Fontanes D.C.: « Skinty Fia »

Skinty Fia bourdonne, crisse et prend vie de manière tremblante. Dès les premières notes de l’ouverture  » In ár gCroíthe go deo « , Fontaines D.C. marque son retour. Le morceau se met en marche de façon régulière, vibrant de la promesse de ce qui est à venir – sans doute la meilleure offre du groupe à ce jour.

D’une certaine manière, Fontaines D.C. a passé toute sa carrière dans un cycle semblable à celui d’un papillon : entrer dans un cocon, s’engager dans une période de transition profonde, émerger à nouveau, le produit étant douloureusement beau et profondément stratifié. Chaque album invite à la réinvention. Du rauque et incendiaire Dogrel au surréalisme de son successeur A Hero’s Death, le groupe se transforme pratiquement et Skinty Fia ne fait pas exception. Il s’agit de l’album le plus réfléchi à ce jour, mais toute effronterie qui aurait pu subsister auparavant a disparu. À sa place, on trouve une puissance pensive et tranquille.

Leur tournure de phrase reste leur plus grande force, mais Skinty Fia a une élasticité musicale qui les soutient. Il fait appel à ses talents de guitariste désormais bien affinés pour créer une présence rampante et hésitante ( » Big Shot « ,  » Jackie Down The Line « ), sa section percussive est une figure implacable qui serpente et pulse avec intensité. L’ajout de  » The Couple Across The Way « , avec son seul accordéon et ses images mélancoliques d’une promenade nocturne sur la rivière, montre la capacité du groupe à créer des éléments excentriques qu’il est le seul à pouvoir réaliser.

L’album donne finalement l’impression de se catalyser vers l’avant-dernière piste « I Love You ». C’est un examen contradictoire de l’identité irlandaise et des idées incongrues sur la façon de naviguer à l’étranger. Skinty Fia aborde thématiquement la domesticité, l’anxiété, la presse et les dysfonctionnements, mais ce sont les réflexions du groupe sur l’identité et leur pays d’origine qui s’infiltrent dans chaque souffle de l’album : « I Love You » en est l’aboutissement désespéré. Il s’élève vers cette tension lourde laissée en suspens, laissant un album dont l’empreinte se fait encore vivement sentir alors qu’il touche à sa fin.

***1/2

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