Kamikaze Nurse pourrait probablement écrire de la très jolie musique, s’il le voulait. Le groupe de Vancouver le prouve sur le morceau phare de Stimuloso, « Come from Wood », avec ses arpèges de guitare en boîte à musique qui vont crescendo avec des mélodies pop étourdissantes. Mais c’est de Kamikaze Nurse qu’il s’agit – ce qui signifie qu’ils inondent la chanson de distorsion et de quelques bombes de type trémolo et vibrato.
Sur leur deuxième album (et le premier pour Mint Records), les quatre membres du groupe font preuve d’un éventail impressionnant de styles, équilibrant des accroches impeccables avec des bizarreries liées à l’art et des moments de rêve immersif. Pour nous, c’est la rêverie motorisée des six minutes de « P & O » et le flottement shoegaze de « Never Better ».
Mais le groupe a l’air tout aussi déterminé lorsqu’il frappe des accords dissonants sur des bangers art-punk comme « Aileen » et le criant « Stimuloso ». Plusieurs passages parlés tout au long de l’album apportent un sens de la théâtralité du club. Ils ont tendance à favoriser la surréalité plutôt que la clarté thématique – comme la façon dont le brûlant « Pet Meds » inclut une conversation sur un mécanicien recommandé, alors qu’il devrait s’agir d’un vétérinaire. Le morceau d’ouverture (et single principal) « Boom Josie » rassemble les nombreux styles du groupe en deux minutes et demie d’anxiété, ses paroles étant un hommage mignon au jeune enfant du guitariste Ethan Reyes.
Comme il se doit, Stimuloso a été mixé par Greg Saunier de Deerhoof – un autre groupe qui a un sens du salé et du sucré tout aussi déformé. Kamikaze Nurse couvre beaucoup de terrain en seulement 10 titres, faisant de ces 39 minutes une surcharge sensorielle de la meilleure façon qui soit.
***1/2