Ava Vox: « Immortalised »

Quand une chanson est-elle terminée ? Quand l’artiste en question le décide, suppose-t-on. Et les enregistrements de chansons ne sont-ils pas de toute façon des moments fugaces dans le temps ? Juste une étape dans une odyssée musicale plus longue. Si vous êtes d’accord avec ces affirmations, et toute personne dotée d’un esprit large et créatif devrait l’être, alors l’idée qu’un artiste revisite, réimagine et réenregistre des chansons du passé, leur donnant un nouveau sens, une nouvelle pertinence et une nouvelle vie à l’ère moderne semble être la chose la plus logique qu’un artiste puisse faire.

C’est exactement ce qu’Ava Vox fait sur son dernier album, Immortalised, en permettant à une sélection de chansons écrites collectivement par elle et son ancien groupe d’avoir un autre jour au soleil. Enfin, peut-être pas le soleil en tant que tel, car la marque de fabrique de la musique que l’on trouve ici est un son sombre et délicieux, infusé de gothique, évocateur de lieux plus ombragés et de terres obscures.

Il y a des morceaux joyeusement optimistes, la ligne de basse pulsée de « Crash » et la voix séduisante de Vox, qui placent l’album quelque part entre le rock alternatif sombre de Skeletal Family et l’hybride goth-punk expérimental de The Banshee. Et puis il y a des moments d’euphémisme, « One Sweet Goodbye » donnant l’impression que Kate Bush a pris un chemin beaucoup plus sombre, la musique étant à la fois belle et déchirante.

Et ce sont peut-être les artistes qu’elle choisit de reprendre ici qui aident à définir la portée et l’échelle de la musique qu’elle crée. En reprenant « Tainted Love », elle jette un pont entre la froideur clinique de Soft Cell et le climat plus chaud de l’original. « Love Song » de The Cure est réduit à sa plus simple expression et en reprenant « Life On Mars » de Bowie pour en faire un morceau classique sombre, elle nous montre à quel point elle est prête à repousser les limites des classiques les plus établis.

Il s’agit, ici, d’une magnifique collection de musique, de ses aigus qui s’envolent vers le ciel à ses doux bas, de son énergie et de son euphorie à son élégance et son éloquence musicale.

***1/2

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