de textures plus douces qui ont montré plus de profondeur que certains de leurs pairs. Au fil du temps, le groupe a exploré des textures plus douces et plus profondes que celles de certains de ses pairs. Beaucoup de choses ont changé avec le temps, puisque différents bassistes ont participé aux derniers albums, mais cette année, sur This Is Not An Island Anymore, le duo principal s’est reformé avec Lachlan Anderson, qui a joué avec eux sur Promises Promises en 2008 et Form en 2010. Avec ce changement, le groupe est revenu à l’émotion plus brute et aux niveaux de bruit de ses débuts, tout en conservant la présence de la basse lourde apportée par Anderson lors de son précédent mandat. C’est un peu plus abrasif et dérangeant qu’une partie de leur discographie récente, mais il y a toujours des accroches sous cet extérieur bruyant qui gardera le bon type d’auditeur à revenir encore et encore.
Compte tenu des événements mondiaux de ces dernières années, il n’est probablement pas surprenant que de nombreux groupes aient retrouvé le bruit et les bords déchiquetés de leurs premiers sons. Die ! Die ! Die ! n’a jamais reculé devant les couches de distorsion et les éclats de bruit, mais leurs derniers efforts ont souvent mis l’accent sur la mélodie et les moments d’introspection qui ont montré un peu plus de profondeur que leurs premiers jours. This Is Not An Island Anymore conserve certains de ces moments plus doux, mais c’est facilement le matériel le plus fort et le plus bruyant du groupe depuis un certain temps et les transitions de la réflexion douce à la rage totale sont beaucoup plus percutantes.
D’une certaine manière, cet album me fait penser à un croisement entre l’énergie juvénile et les transitions frénétiques de leur premier album éponyme et la dominance de la basse de Promises Promises, avec un peu de leurs dernières explorations pour faire bonne mesure. D’une durée de vingt-cinq minutes, les chansons arrivent rapidement et furieusement, puis passent à l’idée suivante, en mettant parfois l’accent sur les guitares jangly off-kilter et en laissant parfois la basse grondante donner l’impression qu’elle peut détruire les fondations de n’importe quel bâtiment dans lequel vous vous trouvez. Le style incorpore beaucoup de noise rock et de post punk, vous gardant en haleine avec des rythmes déséquilibrés et des changements maniaques qui laissent les murs de distorsion vous frapper tout le temps. Mais il y a des accroches sous cet extérieur abrasif, car des chansons comme « Losing Sight, Keep On Kicking » apportent des mélodies plus sombres, proches du shoegaze, qui vous restent en tête, tandis que « Never Tire Looking at the Sun » injecte un peu de saxophone dans le mélange pour quelque chose qui ressemble plus à de la no-wave. Il est vrai que même avec cette courte durée, quelques chansons traînent en longueur, en particulier « Vanish (but That’s My Hometown, Marcus) » où le passage à une guitare acoustique plus lente tue l’élan.
Les instruments ne sont pas les seuls éléments à devenir plus abrasifs et plus directs sur This Is Not An Island Anymore, car Andrew Wilson passe une bonne partie de l’album avec une combinaison cri/chant déchiquetée et tranchante. C’est là que le matériel rappelle le premier album éponyme, car il y a la même colère et la même intensité dans de nombreuses chansons qui frappent fort et traversent les couches de son. Wilson passe également à un chant plus introspectif et même à des paroles au cours de l’album, apportant des moments de tranquillité avant d’exploser dans une rage totale seulement une minute ou deux plus tard. C’est ce type de changement sismique entre mélodique et agressif qui s’avère être attrayant, et même si tous les auditeurs ne vont pas trouver que ça clique, ceux qui le font trouveront que c’est une raison de plus de revenir.
Die ! Die ! Le dernier effort de Die ! revisite certains des éléments les plus bruyants et abrasifs de leur son tout en incorporant de nombreux moments réfléchis et mélodiques. C’est une explosion rapide de riffs chaotiques et mémorables, avec un peu plus de précision que ce que l’on obtient parfois de tout ce qui est lié au punk. Bien qu’il y ait quelques moments qui traînent et que cet album ne soit pas mon préféré dans la discographie du groupe, je le reverrai souvent et le groupe semble plein d’énergie et prêt à affronter tout ce que le reste de la décennie lui réserve.
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