L’auteure-compositrice-interprète Mandy Moore poursuit son évolution vers un son plus organique sur In Real Life. Après avoir attendu plus d’une décennie pour sortir son sixième album, le transformateur Silver Linings, il ne lui a fallu que deux ans pour former son prochain effort. Son dernier opus s’appuie sur la transition de la chanteuse, qui s’est éloignée de la pop grand public pour se rapprocher du style folklorique de Laurel Canyon.
In Real Life ressemble à une œuvre post-pandémique, qui fait appel aux émotions de la reconnexion. L’album a également une intimité personnelle supplémentaire. C’est parce que Moore l’a écrit juste avant la naissance de son premier enfant. Dans ses textes, la chanteuse imagine ce que pourrait être la parentalité. Que ce soit intentionnel ou non, le contraste est saisissant avec la mère expérimentée qu’elle a incarnée pendant six ans dans la série télévisée This Is Us.
Il est difficile de définir le son qui définit le disque. Mandy Moore expérimente tout, de la ballade au piano à la country, en passant par l’indie pop sourde, chaque chanson offrant un aperçu différent de sa psyché.
L’album s’ouvre sur la chanson titre, une ballade acoustique chaloupée, soutenue par une basse et un synthé chauds. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas quelques rebondissements, notamment un violon et des solos de guitare.
« Somebody loves me/ Somebody needs me/ In real life/ Somebody wants me », déclare Moore, la voix tranchante et directe. Il est intéressant de noter que la vidéo de cette chanson met en vedette les personnes qui accompagnent Moore dans l’émission de télévision, ce que beaucoup de fans veulent croire être la vraie vie.
« Heartlands » est fidèle à son nom : une magnifique ballade aux accents americains, pleine d’harmonies et d’un piano discret. Le morceau est complexe et bien délivré. C’est une chanson simple avec un message simple que Moore délivre efficacement. L’enjoué « Little Dreams » offre quelque chose de très différent : un morceau à la basse lourde qui fusionne la sensibilité indie avec un arrangement acoustique de chanteur-compositeur. Mélangeant tout, des cordes aux synthés, la chanson est énergique sans être exagérée, s’intégrant à la personnalité du reste de l’album.
L’ambiance change avec la ballade dramatique au piano de « Just Maybe ». Mélangeant les moindres touches pop, le morceau a un aspect très cinématographique et une montée et une descente d’optimisme prudent. « Just maybe we’re all that we’ve got/ And that’s more than enough to keep on dreaming » (Peut-être que nous sommes tout ce que nous avons et que c’est plus que suffisant pour continuer à rêver), chante Moore.
Les choses changent du tout au tout sur l’amusante jam de bar « Living in the in Between », où Moore échange sa voix avec son mari (et le leader de Dawes) Taylor Goldsmith. Ce n’est pas la seule collaboration de Moore sur le disque, elle travaille également avec Lucius, The War on Drugs et Phoebe Bridgers.
Les choses restent optimistes avec la chanson d’amour « In Other Words », un indie rock acoustique construit sur un jeu de guitare brillant et chatoyant.
Four Moons », d’inspiration méridionale, est empreint d’une authenticité Americana organique, tandis que « Little Victories » réserve des surprises avec une jam acoustique entraînante et des éclairs de funk old-school nuancés. La production de In Real Life est solide. Avec un casque sur les oreilles, vous pouvez distinguer tous les instruments et les harmonies dans les arrangements.
« Heavy Lifting » est une chanson d’amour acoustique détendue et légère qui va et vient avec une touche légère. « Brand New Nowhere » est insouciant et funky. « When we run out of road/ Let’s find a brand new road » (Quand nous n’aurons plus de route, trouvons une toute nouvelle route), chante Moore, débordant d’optimisme à cet agard.
C’est ce genre d’attitude positive que Mandy Moore transmet tout au long de l’album. Elle est présente à la fois dans les paroles et dans l’arrangement des chansons. L’album s’achève sur la note la plus complexe et la plus subtile avec la légère touche acoustique de « Every Light », un morceau élaboré de main de maître.
In Real Life témoigne de la croissance et de la maturité de Moore en tant qu’auteur-compositeur et interprète. L’album est amusant et enjoué, mais surtout, il est authentique à son expérience personnelle.
***1/2