Dans nos poitrines, il y a une lueur. Parfois, elle est douce, à peine visible. À d’autres moments, elle est aveuglante. Nous traversons chaque jour en suivant les schémas circadiens qui circulent dans nos veines, en espérant que le soleil continue de se lever alors que de petits moments s’entrecroisent pour créer une tapisserie légère autour de notre cœur. L’album Pumping A Contrarian Heart de Jadelain célèbre ces petits espaces et se déplace avec une cadence semblable aux battements du cœur. Ces chansons sont remplies de mélodies accrocheuses et cristallines et d’arrangements énergiques qui oscillent entre la fantaisie du quart-monde et la contagion de la pop, le tout enveloppé dans la superbe couverture de Filip Olszewski.
Des arpèges sans fin se faufilant dans les vignes suspendues sur le séduisant morceau d’ouverture, « Daphne Loves Darby ». Les rythmes de célesta dessinent une brume anxieuse sur des guitares qui s’agitent, voguant sur un doux jetstream. Il y a une joie tranquille dans chaque note. Jadelain fait une musique qui est à la fois organique et pure. Des mélodies familières prennent des formes différentes, construites avec des timbres futuristes et des structures de chansons surprenantes qui créent un autre type de paysage.
« Contrarian Heart 1 » est une cascade de verre entourée d’une flore vibrante aux teintes atypiques. Nous sommes béatement suspendus dans un hamac de platine, poussés par les ondulations sonores aqueuses jusqu’à un endroit où nous ne pouvons nous empêcher de nous sentir enchantés et vivants. Ce sentiment continue de croître sur « Contrarian Heart 2 », nous faisant glisser sur des rivières transparentes comme un galet qui saute allègrement vers l’autre rive sans penser à plonger dans les profondeurs glacées. La magie est ici présente sous toutes ses formes.
La précision robotique ne semble jamais stérile sur Pumping a Contrarian Heart. Les pincées MIDI rapides qui ponctuent l’ensemble de l’album dansent en couches superposées, comme une chorégraphie avec les feuilles qui volent et les volées d’étourneaux majestueux. « 1950 » est plein d’anticipation, la nostalgie est éparpillée dans l’arrangement comme le duvet de pissenlit après un vent vif de printemps, la fraîcheur d’après tempête ponctuée par des rythmes incisifs et des pistes bouillonnantes. Chaque moment de Pumping A Contrarian Heart est animé d’un but et l’espoir est omniprésent. Jadelain a construit un monde sonore chimérique que l’on ne veut jamais quitter.
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