On a tous ces semaines où rien ne va plus. Même les oiseaux dans les arbres vous disent d’aller vous faire voir. Le fardeau du quotidien qui vous serre l’esprit comme un étau industriel. Votre tête, remplie de turbulences, est au bord du chaos existentiel.
Entrez Dean Spunt et John Wiese. Le premier est plus connu en tant que moitié de No Age, tandis que Wiese s’est fait connaître au fil des ans grâce à son travail solo et à sa participation à Sissy Spacek. Les deux hommes s’associent pour leur premier album en collaboration, The Echoing Shell – un album rempli de la turbulence susmentionnée, ce qui en fait une arrivée opportune dans cette grande église de la folie.
Sur The Echoing Shell, Spunt, qui n’est pas étranger à l’expérimentalisme (souligné par son premier album solo dn 2018, EE), n’a rien à voir avec le punk shoegaze de No Age ni avec les explorations de genre de Sissy Spacek, mais est entraîné dans le vortex du monde bruitiste et dentelé de Wiese. Un monde qui met en avant la peur de la crise de panique.
Composé de deux longues dalles de bruit acerbe, « Fruit From Color Vapor » et « Black Fruit », The Echoing Shell est essentiellement le son de cette semaine tumultueuse. L’enfer sur terre avec une série de bleeps fracturés, de dissonances de brûlures d’estomac et de bruits de glissière de sécurité comparables à ceux de Wolf Eyes qui perdent complètement la tête. A bien des égards, il reprend les origines du punk et du hardcore et les passe à la moulinette.
Ce n’est pas quelque chose qui occupera constamment le plateau de la platine, mais dans ces moments de besoin, quand vous êtes dans la zone d’explosion de quelque chose, The Echoing Shell capture le chaos aussi bien que n’importe quoi d’autre. Cette seule raison le rend essentiel.
C’est le son de l’anxiété qui se déplace vers l’avant de l’esprit, et grâce à leur amour partagé pour le punk et le hardcore, ce que Spunt et Wiese ont réalisé sur The Echoing Shell s’apparente à du rendu digestif, mais sonore, sur bande.
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