Dashboard Confessional: « All the Truth That I Can Tell »

Après des années de sorties d’albums qui se succédaient tout au long des années 2000, le projet musical de Chris Carrabba, Dashboard Confessional, est devenu un nom connu dans la communauté de la musique emo. À la surprise d’une fanbase fidèle, il a fait une pause de près de dix ans. On ne savait pas si on verrait un jour Dashboard Confessional nous gratifier d’une nouvelle musique, mais nous y sommes.

Dans une tournure inattendue des événements, All the Truth That I Can Tell est un album entièrement acoustique, mais on pourrait facilement imaginer que n’importe lequel des 11 morceaux trouve une place confortable comme ballade acoustique sur n’importe quel album emo du milieu des années 2000.

L’album n’est pas taillé pour figurer en tête des hit-parades ou pour faire revenir les anciens fans, il est clair qu’il s’agit d’un doux travail d’amour de la part de l’artiste, qui explique l’album, écrit et enregistré avant Covid, en ces termes: «  « L’honnêteté était au cœur du processus d’écriture, au cœur du processus d’enregistrement, et au cœur de cette collection de chansons ».

L’album commence par  « Burning Heart », l’un des points forts de tout l’album ; il est dépouillé jusqu’à l’essentiel avec seulement la voix de Carrabba et la mélodie d’une guitare acoustique.

A aucun moment le ton ne change, si vous connaissez sa discographie précédente, la première écoute est pleine d’anticipation, comme si vous attendiez que l’instrumentale forte se mette en marche et que les paroles prennent une direction différente – mais cela ne vient jamais. Il faut réécouter l’album pour faire l’expérience d’un cœur brûlant comme il se doit. Les paroles sont émotionnellement brutes et c’est le cas pour la majeure partie de l’album, l’absence de riffs de guitare et de batterie qui s’entrechoquent permet à son talent pur d’écriture de briller.  

Le rythme restera lent et « émotif « jusqu’à la troisième piste, « Better of Me », qui revient au son que l’on attend. L’introduction de la batterie battante et le ton plus fort de la voix de Carrabba, associés aux paroles détaillant « une série de cicatrices de combat », donnent l’impression d’une tentative de survie plutôt que d’un sentiment de nostalgie.   

Le reste de l’album oscille entre ces deux sentiments, mais il se termine par le titre éponyme ; on sent que cça a été intentionnele et calculé d’autant qu’il s’achève sur une voix qui semble légèrement plus forte que la mélodie acoustique tel un socle où les paroles documentent son expérience des coulisses : «  Back here I sing it too/And when they’re done/I strum some chords » (Ici, je la chante aussi et quand ils ont fini, je gratte quelques accords), avant qu’il n’entre dans la lumière de la scène : « I take the stage and I/ Collapse in fractured rhyme/ Surrounded by a crowd of friends » (je monte sur scène et je/ m’effondre en rimes fracturées/ Entouré d’une foule d’amis)

Les albums acoustiques ne sont pas pour tout le monde et Dashboard Confessionalen est conscient ; ainsi, ouvrir et terminer opus si différent de sa discographie avec cette connaissance et avec une telle vulnérabilité émotionnelle est ce qui fait de All The Truth That I Can Tell l‘une de ses meilleures œuvres et un véritable acte de bravoure.

***1/2

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