David Friend & Jerome Begin: « Post-« 

Sur Post-, le piano se déplace en ondulations, mêlant échos retentissants et mélodies luxuriantes. L’album, qui est une collaboration entre le compositeur et pianiste Jerome Begin et le pianiste David Friend, est fait de sons qui passent facilement du calme à l’orage. Un captivant mélange d’électronique et d’acoustique se heurte et diverge tout au long de l’album, qui ricoche entre la douceur et la dureté, à la recherche de ce qui pourrait vivre entre les deux.

Friend et Begin sont tous deux des artistes basés à New York dont les œuvres explorent souvent les frontières invisibles, mais présentes, entre les genres, les types de sons et les styles. Lorsqu’ils ont commencé à travailler sur Post-, ils voulaient faire un disque pour piano solo qui explore de nouvelles possibilités timbrales et texturales pour le piano en superposant différents types de sons. Au lieu de présenter une musique qui entre dans la case « piano solo » – une musique qui valorise souvent l’auteur et les structures fixes – ils espéraient imaginer de nouvelles façons de jouer de l’instrument, principalement grâce à l’électronique.

Ces palettes sonores superposées sont le moteur du mouvement ondulatoire de Post-. Rolling », par exemple, présente un motif ondulé qui passe de l’agréable au pointu jusqu’à atteindre une section hantée et étoilée de sons calmes et délicats. « Quick » est tout aussi fascinant mais présente un angle différent. Le morceau superpose des motifs ascendants et roulés qui s’entrechoquent et s’estompent, et finalement ses couches s’enchevêtrent tellement que la musique semble chaotique. Dans ces deux morceaux, Friend et Begin mettent l’accent sur deux façons différentes de jouer avec leurs outils : L’une, pour former un état contemplatif, l’autre pour former un treillis complexe.

Au-delà de la création de ces couches mélodiques complexes, la capacité de Friend et Begin à passer sans effort d’une dynamique à l’autre renforce l’impact de l’album. Dans ces moments, ils sont capables d’amener les extrêmes dans le même espace et de trouver un moyen de les faire fonctionner ensemble. Le morceau le plus saisissant de l’album, « Gated memories », utilise puissamment ces changements dynamiques drastiques. Il s’ouvre sur un son doux et introspectif fait d’accords roulants caractéristiques de l’album. Certains sont faits de la tonalité habituelle du piano, tandis que d’autres mijotent avec un tourbillon électronique étincelant ; ces couches commencent et s’arrêtent, éclatent et disparaissent jusqu’à ce qu’elles se développent en un son encore plus complet qui semble dévorant. 

C’est à travers ces changements dramatiques que la vision du duo est la plus captivante. Dans la juxtaposition des extrêmes, l’entre-deux que Begin et Friend espèrent trouver devient encore plus évident. Une fois que le chaos d’une pulsation explosive a rencontré et mélangé une méditation délicate, ce qui nous reste est une résolution trouvée en considérant un peu de chaque extrémité du spectre.

***1/2

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