Sion Orgon: « Dust »

Le Gallois Sion Orgon a toujours été dans notre radar en raison de sa participation régulière à Thighpaulsandra et de sa collaboration occasionnelle avec Peter Christopherson de Coil. Soutenant sa carrière d’artiste en tant que concepteur sonore, technicien de studio et producteur de musique pour le cinéma, le théâtre et l’animation, il s’agit en fait de son cinquième album solo.

Dust d’abord été publié en édition limitée sur vinyle (300 copies seulement) via Lumberton Trading Co. l’automne dernier et est maintenant disponible en CD avec un tracklisting identique. Honnêtement, on ne m’attendait pas à ce qu’il soit un musicien aussi polyvalent sur le plan stylistique – dans ces 6 titres, il passe sans transition du rock indé bruyant à l’ambient abstrait, pour finir en beauté par un rock psychédélique sincère et émouvant.

En commençant par « Spat Out Of Dust », co-écrit et avec la participation de Richard Johnson de Splintered, il attire immédiatement votre attention avec un rythme implacable et une guitare qui pousse le chant cynique jusqu’à ce qu’il s’estompe organiquement dans une structure ouverte. Après ce titre qui me rappelle positivement le Ministry actuel, « Ornament Centipode » est un morceau dramatique ressemblant à une bande sonore, de la musique concrète avec un côté expérimental et psychédélique. C’est d’ailleurs l’un des trois titres où l’on retrouve Thighpaulsandra aux synthétiseurs modulaires.

Suivi de « Head Bomb », l’ambiance se maintient au début mais gagne progressivement en intensité jusqu’à ce que l’on puisse imaginer une rage psychotique qui est vécue à fond. Soutenu uniquement par Claudio Gian à la basse et Chey Davis aux percussions et aux enregistrements sur le terrain, Sion Orgon ne laisse aucun nerf intact.

« Who Do You Think You Are ? » (co-écrit par Thighpaulsandra) revient à l’ambiance indie-rock post punk avec des interférences dramatiques, un changement soudain vers des excursions mélodiques de métal progressif et un retour en arrière vers des déserts post punk remplis de field recordings.

« Disintegration » est la chanson de rock alternatif la plus directe que l’on puisse imaginer ici, associée à un rythme hip-hop et à un chant impitoyable surprenant. Cette chanson me laisse perplexe, une explosion d’énergie qui n’est résolue que par l’épopée finale « The Mouth That Has No Face » qui est un hommage étonnant aux débuts du rock psychédélique, léger, ludique et même avec un refrain mélodique accrocheur avant de s’éteindre lentement dans des enregistrements de terrain qui vous laissent en paix avec le monde.

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