Alex Izenberg: »I’m Not Here »

Sur ses deux premiers albums, Harlequin (2016) et Caravan Château (2020), le musicien de Los Angeles Alex Izenberg s’est tourné vers l’intérieur, utilisant expressément la musique pour travailler sur les angoisses et la conscience de soi qui ont accompagné un diagnostic de schizophrénie paranoïde quelques années seulement avant ses débuts. Toujours imprégné d’une pop de chambre excentrique évoquant les années 70, son troisième album, I’m Not Here, s’inspire en partie des écrits d’Alan Watts sur les personnalités, notamment de la citation « You’re under no obligation to be the same person you were five minutes ago » (Vous n’êtes pas obligé d’être la même personne qu’il y a cinq minutes). Avec l’image d’un masque sur la pochette, I’m Not Here est également de nature très personnelle. Izenberg y aborde le chagrin d’amour, l’absurdité et le deuil, ce dernier résultant de la mort de son chien chéri, Larks. Larks a été nommé d’après Larks’ Tongues in Aspic, l’album de 1973 de l’une des principales influences de l’auteur-compositeur, King Crimson, dont l’influence s’entend ici aux côtés d’auteurs-compositeurs comme Harry Nilsson et John Lennon, entre autres. Cela dit, la pop idiosyncrasique, rêveuse et essentiellement acoustique d’Izenberg éclipse toute inspiration spécifique, même sur un morceau comme « Broadway », qui incorpore des passages de clavier à la Bach. Ils sont parfois doublés par des cordes, créant ainsi un mouvement pulsé, semblable à une vague, sous des voix fatiguées à double voie.

Cet ensemble de contemplations généralement luxuriantes réunit Izenberg et Greg Hartunian, coproducteur de Caravan Château, et comporte des arrangements de cordes et de bois signés Dave Longstreth, de Dirty Projector. En parlant d’instruments à vent, « Gemini Underwater », plus lumineux et fortement harmonisé, ajoute une flûte et une guitare électrique aux paysages brumeux et étranges de l’album et – dans ce cas, littéralement – aux réflexions fleuries : « Like a wreath of roses wrapped upon the visions of my youth » (Comme une couronne de roses enveloppée sur les visions de ma jeunesse). Ailleurs, il adopte un blues-rock enjoué sur « Egyptian Cadillac » et une ballade théâtrale au piano sur « Juniper & Lamplight », entre autres légers détournements, sans jamais sembler sortir des limites de son propre esprit.

***1/2

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