Shrine est le patronyme de Hristo Gospodinov, dont les œuvres sont souvent classées dans la catégorie grossière de la dark ambient. Mais les paysages sonores futuristes de Gospodinov sont très variés, bien que souvent influencés par la science-fiction dystopique.
Explorant une Terre future recouverte d’une flore mortelle, il utilise des textures granuleuses, des drones brumeux et haletants, ainsi qu’une quantité surprenante de percussions régulières. Ces dernières, lorsqu’elles sont présentes, font avancer ces pièces à un rythme rapide. En effet, il y a une bonne dose de répétition en général, avec des thèmes qui se développent lentement au cours de plusieurs minutes, allant crescendo. Ces fragments vont et viennent à la fois au premier et au second plan.
Premier album de Shrine depuis près de trois ans, Nausicaä est une déclaration suffocante sur la relation fragile de l’humanité avec la nature. Bien que synthétisés, les sons sont organiques, leur aspect brumeux ajoutant peut-être un degré d’imperfection attrayant aux tonalités. La production est dense et claustrophobe, mais aussi balayée par le vent et étrangère. On ne peut pas faire beaucoup mieux comme exemple de musique de synthèse aux atmosphères obsédantes de dark ambient combinée à des éléments d’electronica et de post-industrialisme.
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