Jack White: « Fear of the Dawn »

Il y a une scène dans le documentaire des White Stripes intitulé Under Great White Northern Lights dans laquelle Jack White raconte qu’il place souvent son piano et sa guitare aussi loin l’un de l’autre sur la scène qu’ils peuvent l’être. Dans les chansons où il doit utiliser les deux en quelques secondes, il est obligé de sbattre sa coulpe pour arriver à temps. Il n’est pas obligé de faire ça, mais il le fait. Il crée intentionnellement les conditions pour rendre la musique plus difficile pour lui, juste pour voir comment il va s’en sortir.

Son dernier album Fear of the Dawn en est un bon exemple. La variété de ses directions peut sembler très éloignée. Mais sachant que c’est White et que l’intentionnalité fait partie de l’attraction, cela aide à rassembler le tout.

Le titre « Hi-De-Ho » est interprété par Q-Tip de Tribe Called Quest. S’apparentant plus à Gorillaz qu’à Tribe, c’est une collaboration solide et sans surprise. Le titre Eosophobia (soit dit en passant, la peur morbide de l’aube ou de la lumière du jour) commence au pays du dub avec des basses rondes et des retards distants, puis vous emmène rapidement vers un rythme plus lent, des retards distants, puis vous emmène rapidement vers un motif radio friendly des années 70, avant de revenir en Jamaïque. Continuez à écouter et vous entendrez même des traces de Grateful Dead. Mettez « Into the Twilight » dans un club ou une église et je ne serais pas surpris que quelques personnes se mettent à remuer leurs postérieurs.

Cette idée mise à part, Jack White a un son inimitable. Et cet album en a beaucoup. Le titre d’ouverture « Taking Me Back » et le titre suivant « Fear Of The Dawn » sont remplis de sa signature : octaves de fuzz gras et humide, coups de fouet, réverbérations crémeuses, riffs énormes,des solos qui se débattent. C’est partout sur cet album et personne ne le fait mieux parce que personne d’autre ne le peut.

La durée du disque est également assez madrée lorsque l’on apprend que Fear of the Dawn aura un album jumeau, Entering Heaven Alive (prévu juillet 2022), qui regroupe les chansons que lui et le groupe ont jugé ne pas convenir à cet album.

En somme, Fear of the Dawn n’est pas facile. Mais malaisé ne veut pas dire désagréable. C’est, quelque part, un album fantastique et le meilleur travail entendu de lui depuis des années. Gardez à l’esprit qu’il couvre beaucoup de terrain pour voir jusqu’où il peut aller en un court laps de temps, comme c’est la norme avec Jack White, et vous l’apprécierez.

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