Le nouvel album de David Åhlén, Watch and Pray, est concis mais tout à fait captivant. L’auteur-compositeur-interprète utilise une musique de chambre trépidante pour créer des rêves indie folk qui poussent vers quelque chose plutôt que de vous donner une réponse évidente. C’est peut-être une comparaison étrange mais une Bjork style ballade qui rencontre Anthony et les Johnsons. Et, pour ça, nous sommes présents.
Chaque morceau est d’une beauté dévastatrice. C’est peut-être la harpe, proche et personnelle, qui résonne dans vos oreilles (« My Only Treasure ») ou l’étreinte fraîche des harmoniums (« My Soul’s Beloved »), mais chaque morceau gazouille avec intimité. Ce n’est pas que le son soit à son maximum, mais chaque instrument semble amplifié jusqu’à votre oreille. Aucun titre n’est joyeux, ce sont tous des thèmes de chambre sombres, mais la façon dont les chansons sont composées permet de trouver des moments de beauté.
Prenons l’exemple de « And her Voice Was Heard ». Vers la fin du morceau, un motif déchirant aligne les guitares, les cordes et le chant comme Olafur Arnalds ou Erland Cooper sous stéroïdes.
Rien de tout cela ne serait aussi captivant sans la voix de David Åhlén. Il chante avec le plus doux falsetto que j’ai entendu depuis longtemps. Il ne vacille jamais et ne glisse jamais dans un chuchotement – c’est un falsetto ferme. Les paroles sont également sincères, ce qui ajoute une qualité lumineuse à l’ensemble, comme une chanson folk au crépuscule. La chanson titre clôt le dique avec le morceau le plus fantomatique et gothique qui soit et illustre le fait qu’à travers toute la morosité, une voix claire et chaleureuse peut faire passer la lumière. C’est un travail d’expert.
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