Bellows est l’un des groupes les plus sous-estimés de la dernière décennie. Avec leur son unique soulignant l’écriture vive d’Oliver Kalb, il y a peu d’artistes avec des discographies aussi convaincantes et vivifiantes. De Blue Breath, en 2014, à The Rose Gardener, en 2019, le son de Bellows a évolué de manière significative. Il a également reflété les changements dans la vie et la carrière de Kalb, ainsi que ceux qui l’entourent.
Sur Next of Kin, l’approche de Kalb semble presque apprivoisée, surtout dans les premiers moments du disque. « Marijuana Grow » est un morceau folk assez simple, Kalb étant accompagné au chant par Alenni Davis (Another Michael) et Lina Tullgren, qui joue également du violon. Si sa sonorité chaleureuse peut désarmer les auditeurs, Kalb ne s’éloigne pas du thème principal du disque, la perte. « No One Wants to Be Without a Person to Love » commence par un synthé vocal sauvage mais amusant. Grâce aux paroles de Kalb et à l’utilisation du bruit de fond, une image vivante de la solitude est peinte.
L’un des principaux thèmes de Next of Kin est la connexion que Kalb trouve avec ses amis, ses collaborateurs, sa famille et même ses animaux domestiques. La chanson « My Best Friend » en est un exemple frappant. En décembre 2021, Montana Elliot, le guitariste de Bellows, est décédé. Elliot était un géant de la scène musicale new-yorkaise, travaillant dans divers lieux et jouant dans de nombreux autres groupes, dont Sharpless. Le clip met en scène les amis d’Elliot faisant tous des choses qu’ils aimaient faire ensemble. À la fin, la vidéo montre le local de répétition de Bellows et le groupe qui joue avec un espace vide à la place d’Elliot.
« Rancher’s Pride » est un autre single d’inspiration folk, capturant les vastes étendues en dehors de la ville où se déroule une grande partie de l’album. « Death of Dog » a un ton nostalgique, car Kalb chante la maison de son enfance et le décès de son chien bien-aimé, Loubie. Kalb chante comment être dans la maison lui donne l’impression d’être un enfant et comment il peut encore entendre Loubie quand il est là. C’est un rappel que ces souvenirs sont inestimables et qu’il faut apprécier le présent tant qu’il est là.
« McNally Jackson » est un autre exemple de la gamme de sons dont Bellows est capable. Il s’agit d’un morceau un peu pop, avec un excellent échantillonnage vocal et un rythme de batterie électronique contagieux. Elle est aussi animée que son cadre, une librairie de New York.
« Biggest Deposit of White Quartz » commence par une voix vocodée de Lillie West (Lala Lala), mais elle cède la place à la narration captivante de Kalb. Se mettant en scène dans un bar Kava à Asheville alors qu’il était en tournée, Kalb évoque des souvenirs de ses voyages et des personnes avec lesquelles il a partagé la scène. Il y a un moment dans ce morceau où Kalb chante la tournée 2016 de Bellows, Fist & Palm. À ce moment-là, l’arrangement change brusquement, devenant plus lourd et plus urgent. Cependant, la chanson continue et parle de la façon dont le monde a changé. Cela va du banal (par exemple, le retour des Patriots au Super Bowl) au bouleversement de la vie (par exemple, la perte d’un ami), et comment ces moments pourraient être liés à un avertissement entendu dans cette mesure.
***1/2