Darkher: « The Buried Storm »

Sur The Buried Storm (Prophecy Productions), le dernier album de Darkher, on entend une marche funèbre lente et endeuillée traverser les brumes, sur une plaine silencieuse. Mené par le multi-instrumentiste Jayn Maiven, l’album ressemble parfois à Neurosis ou Triptykon dans leurs moments les plus calmes et réfléchis. Chaque chanson est centrée sur la voix de Maiven et l’instrumentation est souvent réduite à un violoncelle ou un violon. Faisant souvent penser à Bat For Lashes, qui chante son chant des sirènes sur un fond de doom folk, c’est une musique apaisante pour ceux qui l’aiment sombre.

L’album s’ouvre comme de la musique folk gaélique ou celtique avec des chants éthérés et obsédants et des cordes bourdonnantes sur  » Sirens Nocturne « , il y a une qualité cinématographique, comme après une bataille dans un film de guerre d’époque quand tout semble perdu. Un sentiment similaire se dégage de la majeure partie de l’album, avec des morceaux comme  » Unbound « ,  » Where The Devil Waits  » – et peut-être le plus efficace –  » The Seas « , qui utilisent une instrumentation très légère. Sur ces morceaux en particulier, le violon et le violoncelle sont les principaux accompagnateurs des harmonies fantomatiques de Maiven. En fait, il y a trois violoncelles invités sur cet album. A force d’être écoutés, les touches de sous-titres, comme le violon frémissant sur ‘The Seas’, aident les morceaux à former leur propre identité.

Ailleurs, on trouve des passages plus lourds. Le morceau le plus long de l’album,  » Lowly Weep « , s’ouvre sur de légères percussions qui ressemblent au battement d’un navire viking sur les mers lointaines. Il y a une longue et lente montée en puissance, avec les pics sonores qui émergent vers 04:30. Ce morceau illustre la nature dérivante de l’album. Même dans ses moments les plus lourds, on n’est jamais pressé d’arriver à quelque chose. La marche funèbre est lente et persistante.

Sur « Immortals », le morceau le plus long de l’album, Maiven est à son plus Bat For Lashes, avec une superposition de voix accompagnée d’arpèges de guitare électrique, avant que des tambours qui martèlent lentement et des cordes qui bourdonnent ne transforment le morceau en une marche plus lourde et hypnotique. Fidèle à la forme de l’album, le dernier morceau,  » Fear Not, My King « , ajoute juste assez d’éléments nouveaux, comme ce qui ressemble à une sirène de raid aérien lointaine, au milieu du morceau, pour que le voyage reste intéressant.

D’un côté, le ton, le tempo et le style de ce disque restent très similaires tout au long de l’album, l’auditeur peut trouver son attention diminuée si ses oreilles cherchent des changements frappants. D’un autre côté, avec les changements subtils d’un morceau à l’autre, tant au niveau des mélodies que de l’instrumentation, c’est un disque très bien rythmé. Il est discret, mais pour quiconque souhaite dériver dans des eaux sombres et éthérées, il peut être très touchant.

***1/2

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